Un homme de 91 ans meurt aux urgences après trois jours d'attente
Le 12 avril, un patient est décédé en attendant un lit d'hospitalisation en gériatrie au CHU de Grenoble. C'est la troisième fois qu'un tel drame se produit depuis décembre.
C'est un nouveau drame qui vient ébranler le CHU de Grenoble. Pour la troisième fois en quatre mois, un patient est décédé à l'hôpital, ce mercredi 12 avril. Il s'agit cette fois d'un homme de 91 ans qui a passé trois jours à attendre un lit en gériatrie.
Pourtant, le pronostic vital de l'homme n'était pas engagé à son arrivée. "Les médecins évoquent un simple état de confusion aigu lié à son âge mais reconnaissent aussi que cette immobilité, le fait d'être resté si longtemps allongé, a probablement aggravé son état de santé", rapporte France Bleu Isère.
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Le personnel soignant "a honte"
"Il est décédé, sans que sa famille puisse lui dire adieu, puisque les visites des proches ne sont plus acceptées aux urgences, depuis l'épidémie de Covid", relate encore le média local. Ce drame, qui s'ajoute aux deux premiers décès survenus en décembre puis en début d'année, "est très mal vécu par le personnel soignant".
"Ils ont honte, ils ont peur, parce qu'ils ne peuvent pas offrir ce qu'ils considèrent comme le minimum de soins à offrir aux patients." a déclaré Sara Fernandez, secrétaire général de la CGT au CHU de Grenoble, au micro de nos confrères de France Bleu.
"Mise en danger de la santé d'autrui"
Pour preuve, les syndicats se mobilisent depuis plusieurs mois. Ils ont dénoncé la situation à travers une grève illimitée, des manifestations, des courriers au préfet, au maire de Grenoble ou encore à l'Agence régionale de santé, selon France Bleu. "Aucune réponse", disent-ils, n'a permis d'améliorer les conditions d'accès aux soins dans l'agglomération grenobloise.
Quelques jours avant le décès du nonagénaire, ils avaient déposé un signalement auprès du procureur de la République pour mise en danger de la santé d'autrui. En effet, selon les professionnels, "la fermeture des Urgences de Voiron et de la Clinique Mutualiste, la nuit, conduit à un mode de prise en charge dégradé des patients du Sud-Isère". Ils dénoncent aussi la fermeture de 200 lits au CHU.