Les autorités de santé encadrent plus strictement l'usage du Tramadol
Pour limiter le risque de mésusage et de dépendance, l’Agence nationale du médicament réduit à partir d’avril 2020 la durée maximale de prescription de tous les antidouleurs contenant du tramadol.
Limiter au maximum les mésusages et la dépendance au tramadol. C’est l’objectif de l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) qui publie le 16 janvier 2020 de nouvelles recommandations de prescription de cet antidouleur opiacé.
En pratique, l’ANSM annonce réduire la durée maximale de prescription des antalgiques à base de tramadol par voie orale de 12 à trois mois. Cette mesure sera applicable à compter du 15 avril 2020. "Au-delà de trois mois, la poursuite d’un traitement par tramadol (voie orale) nécessitera une nouvelle ordonnance" précise l’ANSM dans son point d’information.
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Topalgic, Ixprim, Contramal…
Les médicaments concernés sont le tramadol seul (Biodalgic, Contramal, Monoalgic, Monocrixo, Orozamudol, Takadol, Topalgic, Zamudol, Zumalgic et Tramadol génériques), le tramadol en association avec du paracétamol (Ixprim, Zaldiar, Tramadol/Paracétamol génériques) et le tramadol en association avec du dexkétoprofène (Skudexum).
"Le tramadol reste inscrit sur la liste des substances vénéneuses" et ne peut donc être obtenu que "sur prescription médicale" rappelle l’Agence.
Dépendance, signes de sevrage et risque de décès
Cette décision fait suite à plusieurs enquêtes du réseau d’addictovigilance qui ont montré un "mésusage croissant du tramadol", observe l’ANSM.
En effet, les enquêtes ont notamment mis en évidence que le tramadol était le premier antalgique impliqué dans les décès liés à la prise d’antalgiques et le deuxième antalgique le plus fréquemment retrouvé sur les ordonnances falsifiées présentées en pharmacie.
Les enquêtes montre également que le tramadol occasionne des usages problématiques dont "une dépendance avec des signes de sevrage même lors de prises à doses recommandées et sur une courte période" alerte l’ANSM.
Prescrire pour "la durée la plus courte possible"
C’est pourquoi dans son point d’information, l’ANSM rappelle aux professionnels de santé les règles de bonne prescription de cet antalgique : le tramadol est uniquement indiqué "dans le traitement des douleurs modérées à intenses, mais ne doit pas être prescrit dans le traitement de la migraine" ; il doit être prescrit "pendant la durée la plus courte possible" et "pour éviter un syndrome de sevrage, la posologie doit être diminuée progressivement avant l’arrêt du traitement".
L’ANSM demande enfin aux patients de respecter les doses prescrites et la durée du traitement, de ne pas arrêter brutalement un traitement et alerte sur le fait qu’un surdosage en tramadol "peut conduire au décès".