Vaccin contre le cancer du col de l'utérus : avancée médicale ou pompe à fric ?
Le vaccin contre le cancer du col de l'utérus est-il une véritable avancée médicale ou une pompe à fric pour les industriels pharmaceutiques ?
Les réponses avec le Dr Daniel Lévy-Bruhl, responsable de l'unité infections respiratoires et vaccinations à Santé publique France, et avec le Pr Odile Launay, infectiologue :
"On sait que 75% des cancers du col de l'utérus sont provoqués par les HPV qui sont dans ce vaccin et au total, plus de 95% des cancers du col de l'utérus sont liés à une infection par HPV. Donc si on arrive à protéger contre ces infections, on arrivera à diminuer le nombre de cancers."
"On ne se pose pas la question de savoir si on continue de vacciner les filles parce que pour nous il n'y a pas d'hésitation, il faut continuer à vacciner les filles. C'est un vaccin extrêmement efficace. On commence à avoir des données au niveau international sur l'efficacité dans la vraie vie et pas uniquement dans les essais menés avant la commercialisation, qui montrent que la vaccination réduit l'incidence de l'infection, l'incidence de l'infection persistante. On a même maintenant des données qui montrent que ça réduit l'incidence des lésions pré-cancéreuses. Et il est évident que ça va réduire l'incidence des cancers.
"C'est un vaccin pour lequel on a maintenant toutes les données qu'il faut pour pouvoir rassurer la population sur l'efficacité, sur la sécurité de son emploi et pourtant en France, on a une couverture vaccinale plutôt faible. Moins de 20% des jeunes filles se font vacciner. Dans ce contexte, nous avons considéré que la priorité est d'essayer de promouvoir cette vaccination, d'expliquer pourquoi il est recommandé de le faire plutôt que de se lancer dans une vaccination des garçons.
"Si on n'arrive pas à vacciner les filles contre le cancer du col de l'utérus qui les concerne au premier chef, on voit mal comment on arriverait à motiver les garçons. En sachant que d'autres formes de cancers sont liées à ces mêmes virus et peuvent survenir chez les garçons mais leur fréquence est beaucoup plus faible que celle du cancer du col de l'utérus."