Sectes et santé : lancement d'une campagne de prévention
La campagne de prévention contre les dérives sectaires dans le domaine de la santé a été lancée le 3 novembre. A l'initiative du Centre Contre les Manipulations Mentales (CCMM), le programme vise à sensibiliser les professionnels de santé et les patients face aux pseudo-pratiques médicales, en recrudescence en France.
"Danger ! Attention aux traitements miracles et aux faux thérapeutes", tel est le message de mise en garde du Centre Contre les Manipulations Mentale. Pour lutter contre les dérives sectaires de certaines pratiques pseudo-médicales, l'association lance une campagne de prévention. Alors que ces méthodes sont en augmentation en France, les professionnels de santé ne sont pas encore assez sensibilisés à ces questions, selon la CCCM. La Mission Interministérielle de Vigilance et de Lutte contre les Dérives Sectaires (Miviludes) et le ministère de la Santé sont aussi partenaires de la campagne.
"On assiste à l'explosion d'une multitude de petites structures qui échappent aux gardes fous. Un terreau fertile pour capturer les proies faciles que sont les patients en souffrance" explique Laure Telo, présidente de CCMM Ile-de-France. Des pratiques qui représentent 22% de la totalité des dérives sectaires, et qui touchent en majorité les personnes âgées (plus de 80 ans).
Des escrocs qui mettent en danger les malades
De plus en plus de thérapeutes autoproclamés attirent les patients vulnérables. Sans aucune preuve scientifique, ils se basent sur des observations empiriques privées fondement pour établir un diagnostic. Parfois farfelus, les traitements peuvent malheureusement souvent être dangereux… Bon nombre de faux soignants préconisent par exemple l'arrêt total du traitement classique en discréditant la médecine traditionnelle. Un exercice illégal de la médecine qui met en péril la vie des patients.
Le marché alternatif de la guérison touche particulièrement deux domaines santé. D'une part : le coaching personnel (gestion du stress, des émotions). Près de 4.000 psychothérapeutes autoproclamés en France n'ont reçu aucune formation et ne sont inscrits sur aucun registre. D'autre part, les personnes atteintes de cancer, elles aussi très à risque de subir ces dérives. Des patients fragilisés par leur maladie, qui sont parfois poussés à arrêter leur chimiothérapie. Selon la Mivilude, 60% d'entre eux ont déjà eu recours à ces pratiques.