À quelle dose l'aspartame est-il dangereux pour la santé ?
L'aspartame est au cœur des interrogations et le Centre International de Recherche sur le Cancer a classé cet édulcorant comme possiblement cancérigène. Mais peut-on continuer à en consommer, et à quelle dose ?
Utilisé pour remplacer le sucre dans le café, dans les sodas, les chewing-gums ou les yaourts, l’aspartame, appelé aussi E951, ne serait pas sans danger pour votre santé. Cet édulcorant vient même de rejoindre la liste des produits "possiblement cancérigène pour les humains" établie par le Centre International de Recherche sur le Cancer (CIRC).
Pour arriver à cette conclusion, le centre s’est appuyé sur plusieurs études, y compris françaises.
"Limiter la consommation d'édulcorants"
"Nous avons observé des liens entre consommation d'édulcorants et notamment d'aspartame avec le risque de cancer au global et plus particulièrement de cancers du sein et de cancers pour lesquels l'obésité intervient comme facteur de risque", explique Mathilde Touvier, investigatrice principale de l'étude NutriNet-Santé.
D'autres études mettent en évidence un lien entre la consommation d’aspartame et le cancer du foie. Face à ce constat, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) rappelle seulement quelques règles de bon sens. "Nous conseillons de limiter la consommation de produits contenant des édulcorants et du sucre. Chez les enfants en particulier, l’exposition précoce au goût sucré va être ancrée jusqu’à l’âge adulte. Ne prenez pas de sodas comme boisson principale. Consommez simplement de l’eau à table", commente le Dr Francesco Branca, directeur du département nutrition et sécurité sanitaire des aliments, OMS.
La limite quotidienne toujours pas abaissée
Mais l’OMS ne préconise pas de baisser la dose journalière admissible d’aspartame, fixée à 40 mg par kilo de poids corporel. Concrètement pour une personne de 70 kilos, cela correspond à 2 800 mg par jour, soit entre 9 et 14 canettes de soda. Etablie en 1980, cette limite quotidienne est aujourd'hui contestée.
"Les signaux qui sont envoyés par les études chez l'homme indiquent une apparition de risques potentiels à des niveaux plus faibles que la limite de sécurité actuelle. Chez les plus forts consommateurs, ceux chez qui le risque a été observé, nous sommes plus à des risques autour de 60 mg par jour, entre une demie et une canette par jour régulièrement", alerte Mathilde Touvier.
Préférer le miel, les dattes, les sirops...
Des risques pour la santé existeraient donc avec des quantités bien plus faibles que celles recommandées par l’OMS. Alors pour diminuer voire arrêter l’aspartame, mieux vaut renoncer aux produits dits "light" et pour se faire plaisir, privilégier des vrais sucres.
"Les alternatives vont être d'utiliser des ingrédients qui auront un pouvoir sucrant supérieur à celui du sucre, comme le miel. Il contient du fructose qui a un pouvoir sucrant supérieur à celui du sucre", précise Florence Foucaut, diététicienne-nutritionniste.
Purées de fruits, dattes et sirops sont aussi des substituts naturels meilleurs pour la santé que l’aspartame et que le sucre blanc. Mais ils sont toujours à consommer avec modération.