Apnées du sommeil : une prise en charge insuffisante
Des ronflements avec des pauses respiratoires pendant le sommeil qui durent entre dix et trente secondes... Ces signes, souvent accompagnés d'une grande fatigue et d'une somnolence diurne, peuvent évoquer des apnées du sommeil. Elles touchent environ 5% de la population française, mais sont très insuffisamment prises en charge, selon une étude de l'Institut de veille sanitaire (InVs).
Publiée mardi 20 novembre 2012, par le bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH n°44-45/2012), l'étude montre que seulement 15% des personnes ayant des symptômes d'apnée ont bénéficié d'un , l'examen de choix dans le diagnostic de cette maladie.
Les apnées du sommeil, qui se traduisent par de puissants ronflements, sont responsables d'interruptions qui peuvent durer plus de 10 secondes ou de diminutions du flux respiratoire. Ces pauses respiratoires sont associées à un risque accru d'accidents liés à la somnolence diurne et de maladie cardiovasculaire et de diabète.
Les apnées ont un impact sur la qualité du sommeil du ronfleur... et seuls les proches, dont le sommeil est aussi perturbé, peuvent témoigner de ces signes évocateurs.
Selon l'étude effectuée à partir de deux enquêtes déclaratives faites en 2007 et 2008, les apnées du sommeil touchent 4,9% de la population, avec une prédilection pour les hommes (7,3% contre 2,8% chez les femmes).
Le taux s'élève à 8,4% chez les hypertendus, à 10,5% chez les diabétiques et à 11,5% chez les personnes obèses.
Bien que ces personnes à risques soient globalement mieux surveillées, avec des enregistrements du sommeil nettement plus importants (de 26 à 28%), le pourcentage reste insuffisant, selon l'InVs.
L'Institut attribue le sous-diagnostic au "peu d'importance" accordé par les médecins ou les patients aux ronflements et à la somnolence diurne.
La prise en charge a globalement augmenté entre 2006 et 2011, mais le taux d'adultes traités (0,9% en 2011) reste inférieur à ce qu'on pourrait attendre, compte tenu de la prévalence des apnées en France.
Le principal traitement actuel consiste en un appareil de ventilation en pression positive continue (PPC) qui envoie de l'air au patient dès qu'il s'étouffe.
Mais le traitement est souvent abandonné en cours de route car jugé trop contraignant : seulement 63% ayant débuté un traitement en 2007 le poursuivaient ainsi 4 ans après, selon l'InVs.
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