Cancer : et après ?
Comment reprendre une vie "normale" après un cancer ? Plus rien ne me semble avoir d'importance… Je n'arrive pas à faire semblant !
Les réponses avec le Dr Sylvie Dolbeault, chef du service de psycho-oncologie à l'Institut Curie (Paris) :
"On sait que d'un point de vue psychologique, c'est une période de grande fragilité. En effets, les patients racontent souvent qu'alors qu'ils ont beaucoup été pris en main et soutenu par l'équipe médicale et soignante, ils se sentent un peu lâchés.
"Je crois que déjà la première chose est d'informer, d'anticiper, d'aider les personnes à anticiper ce moment, de les préparer à l'idée qu'ils ont bien avancé mais que le parcours n'est pas terminé et il y a encore du chemin à parcourir.
"C'est vrai que c'est aussi souvent le moment où il y a une remise en question des priorités de vie, dans toute la question de la reprise des rôles dans sa famille, dans son couple, au travail. Souvent c'est un moment où les femmes, ou les hommes d'ailleurs, vont décider de nouveaux choix, mettre en place des choses qu'ils n'avaient pas pu faire avant ou modifier la hiérarchie de leurs priorités.
"Ils peuvent être accompagnés. Il y a quand même du travail qui se fait dans certains centres de cancérologie, des accompagnements psychologiques en période de rémission, des groupes de parole qui existent notamment dans des associations.
"A l'Institut Curie, on a fait par exemple un groupe qu'on appelle psycho-éducationnel pour des femmes en post-traitement d'un cancer du sein où on travaille toutes ces questions de la réhabilitation sur le plan de l'impact des traitements physiques et psyhcologiques, de la communication avec les proches, de la reprise du travail, des enjeux vitaux et la manière de les repenser après cette expérience de vie."
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