Lèvres : quand il faut opérer
10 à 20% des cancers de la cavité buccale sont des cancers de la lèvre. On n'y prête souvent peu attention, mais les lèvres sont indispensables pour parler, par exemple, mais aussi pour retenir les aliments. Or plusieurs menaces pèsent sur elles, dont le syndrome de Melkersson, qui les fait gonfler. Alors, comment les protéger ?
Anatomie de la lèvre
Fines, charnues ou pulpeuses, les lèvres sont à la fois organe de séduction et de communication. Leurs simples mouvements permettent d'exprimer la joie, la tristesse ou la colère.
Les lèvres sont en réalité des replis de muscle et de membrane. Chacune comprend une portion cutanée et sèche que l'on surnomme lèvre blanche, et une portion muqueuse humide que l'on surnomme lèvre rouge. Pour que les lèvres puissent être mobiles, plusieurs muscles les entourent. On les appelle les muscles labiaux, certains sont constricteurs (pour fermer la bouche) et d'autres sont dilatateurs (pour l'ouverture).
Ces muscles vont permettre aux lèvres d'exécuter différentes fonctions, comme la phonation, c'est-à-dire la formation des sons. Le muscle orbiculaire par exemple (muscle qui entoure la bouche) est indispensable pour prononcer la lettre M ou B (on les appelle d'ailleurs les consonnes labiales).
Le syndrome de Melkersson-Rosenthal
Comme tous les organes, les lèvres peuvent, elles aussi, présenter des malformations au cours du développement. C'est le cas des fentes labio-palatines. Les lèvres peuvent aussi être atteintes de différentes pathologies. Les plus courantes sont les lésions inflammatoires, telles que les aphtes ou ulcérations. Les atteintes virales, comme l'herpès, sont aussi fréquentes.
Mais il existe des pathologies plus rares, comme le syndrome de Melkersson-Rosenthal, dont l'un des signes est un gonflement important des lèvres.
La corticothérapie reste le traitement de référence, mais il est possible de réduire un gonflement trop important avec une chirurgie.
La fente labiale ou labio-palatine
Comme tous les organes, les lèvres peuvent souffrir de pathologies ou présenter des malformations au cours du développement. C'est le cas de la fente labio-palatine aussi appelée aussi bec de lièvre. Il s'agit d'une malformation assez fréquente puisqu'elle touche chaque année un bébé sur 500.
À la quatrième semaine de grossesse, période où le visage commence à se sculpter, les différentes éminences faciales apparaissent progressivement de chaque côté du visage. Ce sont les bourgeons qui vont former les mâchoires. Les zones olfactives, elles, s'invaginent pour former les orifices des narines.
La future lèvre supérieure est au départ fendue en deux car elle est en réalité constituée par le même tissu qui formera les deux narines et la future mâchoire supérieure. Alors que la lèvre inférieure n'est formée que par la fusion des futures mandibules. Lorsque ce processus ne se déroule pas normalement, une fente plus ou moins importante persiste au niveau de la lèvre.
Il existe plusieurs formes de fentes labiales ou labio-palatines mais de manière générale, il faut opérer le plus tôt possible pour permettre à l'enfant de retrouver ses fonctions essentielles d'alimentation et de communication.
Le cancer de la lèvre
Des pathologies encore plus graves peuvent aussi se développer, principalement des tumeurs qui se développent sur les lèvres. Il s'agit en fait de cancers de la peau. Les plus fréquents sont les carcinomes et les moins fréquents mais les plus graves, les mélanomes. Comme pour tous les cancers de la peau, le principal facteur de risque est l'exposition solaire.
Lorsqu'elles sont situées sur les lèvres, ces tumeurs doivent être retirées chirurgicalement, ce qui nécessite souvent de reconstruire totalement la lèvre. Les patients opérés peuvent parler normalement et remanger dans les jours qui suivent l'opération, même si au départ, il faut une alimentation mixée. Aucune rééducation n'est nécessaire.