Seconde main : et si vous passiez aux lunettes de vue reconditionnées ?

Bien voir et se trouver beau avec ses lunettes de grandes marques mais à petit prix, c'est possible, grâce à Zac, une entreprise d'optique écoresponsable qui donne aux montures une deuxième vie.

Tout commence dans un entrepôt, où des dizaines de milliers de vieilles paires données par leurs anciens propriétaires arrivent pour être métamorphosées."On fait vraiment très attention au tri, à la qualité et à l'hygiène de nos produits. C'est pour ça qu'on va travailler, étape par étape, au nettoyage, au polissage, à vérifier qu'elles ne vont pas casser dans le temps pour être sûrs que la monture tienne encore deux ans", explique Ophélie Vanbremeersch, dirigeante fondatrice de l'entreprise Zac.

Favoriser l'inclusion des travailleurs handicapés

La première étape est de sélectionner des modèles qui méritent d’être recyclés. C'est une mission confiée à l’équipe d’Hanane, en parcours d’insertion.

Ophélie a tenu à inclure dans cette transformation une équipe de personnes en situation de handicap, dans un établissement d’aide par le travail.  

"Pour moi, c'est vraiment une conviction personnelle. Ça me semblait important, si on veut vraiment changer les choses, de ne pas oublier un maillon. On s'adapte à chaque personne et je pense que c'est comme ça que ça devrait fonctionner", poursuit Ophélie Vanbremeersch. Cette adaptation fonctionne depuis plus d’un an pour Christian et Raphaël. Leur mission sur les lunettes leur convient parfaitement.

Des lunettes originales et à petit prix

Et le résultat de leur travail est vendu dans une boutique au cœur du vieux Lille. C'est une proposition particulièrement appréciée par les étudiants, comme Victor qui doit changer ses lunettes de vue.

"On ne peut pas imaginer que ce soit des lunettes reconditionnées. C'est ce qui me plaît d'ailleurs, quand je recherche une paire de lunettes, d'avoir une paire originale et qui ne ressemble pas à celle du voisin. Je vois qu'elles sont à 39 € donc une paire qui me plaît et à petit prix", confie Victor Fauveau, 24 ans.

Une prise en charge par la Sécurité sociale

C’est le pari de cette entreprise. Des tarifs de 39 à 99 euros, pour financer le travail nécessaire, y compris la pose des verres, avec un devis généralement remboursé par la Sécurité sociale et les mutuelles.   

"On bénéficie justement d'un agrément qui nous permet de vendre des montures reconditionnées qui sont prises en charge par la Sécurité sociale et la mutuelle. L'objectif est de pouvoir l'élargir tout en encadrant aussi le reconditionnement pour qu'on ne puisse pas vendre n'importe quoi au niveau des montures", précise Antoine Lamblin, directeur général de Zac.

Aujourd’hui, ces pionniers sont les seuls à bénéficier d’un remboursement pour ce type de monture. Ils travaillent avec les autorités sanitaires pour organiser une filière fiable qui pourrait aussi fonctionner pour les béquilles ou les fauteuils roulants.