Le ras-le-bol des sages-femmes
Manque de personnel, surcharge de travail, salaires trop bas... les revendications des sages-femmes sont nombreuses.
La pénurie de sages-femmes se fait particulièrement ressentir dans les maternités, publiques comme privées. Cela entraîne d’importantes difficultés pour les équipes.
Des sages-femmes indispensables
La sage-femme a un rôle clé dans le parcours santé des femmes. Elle est au cœur de l’accouchement pour
sécuriser la mère et l’enfant.
Cette profession accompagne la grossesse
dès son commencement, avec une expertise médicale qui comprend la
possibilité de faire des ordonnances de traitements et d’examens
biologiques par exemple.
Louise Rondepierre est sage-femme à l'hôpital Antoine-Béclère, elle se confie: "Un suivi de grossesse ça doit de base être normal mais on
sait qu’il peut y avoir des complications et ces complications doivent être
prises en charge. Cela fait partie aussi de nos compétences de pouvoir les prendre
en charge".
Des compétences non reconnues
Les sages-femmes réclament aujourd’hui une meilleure reconnaissance
de leurs compétences. Elles sont soutenues dans leur combat par de nombreux
chefs de service de maternités comme le Pr Alexandra Benachi.
Pour les sages-femmes, ce décalage n’est pas comblé par les
100 euros d’augmentation qui viennent d’être accordés par le Ministère de la
Santé. Leur mobilisation continue pour que les salaires attirent à nouveau les
jeunes diplômées à l’hôpital.
"Il y a de moins en moins de sages-femmes qui viennent travailler à l’hôpital en sortie d’école. Plus on va manquer de sages-femmes à l’hôpital, plus le service et les conditions de travail vont se dégrader. C'est vrai que ça c’est quelque chose qui nous fait peur parce qu’il y a en jeu la santé des femmes, la santé des nouveaux-nés et puis la nôtre, aussi", renchérit Louise Rondepierre.
Une surcharge de travail
Une inquiétude partagée dans un grand nombre de maternités
confrontées à une situation totalement inédite.
"Nous avons pas mal de postes vacants ce qui n’était
jamais arrivé. Elles ne sont pas assez pour s’occuper correctement des patientes, elles
ont l’impression de ne pas faire correctement leur travail. Quand elles doivent
s’occuper de 4 patientes à la fois… courir partout, ça leur demande un effort
supplémentaire qui, sur le long terme, n’est pas soutenable," confirme le Pr Alexandra Benachi.
Le nombre de gardes à partager, nuits et week-ends, reste lui inchangé, ce qui augmente dangereusement la charge de travail de chaque sage-femme.