Ce que notre posture révèle...
Une mauvaise posture peut entraîner des maux très variés... Maux de tête, de pied, de dos pourraient être dus à une position qui met à mal notre stabilité. Quand consulter un posturologue ? Comment le choisir sachant que leur formation n'est pas obligatoire ?
Contrairement à ce que l'on pense, avoir une bonne posture ne se résume pas à une bonne tenue. Une bonne posture permet de supporter l'ensemble du corps de façon naturelle. Elle ne doit pas provoquer de fatigue, ni aux muscles, ni aux articulations.
Du fait que nous soyons bipèdes, notre corps repose uniquement sur deux membres inférieurs. Du coup, le poids du corps est concentré sur un plan axial. La colonne vertébrale, le bassin, les genoux et les chevilles sont dans un axe longitudinal, c'est le squelette axial. D'une part, il supporte le poids de l'organisme et d'autre part, il subit les forces de la gravité. Les pressions sont exercées essentiellement au niveau du bassin, des genoux et de la plante des pieds.
Articulation, os et muscles : tous impliqués dans la posture
Le bassin est assez large pour supporter le poids du corps, il est stabilisé grâce à son articulation avec l'os de la cuisse : le fémur. Au niveau du genou, le haut du tibia forme un plateau, une particularité anatomique liée à notre bipédie. Au niveau des pieds, la stabilité de ces deux appuis est renforcée par la voûte plantaire et par un gros orteil large et "en ligne" avec les doigts de pied.
La colonne vertébrale, elle, est formée de 33 vertèbres empilées les unes sur les autres. Ces vertèbres sont séparées par un disque cartilagineux qui protège les surfaces osseuses et donne une souplesse à la colonne. Elle comporte deux courbes vers l'intérieur : au niveau du cou et du bas du dos, et une courbe vers l'extérieur : dans le haut du dos. Une bonne posture doit respecter ces courbures naturelles.
Ce squelette est aidé par les muscles dits striés. La position debout est possible grâce à l'équilibre entre deux groupes musculaires : les muscles extenseurs et les muscles fléchisseurs. Ils sont répartis au niveau du cou et le long du rachis. Quand ils se contractent partiellement, ils donnent un certain tonus. C'est la tonicité de l'ensemble des muscles qui permet à notre corps de rester assis ou débout sans s'écrouler.
Profession : posturologue
Le rôle du posturologue est alors de décoder ces signes pour trouver leur origine. Il s'agit d'une discipline complémentaire. Une séance peut ainsi révéler le besoin de semelles spécialisées pour corriger une anomalie au niveau des pieds, de lunettes pour améliorer la vision ou de gouttières pour agir sur la mâchoire. Il n'est pas étonnant alors d'aller chez le dentiste pour soigner un torticolis ! Mais le posturologue ne manipule jamais.
On trouve de nombreux podologues mais aussi des ophtalmologistes, des généralistes, des orthoptistes, des kinésithérapeutes ou encore des dentistes et des ostéopathes spécialistes de cette pratique. Ceux-ci peuvent se former pendant un an grâce à un diplôme interuniversitaire à Marseille, Paris, Toulouse et Rennes. Mais cette formation n'est pas obligatoire, mieux vaut donc consulter l'Association posturologie internationale, si vous recherchez un posturologue.
Le coût d'une consultation chez un posturologue est de 60 euros la séance, auxquels il faut souvent rajouter le prix des appareillages prescrits. L'Assurance-maladie ne prend en charge ces sommes que s'il s'agit d'un médecin ou que la consultation fait suite à une prescription médicale, sinon on peut compter sur sa mutuelle.
En quoi consiste le bilan postural ?
Se tenir droit, garder la tête haute, ne pas croiser les jambes, c'est souvent plus facile à dire qu'à faire. Pourtant, avoir une bonne posture est extrêmement important pour la santé. Une mauvaise position au bureau, une marche déséquilibrée ou un dos voûté peuvent entraîner des douleurs musculaires et articulaires intenses.
Lorsque l'on souffre de douleurs musculaires et articulaires récurrentes, un bilan postural peut s'avérer très utile. À Rouen, un centre spécialisé dispose d'une plateforme haute technologie permettant l'analyse 3D des troubles de l'appareil locomoteur.
L'objectif du bilan est de détecter d'éventuels troubles de la posture. Pour affiner les résultats du bilan postural, un examen en mouvement est également réalisé pour les sportifs.
Mauvaise posture : et si c'était les dents ?
Un petit déséquilibre de notre squelette peut avoir des conséquences sur tout notre corps. Les causes d'une mauvaise posture sont nombreuses, et dans certains cas la mâchoire peut être à l'origine du problème. Dans ce cas, il faut consulter un occlusodontiste.
L'occlusodontiste examine les dents et la mâchoire du patient. En comparant ses oreilles, il peut également détecter un décalage entre les articulations de la mâchoire. Les déséquilibres de la mâchoire peuvent entraîner un effet domino. Ils perturbent la colonne vertébrale, le bassin et les pieds du patient.
