Le tabou de la stérilisation féminine
Depuis la loi de 2001, la stérilisation féminine n'est plus considérée en France comme une mutilation, mais comme un moyen de contraception : une contraception définitive. Pourtant, malgré sa légalisation, cette pratique reste encore anecdotique... Le Magazine de la santé a voulu comprendre pourquoi certaines femmes choisissaient de braver le tabou sociétal de la contraception définitive, et montrer les difficultés qu'elles ont pu rencontrer dans leur démarche.
La loi est claire : toute personne majeure a le droit de se faire stériliser après un délai de réflexion de quatre mois. Mais cela n'empêche pas les refus de nombreux gynécologues. Le Dr Marie-Laure Brival, gynécologue obstétricienne, fait partie de ces rares médecins qui acceptent de stériliser de jeunes patientes parce qu'elle croit à la liberté de choix et qu'elle n'érige pas la maternité en modèle : "Une femme qui n'a pas d'enfant, que ce soit par choix ou par impossibilité physiologique, est toujours vécue comme manquant de quelque chose, pas complètement, pas totalement, pas tout à fait accomplie dans sa féminité. Et à mon sens, c'est une notion qu'il faut combattre".
Selon le Dr Brival, pour motiver leur refus, "certains médecins vont mettre en avant le nombre d'enfants, voire les sexes des enfants différents… Et ils vont opposer le très jeune âge, ce d'autant plus que la femme n'a pas eu d'enfant. Toutes ces oppositions, ces refus ne concernent que le médecin, ne sont absolument pas dans la loi. Et la loi respecte l'autonomie décisionnelle de chaque individu par rapport à cette décision".
Les femmes qui ont participé à ce reportage souhaitent changer les regards. Elles ne cherchent pas à convaincre des bienfaits de la stérilisation. Elles ont juste la conviction que la femme doit avoir le choix, c'est inscrit dans la loi.