Le coeur à l'épreuve du marathon
Ce dimanche 14 avril 2019, 55.000 athlètes s'élanceront dans les rues de la capitale pour courir les 42 kilomètres du Marathon de Paris. Une course qui mettra leurs muscles à rude épreuve. Parmi eux, le coeur sera particulièrement sollicité.
Comment fonctionne le coeur ?
Gros comme un poing fermé, le coeur pèse à peine 300 grammes. Ce super organe fournit de l'énergie à tout l'organisme. Le coeur est situé dans le thorax entre les deux poumons. Divisé en quatre cavités, il est capable de se contracter entre 50 et près de 200 fois par minute en fonction de notre activité. C'est ce qui lui permet de propulser le sang dans l'organisme pour lui apporter l'oxygène et les nutriments dont il a besoin.
Quand le coeur se contracte, ce sont en réalité des milliers de cellules, les cardiomyocytes, qui reçoivent un ordre électrique. Cette impulsion provient du coeur lui-même. Car il a la particularité de posséder son propre générateur électrique. Une sorte de stimulateur naturel qui permet d'obtenir la contraction des quatre cavités cardiaques selon un rythme bien précis.
Le sang qui arrive dans la partie droite du coeur provient de l'organisme. Il est veineux donc riche en gaz carbonique (CO2) et pauvre en oxygène (O2). Il remplit d'abord l'oreillette qui se contracte pour envoyer le sang dans le ventricule. Puis, c'est au tour du ventricule de se contracter pour expédier le sang vers les poumons. C'est alors qu'il se charge à nouveau en oxygène. Une fois le sang ré-oxygéné, il revient au coeur mais cette fois, du côté gauche pour être propulsé dans tout le corps grâce à un réseau vasculaire. Chaque minute, le coeur assure à l'organisme un débit sanguin total de cinq litres.
Marathon : une préparation intense
Pour se lancer dans une activité sportive intense comme le marathon, le coeur a besoin d'être bien entraîné en amont. Un entraînement qui doit être régulier pour qu'il puisse s'adapter à l'effort physique sans risque, un peu comme n'importe quel muscle de notre corps.
"Le marathon n'est pas une épreuve comme les autres. C'est une épreuve très traumatisante (...) donc avant de se lancer, il faut au moins trois-quatre séances d'entraînement sur seize semaines pour préparer une distance aussi longue que le marathon", prévient Jean-Claude Vollmer, entraîneur. Autre point à ne pas oublier pendant la préparation : le renforcement musculaire. Un travail fondamental pour éviter les blessures.
Pour prévenir toute blessure, il est également recommandé de bien s'hydrater, un réflexe qu'il faut avoir tout au long du marathon : "Dès les premiers kilomètres, il faut penser à s'hydrater car quand on commence à avoir un sentiment de soif, il est déjà trop tard. On est déjà en perte hydrique importante et cela a une conséquence immédiate sur la performance", explique Jean-Claude Vollmer.
Le marathonien doit aussi avoir une alimentation équilibrée. Une semaine avant l'épreuve, il doit supprimer la consommation de graisses comme les fast food et les aliments riches en sucre rapide comme les bonbons, le chocolat ou les sodas.
Le marathonien doit privilégier les viandes blanches ou poissons, les féculents, les légumes et les fruits. Il doit faire le plein de vitamines, de minéraux et d'antioxydants et boire au moins 1,5 litre d'eau par jour.
Les trois derniers jours avant la course, le sportif doit augmenter les apports de féculents aux trois repas (riz, pain, pâtes ou céréales) et terminer par un dessert riche en glucides tel qu'un fruit.
Le jour J, le coureur doit par exemple prendre du pain avec du miel, du fromage blanc à 0%, une compote et une banane. Le tout accompagné d'eau ou de thé. Mais il faut éviter le café aux effets diurétiques et qui risque aussi d'augmenter la fréquence cardiaque. Il est conseillé de finir ce repas au moins trois heures avant le début de la course.
Livre :
- Objectif Marathon - Se fixer un chrono, s'entraîner, gérer sa course
Jean-Claude Vollmer
Ed. du chemin des crêtes
Marathon : un coeur sous surveillance
Entraînement adapté, hydratation et alimentation optimale... Un autre élément important pour s'assurer qu'un marathon se passe bien, c'est la prévention. Il est toujours préférable de consulter au préalable un cardiologue pour faire un bilan complet.
Le coeur des marathoniens est en effet soumis à rude épreuve. Pour vérifier que cette pratique intensive ne présente aucun danger, une échographie cardiaque peut être réalisée. Le cardiologue contrôle également la fréquence cardiaque au repos et à l'effort.
Avant 35 ans, une consultation chez le médecin généraliste suffit en général à éviter le risque cardiaque. Au-delà de 45 ans, un rendez-vous chez un cardiologue, avec un électrocardiogramme et un test d'effort, est en revanche vivement recommandé.