Pourquoi vous devriez mettre de la crème solaire avant votre manucure
L’Académie de médecine alerte sur les risques liés à l'utilisation des lampes utilisées pour fixer les vernis semi-permanents. Les UV qu'elles émettent favoriseraient le vieillissement de la peau et la survenue de cancers.
Un nouvel avertissement contre les lampes UV utilisées pour les ongles. Après une première alerte initiée par la publication d'une étude dans la revue Nature en janvier dernier, c’est au tour de l'Académie nationale de médecine de mettre en garde vendredi 28 avril contre les risques éventuels des lampes chauffantes. Celles-ci, utilisées pour l'application de vernis à ongles semi-permanents, très en vogue depuis dix ans, pourraient en effet entrainer des cancers de la peau.
Une lampe qui combine UV et LED
Le vernis semi-permanent, qui dure de deux à trois semaines sans s'écailler contre quelques jours seulement pour le vernis classique, est le plus souvent appliqué dans des ongleries, des instituts de soins spécialisés dans les manucures et qui ont essaimé en France depuis quelques années.
"Son application nécessite cependant l'usage d'une lampe combinant UV (au moins 48 watts) et diode électroluminescente (LED) pour sécher et fixer" les couches de vernis, note l'Académie de médecine.
"Or ces lampes émettent des rayons UV de type A (UVA) qui pénètrent profondément dans la peau et sont connus pour favoriser le vieillissement mais surtout le développement de cancers de la peau", ajoute-t-elle.
Âge, fréquence et durée d'exposition
À l'appui de ses propos, l'Académie cite une étude publiée en 2022 dans une petite revue spécialisée, Clinics in Dermatology, qui recense quelques cas de cancers associés à l'usage de ce type de vernis dans les années précédentes. Toutefois, l'Académie reconnaît la nécessité de mener des études épidémiologiques de grande ampleur, qu'elle appelle de ses voeux, pour évaluer plus précisément le risque.
Celui-ci "semble avant tout lié à trois facteurs",
développe l'Académie, qui évoque l'âge jeune de début d'utilisation (en moyenne
20 ans), la fréquence rapprochée (5 à 6 fois par an) et l'exposition durant
plusieurs années. "L'effet cumulatif des expositions aux UVA représente un
risque majeur" et il "peut être aggravé par le terrain", à
savoir une peau claire et l'immunodépression de la cliente.
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De la crème solaire 20 min avant la manucure
Par conséquent, l'Académie recommande l'application d'une crème solaire sur les mains 20 minutes avant l'exposition des mains aux lampes UV/LED. Elle demande aussi un recensement du nombre d'appareils de lampes chauffantes vendus chaque année "afin de pouvoir estimer l'évolution du marché" et l'obligation de joindre à chaque appareil un message écrit d'alerte et de recommandations.
Enfin, elle souhaite également que soient développées des campagnes d’information pour le grand public et les professionnels, soulignant le risque d'"une application continue des vernis semi-permanents dans l'année, en particulier chez les personnes de phototype clair".