Un homme sur trois est porteur de papillomavirus : voici comment s'en protéger
Plus de 30% des hommes dans le monde sont porteurs d'un papillomavirus, dont la majorité peut entraîner la survenue d'un cancer, selon une étude publiée dans The Lancet.
Une bonne fois pour toutes : non, les infections aux papillomavirus ne sont pas qu’une question de santé féminine. Une étude, publiée ce mercredi 16 août dans la revue The Lancet Global Health et repérée par Le Monde, rapporte que près d’un tiers (31 %) des hommes âgés de plus de 15 ans dans le monde sont touchés par l’une des formes du papillomavirus humain, aussi appelé HPV. Plus inquiétant, plus d’un homme sur cinq (21 %) est porteur d’un HPV à haut risque, pouvant causer un cancer.
L’étude indique que la prévalence des infections aux HPV est plus importante chez les jeunes adultes, principalement chez les hommes âgés de 25 à 39 ans (35 % des cas relevés). Mais chez les plus jeunes, de 15 à 19 ans, les infections aux HPV reste également élevée (28 % des cas). Dans les analyses, les HPV les plus couramment rencontrés sont le HPV-16, responsable de 70 % des cancers du col de l’utérus, et le HPV-6, moins agressif, mais qui provoque l’apparition de verrues contagieuses sur les organes génitaux.
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Qu'est-ce qu'un papillomavirus ?
Les infections aux HPV sont les infections sexuellement transmissibles (IST) les plus fréquentes dans le monde et interviennent dans la majorité des cas au début de la vie sexuelle. Si certains papillomavirus ne provoquent que des verrues bénignes, d’autres peuvent être à l’origine de cancers.
Responsables de 6 000 nouveaux cas de cancers et de 30 000 lésions précancéreuses du col de l’utérus chaque année, selon Santé publique France, les HPV sont aussi impliqués dans la survenue de cancers de l’anus, du rectum, de la vulve, du vagin, du pénis ou de cancers ORL (pharynx, larynx, gorge...). Grâce à un dépistage précoce, certains de ces cancers peuvent être évités. Le vaccin contre le papillomavirus permet également de se protéger des HPV.
Comment fonctionne le vaccin ?
Ce vaccin, disponible et remboursé en France depuis 2007, s’adresse tout autant aux jeunes filles qu’aux garçons. Car, contrairement aux nombreuses idées reçues autour du Gardasil (le nom sous lequel est commercialisé le vaccin contre le papillomavirus en France), celui-ci ne vise pas uniquement à lutter contre le cancer du col de l’utérus.
Il protège aussi contre les cancers de l’anus, du pénis et les cancers ORL : des cancers mixtes voire exclusivement masculins. De plus, "la vaccination des garçons est perçue très favorablement par les médecins généralistes qui la citent comme le principal levier pour augmenter la couverture vaccinale" notait la HAS en 2019. L'infection aux papillomavirus étant une IST, la vaccination des hommes, comme des femmes, freine donc la transmission du virus et, avec lui, le développement potentiel de cancers.
Qui est concerné par la vaccination ?
En France, la vaccination contre le papillomavirus est désormais recommandée chez les filles et les garçons à partir de 11 ans, avec un schéma vaccinal de deux doses appliquées à six mois d’intervalle. En février dernier, Emmanuel Macron a annoncé la mise en place d’une large campagne de vaccination gratuite contre le papillomavirus à la rentrée 2023, pour les élèves de 5e.
"Lorsqu’elle est effectuée avant le début de la vie sexuelle, la protection donnée par le vaccin contre les virus couverts par le vaccin est proche de 100 %", indique la plateforme vaccination-info-service.fr. "Lorsque la vaccination est effectuée après le début de la vie sexuelle, la protection est moindre, car le vaccin ne protège pas contre les infections antérieures à HPV."
En 2021, seules 45,8 % des jeunes filles de 15 ans et 6 % des garçons du même âge avaient reçu au moins une dose du vaccin contre le papillomavirus en France, selon les chiffres de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm). L’une des couvertures vaccinales les plus faibles des pays industrialisés.