Risques de cancer : ces respirateurs défectueux ne doivent plus être utilisés

Certains ventilateurs du fabricant américain Medtronic peuvent présenter des risques graves pour la santé, causés par une substance présente dans la mousse insonorisante.

Mathis Thomas avec AFP
Rédigé le , mis à jour le
D’après le fabricant, les risques sur la santé n’ont pas encore été confirmés dans les études chez l’humain
D’après le fabricant, les risques sur la santé n’ont pas encore été confirmés dans les études chez l’humain  —  Shutterstock

Après le rappel massif et mondial de respirateurs défectueux de la marque Philips en 2023, de nouveaux ventilateurs sont pointés du doigt par les autorités sanitaires. L'agence nationale du médicament (ANSM) a ainsi demandé mercredi 10 juillet le remplacement de dispositifs d'assistance respiratoire pour des patients à domicile. Ce rappel fait suite au signalement par le fabricant américain Medtronic de risques potentiels graves, comme des cancers, liés à une substance présente dans la mousse insonorisante.

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Un "surrisque potentiel de cancer et d'infertilité"

Moins de 200 appareils du modèle de ventilateur en cause, le Puritan Bennett 500, commercialisés entre 2010 et 2023, restent utilisés à ce jour, selon une estimation du fabricant communiquée par l'agence. L'ANSM recommande "de procéder au remplacement des appareils encore utilisés par des appareils d'une autre marque, dans un délai de six mois", selon un communiqué.

Le fabricant Medtronic a identifié en 2023, lors d'une réévaluation des risques de ces appareils, qu’un composé volatil provenant de la mousse insonorisante (1,3-dichloro-2-propanol) dépassait les seuils d’exposition autorisés après 14 années d'utilisation continue. Cela entraîne un "surrisque potentiel de cancer et d'infertilité et, chez les femmes enceintes, de malformations congénitales ou de développement anormal du fœtus", a précisé l'ANSM. 

Quels sont les risques pour les utilisateurs ?

D’après le fabricant, ces risques n’ont, jusqu’à présent, pas été confirmés dans les études chez l’humain, a rapporté l'agence. Et aucune déclaration liée à ce problème n'a été signalée dans le cadre de la surveillance du marché, selon elle. Aux patients, l'agence du médicament déconseille d'arrêter d'eux-mêmes l'utilisation des ventilateurs en cause, assurant que leur prestataire de santé à domicile les contactera pour les informer et que leur médecin leur prescrira un autre modèle. 

Début juillet 2023, l'ANSM avait demandé le retrait de dispositifs de ventilation utilisés à l'hôpital en pédiatrie, après des tests du fabricant allemand Dräger ayant décelé une substance potentiellement nocive dans la mousse insonorisante. Ces deux opérations de remplacement interviennent dans le contexte de l'affaire Philips, le groupe néerlandais contraint, depuis juin 2021, à un rappel massif et mondial de respirateurs défectueux, principalement utilisés contre l'apnée du sommeil

Les utilisateurs risquaient en effet d'inhaler ou d'avaler des morceaux de mousse insonorisante toxique pouvant provoquer des irritations et des maux de tête. Le groupe avait aussi évoqué à l'époque un risque "potentiel" de cancers à long terme.


Mise à jour : Jusqu'au vendredi 12 juillet, l'image d'illustration de cet article présentait un ventilateur Ventilogic de la marque Löwenstein Medical. Ce choix d'image a pu laisser croire, à tort, que ce respirateur était concerné par la demande de retrait de l'ANSM et par les risques encourus par le ventilateur en cause, le Puritan Bennett 500. Les ventilateurs de la marque Löwenstein Medical ne sont pas concernés par l'alerte de l'ANSM.

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