Flambée de mpox : faut-il craindre un retour de la variole du singe ?
L'Organisation mondiale de la santé (OMS) rapporte des milliers de cas suspects de mpox, longtemps appelée variole du singe, en République démocratique du Congo et s'inquiète de nouvelles caractéristiques de transmission du virus.
"Il s'agit du nombre de cas le plus élevé jamais signalé pour une année, certains dans des zones géographiques qui n'avaient jamais fait état de cas de mpox auparavant", alerte un rapport de situation de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) émis à Genève ce 25 novembre. Elle recense en effet 12 569 cas suspects de mpox (longtemps appelée variole du singe), dont 581 décès en République démocratique du Congo.
Inquiète face à de nouvelles caractéristiques de transmission par voie sexuelle du clade (variant) I du virus, l'OMS mène actuellement une mission conjointe avec le ministère de la Santé de RDC "pour évaluer la situation".
Une maladie aux multiples symptômes inquiétants
Le mpox, ou "variole du singe" - signalée pour la première fois chez l'homme en 1970 en RDC - se caractérise par des éruptions cutanées, qui peuvent apparaître sur les organes génitaux ou dans la bouche, et peut s'accompagner de poussées de fièvres, de maux de gorge ou de douleurs au niveau des ganglions lymphatiques.
Cette maladie est depuis longtemps devenue endémique d’une dizaine de pays d'Afrique centrale et de l'ouest. Mais depuis mai 2022, des flambées de mpox ont été constatés en Europe et aux Etats-Unis. Ce début d’épidémie avait poussé l'OMS à déclarer le niveau d'alerte maximale le 23 juillet 2022. Le 11 mai 2023, l'OMS avait levé l'alerte, tout en appelant à rester vigilant.
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91 788 cas en presque deux ans
Cette épidémie (entraînée par le clade IIb du virus) s'est propagée avant tout du fait de la transmission par contact sexuel parmi les hommes ayant des rapports avec des hommes. La transmission peut aussi s'opérer par le biais d'objets contaminés.
Un total de 91 788 cas de mpox ont été confirmés en laboratoire - dont 167 décès - dans 116 pays et territoires de janvier 2022 au 31 octobre 2023, selon l'OMS. Il existe deux clades connus du mpox : le clade I et le clade II, autrefois appelés clades du bassin du Congo et de l'Afrique de l'Ouest.
"Rapide expansion de l’épidémie"
Selon l'OMS, la RDC n'a pas signalé de cas liés au clade IIb pendant l'épidémie mondiale, seul le clade I ayant été détecté dans le pays. Et jusqu'en avril dernier, aucun cas documenté de transmission sexuelle du clade I n'avait été enregistré à l'échelle mondiale.
Mais en avril dernier, un premier foyer épidémique de cas suspects de clade I de mpox transmis sexuellement a été identifié à Kenge (environ 260 km à l'est de Kinshasa). "Ces nouvelles caractéristiques de transmission par voie sexuelle (du clade I, ndlr) font désormais naître des préoccupations supplémentaires quant à la rapide expansion continue de l'épidémie dans le pays", ajoute-t-elle.