Théo Curin, amputé des quatre membres et champion de natation
Quadri-amputé à l'âge de 6 ans à la suite d'une méningite foudroyante, Théo Curin trouve sa raison de vivre dans la natation.
"Dans l'eau, je ressens une sensation de liberté, de légèreté. On n'a plus rien, on a juste notre corps comme outil. J'adore cette sensation de liberté et d'être vraiment comme les autres". Propulsé à la seule force de ses bras, Théo Curin continue sa quête de médailles. A 18 ans, il est déjà double vice-champion du monde de natation handisport. Et pour tenter de battre les records, il s'entraîne quatre heures par jour, toujours en s'adaptant à son handicap.
Un athlète hors du commun
Pour surmonter ses faiblesses, Théo peut compter sur son entraîneur. Fabien Maltrait l'accompagne depuis son entrée en sports études il y a déjà sept ans : "De mémoire, la première année, il ne savait pas nager le papillon. C'était un nageur débutant, quadri-amputé mais débutant. Mais ce n'est pas venu tout seul, ce gamin c'est un gagnant, c'est un compétiteur", confie l'entraîneur.
Et comme tout compétiteur, Théo Curin veut toujours aller plus loin avec un objectif : améliorer ses performances. Pour cela, il doit sculpter son corps et gagner en force avec un kinésithérapeute, qui le suit depuis six mois : "On travaille le renforcement de ses abdos et on travaille aussi l'équilibre et la perception de son corps pour qu'il arrive à mieux se placer dans l'espace, et notamment dans l'eau", explique Flavien Carlac, masseur kinésithérapeute.
Les Jeux de Tokyo dans le viseur
Le nageur vit à cent à l'heure. En 2018, il a obtenu son permis et conduit désormais un véhicule conçu sur mesure qui lui permet de gagner chaque jour un peu plus en autonomie. Et si Théo est un champion, il reste avant tout un étudiant qui, comme beaucoup d'autres, vit en colocation. Le départ de l'internat rime avec indépendance mais c'est aussi la fin d'un accompagnement pour les gestes de la vie courante.
Plein d'humour, Théo est suivi par plus de 60.000 fans sur les réseaux sociaux. Une aubaine pour diffuser ses messages : "J'essaie de véhiculer un message qui est toujours le même. J'essaie de dire aux gens « regardez je n'ai plus mes mains, ni mes pieds mais je suis capable de faire du sport à haut niveau, je suis capable d'avoir le permis, je suis capable d'aller en cours... ». J'ai envie de montrer aux gens que je suis humain et que l'on doit être traités comme des humains et être récompensés comme n'importe qui. Un de mes rêves est qu'un jour, les gens puissent suivre des athlètes handisports autant que des athlètes valides", confie le jeune homme.
Et ce rêve n'est peut-être pas si loin, car Théo Curin participera aux Jeux paralympiques de Tokyo en 2020. En attendant, il tentera de décrocher un nouveau titre aux Championnats de France de natation handisport fin mai.