Une femme opérée du coeur après la migration de son implant contraceptif

Une jeune femme australienne a dû être opérée à coeur ouvert pour se faire retirer un implant contraceptif, inséré dans son bras deux ans plus tôt. L’implant avait migré vers son cœur, causant de graves problèmes de santé.

Alexis Llanos
Rédigé le , mis à jour le
Contraception, IVG, avortement : on fait le point
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Cloe Westerway, jeune femme australienne de 22 ans, souffrait de vomissements, de brûlures d’estomacs et de palpitations cardiaques. Lorsqu’elle consulte des médecins, le diagnostic tombe : son implant contraceptif avait été mal inséré et avait migré vers son cœur.

Un implant contraceptif largement utilisé

Deux ans auparavant, Cloe s'était en effet rendue dans une clinique de Melbourne pour se faire poser un implant de la marque Nexplannon (anciennement appelé Implanon). Cet implant contraceptif, une tige flexible de quatre centimètres, a été inséré à l’intérieur de son bras, juste sous la peau. Le dispositif devait ensuite libérer de la progestérone en continu dans la circulation sanguine, ce qui bloque l’ovulation chaque mois.

Cette méthode contraceptive est assez courante, et des milliers de femmes australiennes ont recours à des implantations similaires chaque année. Selon l'agence publique britannique National Health Service (NHS), ce dispositif fonctionne pendant environ trois ans et fournit une solution efficace pour les femmes ne pouvant pas prendre d’oestrogènes.

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L’implant logé dans l'artère pulmonaire

“Je n’ai eu aucun problème tout de suite, mais j’ai ensuite eu de graves douleurs nerveuses, des brûlures d’estomac, des palpitations et des vomissements”  a-t-elle déclaré au média australien news.com.au“Avec le recul, je me rends compte que je ne l’ai jamais vraiment senti dans mon bras, alors que vous êtes censé pouvoir le sentir.”

Les médecins n’arrivaient pas à déterminer la cause exacte de ces symptômes, et ont donc décidé de retirer simplement l’implant. Problème : le dispositif ne se trouvait plus dans le bras de la jeune femme. Après plusieurs tests, ils se sont aperçu que la petite tige avait migré jusqu’au niveau de son cœur, et de là, s’était logé dans son artère pulmonaire.

“Les médecins étaient absolument choqués” déclare Cloe. “Ils m’ont dit que cela n’était jamais arrivé auparavant. J’étais sans voix et absolument terrifiée”. D’après les spécialistes, l’implant ne lui avait pas été inséré correctement.

126 cas de migrations d’implants recensés

Une opération était prévue ce 28 septembre pour lui retirer l’implant. L’opération aurait dû débuter au niveau des poumons, mais une opération à coeur ouvert a finalement été préconisée, et six à huit semaines d'arrêt de travail lui ont été prescrites. Si la jeune femme avait attendu plus longtemps avant de consulter, l’implant aurait pu se loger dans son coeur et la tuer.

Le risque de migration était déjà connu des autorités sanitaires. En juin 2019, le Medicines and Healthcare products Regulatory Agency (MHRA) a rapporté 126 cas de migrations d’implants. "Sur ces rapports, 18 concernent une migration dans les poumons" écrit le MHRA dans un document publié en février 2020.