Virus Ebola : la France sur le qui-vive
Devant l'épidémie grandissante du virus Ebola en Guinée, le gouvernement français demande aux professionnels de santé et aux compagnies aériennes de prendre certaines mesures de précaution en cas de suspicion de cas importés. Le ministère des Affaires étrangères déconseille quant à lui aux Français de se déplacer ou de séjourner dans les zones touchées par la fièvre hémorragique liée au virus Ebola.
122 cas ont été rapportés, 80 sont décédés
Le 22 mars 2014, le ministère de la Santé guinéen a notifié à l'OMS une épidémie de fièvre hémorragique virale (FHV) liée au virus Ebola dans le sud de la Guinée.
Selon le dernier Bulletin hebdomadaire épidémiologique de l'InVS, au 1er avril 2014, 122 cas (dont 24 confirmés biologiquement) et 98 cas suspects ont été rapportés.
Parmi eux, 80 sont décédés (létalité 65%). C'est la première fois que des cas de FHV liés à Ebola sont rapportés en Guinée.
Eviter les séjours en Guinée
Le ministère des Affaires étrangères déconseille de se déplacer ou de séjourner dans les zones touchées par le virus Ebola sauf raison impérative. Il invite les personnes séjournant en Guinée et présentant des symptômes comme une fièvre, des douleurs musculaires ou des saignements, à prendre contact avec les services de l'ambassade de France ou le centre médico-social au +224 656.44.87.45.
Le gouvernement appelle les professionnels de santé à une extrême vigilance
Le ministère des Affaires sociales conseille à tous les professionnels de santé de faire part d'une extrême vigilance devant toute personne ayant séjourné dans une des zones géographiques touchées par l'épidémie (Guinée, Sierra Leone, Liberia) et présentant des symptômes compatibles dans les 21 jours qui suivent le retour du voyage.
Si les données concernant ce patient le font considérer comme "cas suspect", le Ministère de la santé demande aux professionnels médicaux de suivre les recommandations suivantes :
- respecter les recommandations d'hygiène ;
- en milieu ambulatoire, prendre contact avec le Centre 15 et l'Agence régionale de santé (ARS) ;
- en milieu hospitalier, prendre contact avec l'Agence régionale de santé (ARS) et suivre les recommandations de prise en charge spécifiques.
Des prélèvements seront ensuite réalisés et envoyés au Centre national de référence (CNR) des fièvres hémorragiques virales avec son accord, dans des conditions de transport sécurisées de niveau P4 (niveau de sécurité maximal) afin de confirmer le diagnostic.
Les compagnies aériennes sur le qui-vive
Le journal Le Parisien cite dans son édition du 3 avril 2014 une note de la Direction générale de la santé qui vient de mettre à jour la procédure d'accueil de passagers en provenance des pays touchés par l'épidémie (Guinée, Sierra Leone et Liberia) arrivant à l'aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle.
Elle précise : "Dans l'hypothèse où les symptômes se déclareraient lors d'un vol Guinée-Paris, Air France a assuré une information spécifique auprès du personnel navigant de façon à ce que les premières mesures d'isolement d'un passager malade soient mises en place pendant le vol, et les autorités aéroportuaires, immédiatement alertées."
Une fièvre, des hémorragies et une fatigue généralisée
L'infection à virus Ebola se caractérise par l'apparition brutale d'une fièvre, une faiblesse musculaire, des maux de têtes et des hémorragies internes et externes (saignements des conjonctives, sang dans les selles ou vomissements de sang).
Le virus se transmet à l'homme à partir des animaux sauvages et se propage ensuite par transmission interhumaine.
Aucun traitement curatif ou de vaccin préventif n'existe à ce jour.
Le virus Ebola appartient à la famille des filovirus. Depuis 1976, une trentaine d'épidémies d'Ebola ont été décrites dans sept pays d'Afrique sub-saharienne.