Apnée du sommeil : un implant pour sauver vos nuits
Un nouveau dispositif implantable, pour lutter contre le syndrome d'apnée obstructive du sommeil vient d'être autorisé, aux Etats-Unis, par l'Agence américaine des médicaments (FDA). Une sorte de pacemaker, moins contraignant que le traitement actuel, qui pourrait soulager les personnes souffrant d'apnée du sommeil.
Les personnes souffrant d'apnée du sommeil subissent des pauses respiratoires pendant le sommeil qui durent entre dix et trente secondes et se répètent dans la nuit. Un véritable enfer pour les proches en raison des ronflements puissants provoqués par ce trouble, mais avant tout pour les malades, qui s'enfoncent dans une fatigue chronique. Privés d'un sommeil réparateur, le malade somnole, il peut s'endormir à n'importe quel moment de la journée, parfois dans des circonstances dangereuses, comme au volant d'une voiture. Les traitements de référence actuels sont assez contraignants pour le patient.
Une stimulation électrique contre l'apnée du sommeil
Pour améliorer le traitement de l'apnée du sommeil, l'Agence américaine du médicament (FDA) vient d'autoriser la mise sur le marché une sorte de pacemaker. Cet appareil a pour objectif de stimuler le nerf hypoglosse, nerf moteur de la langue qui est ainsi projetée en avant, laissant plus d'espace à la circulation de l'air. En effet, le relâchement des muscles de la gorge et de la bouche est l'une des principales causes de cette forme d'apnée du sommeil, dite obstructive.
La pile est implantée sous la peau dans le haut de la poitrine. Les malades activent le système à l'aide d'une petite télécommande quant ils se couchent et le désactivent au réveil. Une étude clinique, publiée plus tôt cette année dans la revue médicale américaine New England Journal of Medicine, montrait que cet appareil permet de réduire de 68% les symptômes d'apnée du sommeil. "Cette thérapie représente une avancée majeure dans le traitement de l'apnée du sommeil pour un certain nombre de malades", a jugé le Dr Meir Kryger, professeur à la faculté de médecine de Yale (Connecticut).
Trois millions de personnes en souffrent dans l'Hexagone
En France, ce nouveau dispositif implantable avait été testé pour la première fois en France en 2011, à l'hôpital Foch, dans le cadre de l'essai clinique "Inspire", après avoir reçu les autorisations de la Haute autorité de santé (HAS). "Aujourd'hui, 120 patients ont pu bénéficier de cet implant dans le monde depuis maintenant plus de deux ans", se réjouit le Dr Frédéric Chabolle, ORL à l'hôpital Foch à Suresnes (en région parisienne) et également auteur de la première opération de ce genre en France. Très spécifique, cette intervention est limitée aux personnes souffrant d'un syndrome d'apnée du sommeil modéré à sévère (entre 20 et 50 apnées/heure), présentant une intolérance au traitement par masque de pression positive certifiée par un médecin et ne présentant pas de signe d'obésité (soit un Indice de Masse Corporelle (IMC) inférieur à 32 kg/m2. Le recours à ce procédé a un coût. "Il faut compter 18.000 euros pour bénéficier de cet implant", explique le chirurgien. L'Assurance maladie ne prend pas en charge cette intervention. L'apnée du sommeil toucherait 2% à 5% de la population adulte française, soit un à trois millions de patients, selon un rapport de la Haute autorité de santé (HAS) publié en mars 2013.
Actuellement, le traitement de référence est la ventilation spontanée en pression positive continue. Une technique qui maintient la gorge ouverte en délivrant une pression assez forte pour empêcher aux voies aériennes de se fermer. Le système est efficace puisqu'il éradique le ronflement et l'apnée, mais son utilisation n'est évidente. Il faut fixer sur son visage un masque relié au système de pression ce qui provoque des sécheresses au niveau du nez et des marques rouges autour du nez.
D'autres traitements plus récent existent : les radiofréquences. Cette technique rétrécit le tissu dans la gorge ou la langue, en chauffant l'intérieur des tissus. Le but est de faire plus d'espace dans la gorge. Enfin, un dernier traitement est possible : la chirurgie pour apnée du sommeil. Elle enlève ou réduit les obstacles dans la voie aérienne. Mais si cet acte opératoire est efficace pour les ronflements, il l'est beaucoup moins pour les apnées.