On sait pourquoi certaines personnes n'ont jamais attrapé le Covid

Une étude britannique lève le mystère sur les "novid", ces personnes qui n'ont jamais contracté le Covid. Un patrimoine génétique en serait l'explication.

Muriel Kaiser
Muriel Kaiser
Rédigé le , mis à jour le
Quels sont les vaccins obligatoires en France ?
Quels sont les vaccins obligatoires en France ?  —  Allo Docteurs - Newen Digital

Vous avez contracté le Covid, avez passé plusieurs jours au fond de votre lit pour entendre l'un de vos proches se vanter de n'avoir jamais eu le moindre symptôme apparenté à ce virus ? On sait désormais ce qui explique cette injustice.

Une étude parue dans la revue scientifique Nature et repérée par Le Parisien semble résoudre le mystère des "novid", le nom donné aux personnes épargnées par le Covid. Pour cette étude, les chercheurs ont volontairement contaminé 36 adultes volontaires et en bonne santé avec la souche ancestrale du Covid, celle du début de la pandémie avant l'arrivée des variants. Aucun d'entre eux n'était immunisé contre le Covid. Ils présentaient ainsi tous une sérologie négative pour la maladie puisqu'ils n'avaient jamais été contaminés et n'avaient pas non plus été vaccinés.

Des volontaires testés négatifs

Sur les 36 participants, 16 ont été suivis en détail et leur réponse immunitaire a été passée au crible pendant 28 jours minimum, notamment grâce à un test PCR. Résultat : six d'entre eux ont été testés positifs pendant plus de 48 heures avec des symptômes, et trois ont été testés positifs mais sans symptômes.

Enfin, "sept participants sont restés négatifs à la PCR pendant toute la période de quarantaine, ce qui indique que ces personnes ont réussi à prévenir l'apparition d'une infection durable ou transitoire" notent les chercheurs dans leur publication. Cela signifie que le virus n'a pas réussi à s'implanter dans leur organisme ni à provoquer une véritable infection. 

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Un gène protecteur

Comment l'expliquer ? Les chercheurs birtanniques ont analysé plus de 600 000 cellules sanguines et nasales des participants. Ils ont découvert une réponse immunitaire dans la muqueuse du nez ainsi qu'un gène, le HLA-DQA2. Et c'est la forte activité de ce gène en particulier qui semble limiter le risque d'infection longue.

Pour Mircea T. Sofonea, maître de conférences en épidémiologie et maladies infectieuses à l'université de Montpellier interrogé par Le Parisien, ces résultats sont "très intéressants""Tout le monde présente ce gène, mais son expression est plus ou moins importante. C'est vrai selon les personnes, mais c'est peut-être aussi selon les périodes de la vie", explique-t-il.

Cela signifie que certaines personnes sont naturellement plus protégées contre cette infection, mais aussi que cette protection peut varier au fil du temps.