Les hôpitaux privés mènent aussi la guerre contre le Covid-19
En Île-de-France, les hôpitaux publics sont au bord de la rupture face à l’afflux de malades. Les établissements de santé privés se sont mis en ordre de bataille pour accueillir eux aussi des patients dans un état grave. Exemple à l’hôpital privé Jacques Cartier de Massy dans l'Essonne.
Déplacer un malade, un geste banal, devenu une mission périlleuse... Dans cet hôpital privé, le service de réanimation est devenu depuis une semaine un champ de bataille : chaque jour, il accueille des nouveaux malades atteints du coronavirus. 22 patients sont actuellement en réanimation. La vague a été plus tardive que dans les hôpitaux publics, mais ici, c’est déjà le branle-bas de combat.
Engagement des soignants
« On est débordés, on est fatigués, on est inquiets ! Toute la question du sens pour nous, qui est fondamentale et qui a beaucoup été soulevée dans les années précédentes, est bien là. On peut donner du sens à ce qu’on fait et ça, c’est une satisfaction pour nous. C’est pour ça qu’il y a autant d’engagement de la part des soignants », explique le docteur Cyril Goulenok, médecin réanimateur à l'hôpital privé Jacques Cartier de Massy.
Malgré le risque, le personnel se mobilise. Des infirmières volontaires d’autres services se forment aux gestes de réanimation auprès d’infirmières déjà spécialisées. Le but est d’augmenter le nombre de soignants pour se passer le relais et ainsi, éviter l’épuisement.
"Une déférlante qu'on n'a jamais pu imaginer"
Pour continuer à assurer les soins chez des patients en détresse respiratoire, le service de réanimation augmente sa capacité d’accueil. Des chambres de soins continus sont transformées en chambres de réanimation. « On n’a jamais vu ça ! Il y aura un avant et un après Covid, notamment en réanimation. C’est une déferlante qu’on n’a jamais pu imaginer. C’est difficile de se projeter sur ce qu’il y aura dans 15-20 jours alors que demain, on ne sait pas encore ce que sera le profil du service et comment on va pouvoir se positionner par rapport à ça. On est au le jour le jour et on encaissera après », confie Dr Cyril Goulenok.
Assurer la continuité des soins pour les autres patients
Cet hôpital à la pointe en cardiologie est passé en ordre de bataille depuis le 16 mars et à activé le plan blanc niveau 2. 80 lits sont dédiés aux malades du Covid-19. Les urgences ont été réorganisées, certains services ont fermé. Mais les autres malades peuvent toujours recevoir des soins, « Nous avons maintenu une activité de médecine interne non-Covid pour accueillir les patients de médecine interne qui le nécessitent et également, un service de chirurgie pour les urgences, uniquement pour les urgences. Toute la difficulté est d’essayer d’associer la prise en charge de cette épidémie et d'assurer la continuité des soins, l’accueil des patients non-Covid », affirme le directeur de cet établissement, François Auquiere.
Comme les hôpitaux publics d’Île-de-France, cet établissement privé se prépare à être submergé par la vague épidémique. L’hôpital va ouvrir 16 nouveaux lits pendant le week-end.