Les superpouvoirs de l'urine !
Nous en produisons chaque jour entre un litre et demi et deux litres. L'urine a été l’un des premiers désinfectants et elle a d'autres propriétés...étonnantes !
Les reins sont situés en bas de la cage thoracique, sous le diaphragme. Chez l’adulte, ils ont la forme d’un haricot de 12 cm de haut. Leur couleur rouge brun foncé est due à leur riche vascularisation. Les reins vont donc recevoir le sang de l’organisme et jouer le rôle d’une station d’épuration. Des milliers de petits glomérules, des amas de vaisseaux, filtrent 190 litres de sang par jour. Ces petites unités font le tri. Elles réabsorbent ce dont a besoin le corps et éliminent l’excédent sous forme d’urine au moment de la miction. L’urine s’évacue alors via la vessie.
Dans un litre d’urine, il y a surtout de l’eau (950g). On y trouve aussi des sels minéraux comme des chlorures, du phosphate et du sulfate, des matières organiques, de l’urée et des pigments biliaires. Ce sont eux d’ailleurs qui donnent aux urines leur couleur jaune. Plus vous buvez (de l’eau c’est mieux), plus vos urines sont diluées et donc jaune clair.
Depuis l’Antiquité, l’urine fascine autant qu’elle dégoute. Hippocrate, le père de la médecine, recommandait son ingestion quotidienne. Et encore aujourd’hui, en Chine, en Inde, et même en France, certains boivent quotidiennement un peu de leur urine. Mais, aucune étude scientifique n’a jamais prouvé les bienfaits de l’urinothérapie. Cette pratique peut même être dangereuse. A haute dose, l’urine est toxique. Et, certains patients croient qu’elle peut remplacer des traitements comme les anticancéreux. Ce qui évidemment est faux !
Comment analyse-t-on l'urine ?
Pour pouvoir être analysée, l'urine est soumise à une batterie de tests en laboratoire. Un premier scanner commence par détailler tous les constituants du liquide.
L'urine peut ausi révèler ce que le patient cache au médecin. Une goutte et quelques minutes dans un appareil suffisent pour identifier les substances toxiques et illégales telles que les barbituriques, les benzodiazépines, la cocaïne, la méthadone, les opiacés ou encore le cannabis.
Autre type d'analyse : la bactériologie. Quand tout va bien, l'urine est stérile mais une infection peut s'y développer. Il faut donc identifier le coupable, le plus souvent une bactérie. Pour la mettre à jour, l'urine est étalée sur une boîte de culture, remplie de gélose, un liquide nutritionnel. Cela permet, s'il y en a, aux bactéries de pousser, de se développer et d'être identifiées. Mais avant, il faudra attendre 18h d'incubation à 37°, la température du corps humain. Une fois la coupable révélée, il faut s'en débarasser. Pour que le médecin puisse choisir le bon antibiotique, un antibiogramme est réalisé : il consiste à mettre au contact de la bactérie différentes molécules pour voir lesquelles sont capables de l'éliminer.
Cet examen est d'autant plus nécessaire que de plus en plus de germes notamment responsables des infections urinaires, ont acquis une antibiorésistance, ils résistent à un nombre croissant de traitements antibiotiques.
De l'urine pour fertiliser la terre
Notre urine contient de nombreuses informations sur notre santé. Mais, plus étonnant, certains voudraient la récupérer pour l’utiliser en agriculture.
C’est en réalité une pratique très ancienne. Au 19ème siècle en France, les maraichers utilisaient déjà l’urine pour fertiliser leurs champs. A ParisTech Les Ponts, une grande école d’ingénieurs, une équipe réfléchit à un système de collectes d’urine pour faire pousser du blé.