Un bébé né la nuit du séisme sauvé des décombres en Syrie
Le bilan des victimes du séisme qui a frappé la Turquie et la Syrie s'alourdit et l'OMS craint une crise sanitaire majeure. Parmi les rescapés, les secours comptent un nourrisson né pendant le séisme.
Plus de 16 000 morts. C'est le bilan au 9 février des victimes du séisme qui a frappé le 6 février la Turquie et la Syrie. Parmi elles, la famille d'un bébé, sauvé par des secouristes à 150 km de l’épicentre du séisme à Jandairis, en Syrie. La petite fille, née dans la nuit du 6 février, a été trouvée sous les décombres d'un immeuble de cinq étages. Ses parents ont tous les deux péri pendant la catastrophe. Selon l'équipe de sauvetage, sa mère l'aurait mise au monde pendant l'effondrement de l'immeuble.
VIDEO: Extended family members pull a newborn baby alive from the rubble of a home in northern Syria, after finding her still tied by her umbilical cord to her mother, who died in Monday's massive 7.8-magnitude earthquake that killed thousands. pic.twitter.com/CGO43JsJ8x
— AFP News Agency (@AFP) February 8, 2023
La crainte d’une crise sanitaire secondaire
Et le bilan pourrait s’alourdir, craint l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), qui a appelé mercredi 8 février à rétablir d’urgence les services essentiels dans les deux pays. Lors d'une conférence de presse à Genève, Robert Holden, en charge de la réponse au séisme à l'OMS, a déclaré que l'objectif immédiat était de sauver des vies mais qu'"en même temps, il est impératif de s'assurer que ceux qui ont survécu à la catastrophe initiale continuent de survivre".
"Nous sommes clairement préoccupés par le fait (...) qu'une crise sanitaire secondaire n'émerge" qui va exacerber les risques sanitaires déjà existants dans la région, a ajouté à ses côtés la Dre Adelheid Marschang, une autre responsable des urgences à l'OMS.
85 000 cas de choléra en Syrie
Dans le cas de la Syrie, les autorités redoutent surtout la prolifération des maladies diarrhéiques, telles que le choléra, mais également des maladies respiratoires, de la leishmaniose et des traumatismes psychologiques et physiques, a insisté Mme Marschang.
Les organisations humanitaires s'inquiètent particulièrement de la propagation de l'épidémie de choléra, qui a fait sa réapparition en Syrie. Selon le directeur général de l'OMS, le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, environ 85 000 cas de choléra ont été signalés en Syrie depuis le début de l'épidémie fin août 2022. La maladie, qui menace plus d'un milliard de personnes dans le monde, est favorisée par l'absence de réseaux d'égouts ou d'eau potable, a-t-il souligné.
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"D'horribles conditions qui s'aggravent"
L'OMS craint également une détérioration de l'état de santé des personnes qui souffrent de maladies chroniques ou de maladies non transmissibles, en raison de l'interruption des services de santé. "Il y a beaucoup de gens qui ont survécu et qui se trouvent maintenant en plein air dans d'horribles conditions qui s'aggravent", a signalé M. Holden, en précisant que l'approvisionnement en eau, en carburant et en électricité, et les communications, sont fortement perturbés.
Enfin, "nous devons nous assurer que les gens disposent des
éléments essentiels pour survivre dans la période à venir", a-t-il complété.
Faute de quoi, a-t-il prévenu, "nous risquons réellement d'assister à une
catastrophe secondaire qui pourrait causer plus de dommages aux gens que la
catastrophe initiale si nous n'agissons pas au même rythme et avec la même
intensité que pour les opérations de recherche et de sauvetage".