Pour mesurer plus précisément les tensions internes, le médecin réalise un scanner de la colonne vertébrale et du crâne du patient. Un logiciel mesure ensuite le déséquilibre au degré près. Les données récoltées permettent au médecin d'élaborer un traitement sur mesure pour rééquilibrer la posture du patient.
Mauvaises postures au travail : prévenir plutôt que guérir
Soulever, se baisser, porter tout en respectant la cadence... c'est le quotidien de nombreux travailleurs. Des gestes répétitifs qui peuvent provoquer des douleurs. Des douleurs que l'on pourrait souvent éviter avec une meilleure posture.
Les troubles musculo-squelettiques (TMS) sont des douleurs articulaires provoquées par des gestes répétitifs. En France, les TMS sont à l'origine de huit millions de jours d'arrêt de travail par an. Pour les prévenir, des entreprises proposent à leurs salariés de participer à des stages de bonne posture.
Prévenir pour mieux guérir, c'est d'ailleurs ce que préconise l'Institut national de recherche et de sécurité au travail (INRS). Sur leur site Internet, la lombalgie apparaît comme une maladie professionnelle courante. Pour y remédier, il faut adapter les postes de travail et surtout faire la chasse aux mauvaises postures.
Être plus à l'aise, avoir la bonne posture, mieux adapter les postes de travail pour limiter les maladies professionnelles, trois objectifs communs qui mettent aujourd'hui d'accord les salariés et les entreprises.
Mauvaises postures au travail : l'ostéopathie en entreprise
Croiser les jambes, s'affaisser sur sa chaise... Nous sommes nombreux à adopter de mauvaises postures au bureau. Des postures délétères pour la santé, sources souvent de maladies professionnelles.
Pour corriger les postures et prévenir les douleurs, certaines entreprises décident de faire de la prévention en offrant à leurs salariés une séance d'ostéopathie au travail. L'ostéopathe dispense des conseils pratiques pour aider les salariés à adopter une bonne posture de travail.
Ces ateliers consacrés aux problèmes de postures prennent tout leur sens lorsque l'on sait que les troubles musculo-squelettiques (TMS) sont la première maladie professionnelle en France.
Les bonnes postures au bureau
L'ordinateur est l'outil de travail de millions de personnes en France qui ont tendance à avoir une mauvaise posture devant celui-ci. Alors comment bien se tenir devant un ordinateur ? Jimmy Réglain, ostéopathe, nous donne quelques conseils.
L'idéal est d'abord d'utiliser un fauteuil réglable qui va vous permettre de régler la hauteur de votre siège. Il est conseillé de régler sa position pour être au minimum à 90 degrés au niveau des genoux. Evitez les positions basses.
Pour avoir un bon écart et une position idéale au niveau des avant-bras, il convient de pouvoir mettre une feuille A4 entre l'ordinateur et le début du bureau. Il faut par ailleurs éviter de lever les avant-bras, mais plutôt garder les bras le long du corps.
Pour les utilisateurs de souris, il est conseillé de garder la main à plat et un alignement coude-poignet avec la souris.
Concernant la position avec l'écran, le regard doit être très légèrement plongeant sur l'écran.
Pour les personnes qui recopient un document, il faut éviter d'avoir le document posé sur le bureau. Il est conseillé d'avoir un porte-document qui permet d'avoir uniquement un mouvement des yeux, sans avoir à baisser la tête.
Au niveau du dos et du placement du dossier, il est recommandé d'avoir une position légèrement inclinée vers l'avant entre 10 et 20 degrés.
Les bonnes postures au quotidien
Se lever du lit, se brosser les dents, les tâches ménagères (passer l'aspirateur, faire la vaisselle)... Quelles postures adopter ? Nordine Attab, notre coach sportif nous donne quelques conseils.
Durant la nuit, pour les personnes qui souffrent de douleurs lombaires, il est intéressant de placer un coussin au niveau du ventre pour éviter de créer une hyperlordose. En plaçant un coussin au niveau du bassin, vous détendrez vos muscles du bas du dos, au lieu de creuser le dos.
Pour bien vous brosser les dents, relâchez votre coude et placez-le contre votre flanc. Ne gardez pas votre coude trop haut lors du brossage des dents car vous aurez une tension trop importante au niveau de l'épaule.
Pour enfiler vos chaussettes, essayez de rester sur un pied en gardant votre buste bien droit. De cette manière, vous aurez un travail proprioceptif.
Lors du passage de l'aspirateur, attention à votre dos si vous n'avez pas d'aspirateur avec un manche télescopique. Car il y a une différence trop importante de pression au niveau des disques, qui peut aller de 0 à 20. Si vous disposez d'un grand balai, il est intéressant d'avancer votre jambe en avant (position de fente), le buste droit légèrement incliné. Le mouvement doit partir du bassin. Si vous disposez d'un aspirateur à manche télescopique, vous pouvez rester le buste droit sans aucun problème.
Pour faire la vaisselle, comme les lavabos sont souvent trop bas (on a alors tendance à mettre de la pression au niveau des disques), il est conseillé de fléchir les genoux et d'appuyer les cuisses le long du lavabo. Avec cette position, les pressions seront moins importantes et votre dos restera droit.