Variole du singe, des symptômes neurologiques en plus ?
Confusion, convulsion, encéphalite... Ces symptômes pourraient s'ajouter à la liste des signes provoqués par le virus de la variole du singe, aussi appelée monkeypox. Ces signes restent rares et sont à confirmer.
Des éruptions cutanées parfois impressionnantes, évoluant en pustules et en croûtes. Ces symptômes fréquents de la variole du singe, ou monkeypox, ont beaucoup fait parler d'eux. Un syndrome pseudo-grippal, mimant la grippe, est également souvent observé chez les patients symptomatiques.
En revanche, les signes neurologiques et psychiatriques n'ont jamais été évoqués. Une équipe de chercheurs, partant du principe que la variole ou la vaccination contre la variole pouvant provoquer des symptômes neuropsychiatriques, a voulu vérifier l'impact du virus du monkeypox sur le cerveau.
Ils ont alors réalisé une méta-analyse sélectionnant 19 études de qualité suffisante et ont publié en septembre leurs résultats dans EclinicalMedicine, une revue dépendant du fameux Lancet.
Convulsions, encéphalite et confusion
Selon ces travaux, un nombre non négligeable de patients ont vu leur maladie s'aggraver et ont présenté des troubles neurologiques graves. Une confusion, des convulsions et une encéphalite (une inflammation du cerveau susceptible de laisser des séquelles invalidantes) : chacun de ces trois symptômes a touché entre 2 et 3 % des patients.
Attention, les auteurs mettent tout de même en garde sur le faible nombre et la qualité insuffisante des études évoquant ces symptômes.
Enfin, certaines personnes infectées présentaient des symptômes neurologiques plus courants comme des maux de tête, une fatigue, des douleurs musculaires, une anxiété ou encore une dépression. Leur fréquence n'a pas pu être établie avec certitude.
De nombreuses questions en suspens
De l'aveu même des auteurs, cette publication laisse de nombreuses questions en suspens. Elles concernent aussi bien la potentielle gravité des symptômes et leur durée que les facteurs à l'origine de ces troubles neuropsychiatriques.
De plus, est-ce une souche précise du monkeypox qui est en cause dans ces symptômes ? Impossible de le savoir, cette donnée ayant été négligée dans les études sélectionnées.
Autant d'incertitudes qui font dire aux auteurs qu'il est impossible d'affirmer que le virus est la cause directe des symptômes. De nouveaux travaux s'imposent donc pour répondre à cette question.
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