Traitements du cancer : comment fonctionne la protonthérapie ?
La protonthérapie est une forme particulière de radiothérapie. Plus précise que cette dernière, elle permet notamment de préserver le cerveau des enfants atteints de tumeur cérébrale. Reportage à l'Institut Curie.
À trois ans, Rémy vient régulièrement à l’Institut Curie pour recevoir son traitement contre le cancer. Sa maladie s’est déclarée en janvier dernier.
"Il a une tumeur qui nécessite un traitement par radiothérapie après avoir reçu des chimiothérapies et après avoir été opéré. Il reçoit de la radiothérapie avec une technique particulière qui est la protonthérapie", explique la Docteure Sylvie Helfre, oncologue radiothérapeute à l'Institut Curie.
Un appareil robotisé ultra précis
L’Institut Curie est le seul centre en France à proposer ce type de traitement pour les enfants. Rémy connaît bien les lieux. Ici, la prise en charge est adaptée aux enfants et permet d’adoucir autant que possible, les contraintes d’un long traitement.
Pour le traitement de Rémy, un appareil entièrement robotisé est utilisé. Il cible avec davantage de précision des tumeurs complexes, notamment celles enchâssées dans le cerveau ou dans la moelle épinière.
Rémy a été pris en charge par l’équipe d’anesthésie. "L’enfant qui est positionné là est sous anesthésie générale, puisque c’est un tout petit de trois ans. Il a masque de contention qui permet de maintenir et de repositionner la tête exactement de la même façon pour chaque séance de traitement", décrit la Dre Sylvie Helfre.
Des protons à la place des photons
Cet appareil cible les petites tumeurs et les irradie non pas avec des photons comme dans la radiothérapie classique, mais avec des protons, d'où le nom de protonthérapie.
Et c'est ce qui fait toute la différence : lors d’une radiothérapie classique, les photons peuvent déborder de la cible et altérer ainsi des parties saines. Les protons en revanche n’attaquent que la tumeur et ne diffusent pas. Les parties saines sont protégées.
"Quand on fait une irradiation cérébrale avec des protons, on estime qu'il y a moins de conséquences et de déficits neurocognitifs, c'est-à-dire que le cerveau est préservé. C’est très important chez les petits, parce qu'ils sont en pleine croissance, ils sont en plein apprentissage", note la Dre Helfre.
300 enfants traités chaque année
Tout est prêt, l’équipe se retire dans la salle de contrôle.
L’irradiation de la tumeur par les protons peut commencer.
"Il y a une dose totale prescrite par le médecin en fonction de la localisation, en fonction de l'âge, en fonction de différents critères. Cette dose est délivrée chaque jour, avec cinq séances par semaine jusqu'à la dose totale d'irradiation. Ce sont donc de petites doses par séance pour une meilleure protection des tissus", résume l'oncologue.
Il ne reste plus à Rémy que 7 séances sur les 30 qui lui ont été prescrites par le médecin. Comme lui, 300 enfants sont traités chaque année dans ce centre de pointe.