Sténose lombaire : les nerfs comprimés
Des douleurs dans les cuisses et des difficultés à marcher qui obligent à diminuer progressivement les activités physiques... Si on pense en premier à une hernie discale, cela peut être une autre maladie d'usure de la colonne : la sténose lombaire ou canal lombaire étroit.
Qu'est-ce que le canal lombaire étroit ?
Des grandes difficultés à marcher, des sciatiques à répétition et parfois des problèmes sphinctériens... Tels sont les signes typiques d'un canal lombaire étroit aussi appelé sténose lombaire. Lorsque le canal lombaire ou rachidien se rétrécit, les nerfs sont comprimés et entraînent des douleurs.
La colonne vertébrale comprend 33 vertèbres empilées les unes sur les autres. Entre chaque vertèbre, un disque cartilagineux permet de limiter les frottements des surfaces articulaires et d'amortir les chocs. Le tout est maintenu par des ligaments et les tendons des muscles du dos. Les vertèbres sont trouées à l'arrière et l'empilement des vertèbres au niveau de ces trous forme un canal. On l'appelle le canal rachidien. Le canal rachidien protège la moelle épinière, qui assure les transports des informations entre le cerveau et le reste du corps.
De chaque côté des vertèbres, un petit tunnel osseux permet aux nerfs d'émerger de la moelle pour innerver les différentes parties du corps. Dans le bas du dos, à partir de la première vertèbre qu'on appelle L1, la moelle épinière s'arrête et le canal ne contient plus que les nerfs de la queue de cheval qui s'occupe des membres inférieurs et du périnée.
Avec l'âge, il arrive parfois que le canal rachidien contenant la queue de cheval se rétrécisse justement au niveau de la région lombaire. Les racines nerveuses de la queue de cheval et l'enveloppe qui la protège peuvent alors être plus ou moins comprimées. Ce souci peut aussi toucher des vaisseaux sanguins qui alimentent les nerfs. Du coup, ces nerfs ne reçoivent plus de sang et ils s'abîment. Dans 95% des cas, le rétrécissement du canal est lié à l'arthrose mais il peut aussi y avoir d'autres causes comme un développement osseux anormal.
Un rétrécissement invalidant
Les patients souffrant de sténose lombaire ressentent souvent des douleurs proches de celles d'une sciatique, c'est-à-dire une douleur dans les jambes. Si la compression est prononcée, on peut même imaginer un tableau de paralysie et selon la localisation de cette compression, il peut y avoir en plus des troubles sphinctériens.
Un autre signe fait aussi évoquer un canal lombaire étroit : il s'agit de la claudication intermittente, c'est-à-dire une boiterie intermittente. On dit que la personne fait du lèche-vitrines, elle marche quelques mètres puis est obligée de s'arrêter quelques instants comme si elle regardait une vitrine. Puis, au bout de quelques secondes, elle redémare pour à nouveau s'arrêter quelques mètres plus loin.
Soulager la douleur
Quand les antalgiques ne suffisent plus à stopper les douleurs, le médecin peut proposer une injection de corticoïdes.
Quand les anti-inflammatoires oraux sont inefficaces, le radiologue peut réaliser une infiltration de corticoïdes sous contrôle radioscopique. Dans un premier temps, le radiologue repère l'endroit où il va faire l'injection en l'occurrence dans l'espace épidural au dessus du rétrécissement. Pour vérifier sa position dans l'espace, le radiologue injecte un produit de contraste. Une fois que la bonne position est vérifiée, le radiologue peut alors injecter l'anti-inflammatoire.
Le geste dure une quinzaine de minutes. Après l'injection, le patient doit rester allongé quelques heures sur le ventre. Les bénéfices de l'infiltration se font ressentir environ une semaine après.
Libérer les nerfs comprimés
Quand la gêne et la douleur deviennent trop importantes et qu'on constate une perte d'autonomie, la chirurgie est nécessaire. Une intervention courante à partir de 70 ans, qui a pour cause l'arthrose dans 90% des cas.
Pour libérer les nerfs comprimés, une opération peut être réalisée. Avant l'intervention, il va repérer la zone touchée grâce à une IRM de la région lombaire. Généralement, seules trois ou quatre vertèbres sont concernées.
Cette opération n'est réalisée qu'à deux conditions. D'abord, il faut que les traitements médicamenteux, comme les anti-douleurs, les anti-inflammatoires et les infiltrations, ne soient plus suffisants. D'autre part, il faut que la sténose soit vraiment invalidante.
La laminectomie, aussi appelée recalibrage lombaire, est une intervention chirurgicale qui consiste à couper la partie postérieure des vertèbres lombaires (lames vertébrales) pour soulager la moelle épinière trop comprimée dans le canal de la colonne vertébrale. Cette opération se fait sous anesthésie générale et n'est pas sans risque. Cet acte chirurgical permet de libérer un canal trop étroit. Pour cela, on retire une ou plusieurs lames ce qui permet de redonner un calibre normal au canal rachidien sténosé (c'est-à-dire rétréci).
Une mobilité retrouvée
Du fait de la nature de la maladie, les interventions concernent surtout les personnes âgées. Au cours de l'opération, le patient est placé sur le ventre. Cette position est idéale pour atteindre le bas du dos, mais oblige le muscle cardiaque à travailler davantage, ce qui peut être problématique pour des malades âgés dont le coeur commence à fatiguer.
Après une laminectomie, les patients opérés doivent être suivis à l'hôpital. Ils sont juste en observation pour contrôler que tout redevient normal, signe que la moelle épinière n'est plus comprimée.