Ch@t : Cancer de la prostate
Ch@t du 19 janvier 2011 : Les réponses du Pr. François Haab, du Pr. François Desgrandchamps, du Pr. Arnaud Mejean, du Dr Christophe Egrot et du Dr Nicolas Henry, tous urologues.
Les réponses du Pr. François Haab, urologue
- Quelle est la fréquence raisonnable du PSA ? J'ai 57 ans et je viens de découvrir cela en regardant l'émission ! J'en ai jamais entendu parler par mon médecin traitant ?
La fréquence recommandée pour le dosage sanguin du taux de PSA est annuelle. Parfois si le taux est très bas une surveillance tous les deux ans peut-être préconisée.
- Un adénome peut-il évoluer en cancer de la prostate ?
Non, ce sont deux pathologies qui n'ont pas de lien entres elles. Même si elles peuvent être associées. L'adénome de prostate est toujours une pathologie bénigne de la prostate.
- Y a-t-il une relation entre le cancer de la prostate de mon mari de 55 ans et les cancers du sein de ses deux sœurs de 60 et 63 ans ? Y a-t-il des familles à risque ?
Il existe effectivement un profil génétique qui peut prédisposer au cancer de prostate dont certains éléments sont partagés avec le cancers du sein. La présence de plusieurs cancers de prostate et cancers du sein dans une même famille doit donc effectivement attirer l'attention.
- Mon père a un taux de PSA normal, mais l'urologue a trouvé la prostate un peu dure. Il va bientôt faire une biopsie. Est-ce que ça peut-être un cancer ?
Comme cela a été dit pendant l'émission, le cancer de la prostate peut se manifester par un élévation du taux de PSA et parfois simplement par une anomalie du toucher rectal. Si une induration a été constatée alors des biopsies sont probablement justifiées.
- Quels sont les risques de la biopsie prostatique ?
Le principal risque de la biopsie de prostate est l'infection prostatique.
- Ayant subi il y a 5 ans une prostatectomie radicale, comment retrouver une fonction érectile sans recours au viagra (inefficace pour moi) ? Les injections caverneuses sont très douloureuses et durent trop longtemps. Quelles solutions, quelles alternatives s'offrent à moi ?
Le traitement de la dysfonction érectile après chirurgie prostatique repose sur quatre traitements différents : les médicaments type viagra, cialis ou levitra. Les injections intra caverneuses, l'utilisation de dispositifs appelés vacuum qui provoquent un appel de sang dans la verge ou encore la mise en place d'un implant pénien. Chacune de ces options a forcément ses avantages et inconvénients. Discutez-en avec votre urologue.
- Parmi les personnes opérées de la prostate, certaines ont des problèmes d'incontinence plus ou moins graves ? Pourquoi ?
Parmi les effets secondaires possibles de la prise en charge d'un cancer de prostate, il existe effectivement l'incontinence urinaire. Son importance peut être plus ou moins importante. Malheureusement nous n'avons pas encore déterminé de manière absolument certaine, les causes très précises de cette incontinence urinaire. Son intensité peut-être extrêmement variable allant de quelques gouttes à une impossibilité totale de retenue.
- J'ai eu une infection prostatique à l'âge de 28 ans suite à une longue période d'abstinence. Cela augmente-t-il le risque d un cancer après 50 ans ?
Non
- Pourquoi n'utilise-t-on pas de stents pour traiter les problèmes urinaires de l'adénome prostatique ?
Cela a été fait mais malheureusement avec des résultats décevants.
- Puisque le PSA seul, n'est pas suffisamment fiable. Est-ce pour ces raisons que l'on dit que le rapport entre PSA libre /PSA total est plus fiable ?
Le rapport PSA libre/PSA total est une aide pour analyser plus finement le taux de PSA total, mais c'est juste un indicateur supplémentaire.
- J'ai été opéré le 3 janvier d'un cancer de la prostate. J'ai une incontinence depuis le retrait de la sonde. J'avais une activité sexuelle harmonieuse avant l'opération avec des rapports au moins une fois par jour. Les nerfs côté gauche, n'ont pas été sectionnés. Quelle est la probabilité d'un retour à la normale ? Quels peuvent être les délais ?
Il est actuellement beaucoup trop tôt pour tirer des conclusions sachant que l'incontinence peut parfois mettre plusieurs mois pour disparaitre et le retour de l'érection peut prendre plusieurs années. Il est en revanche utile de débuter une rééducation pour accélérer le retour de la continence et de faire un traitement permettant de provoquer des érections, là aussi pour augmenter les chances de récupération. Parlez-en avec votre urologue. Bon courage.
- Le tabac, 20 cigarettes par jour, peut-il favoriser une élévation du PSA ?
Non le tabac ne provoque pas d'élévation du PSA.
- J'ai 61 ans. Mon taux de PSA est normal et le toucher rectal OK. En 2008, je constate des saignements lors de l'éjaculation. S'agit-il d'un problème de prostate ou de vessie (pas de fuites urinaires) ? Je vais voir mon généraliste. Quelles questions lui poser ou examens lui demander?
Le symptôme que vous décrivez s'appelle une hémospermie. C'est fréquemment angoissant et gênant pour les patients mais ne cache habituellement rien de grave.
- A qui s'adresse l'ablatherm ?
L'ablatherm est un traitement du cancer de prostate lorsque que celui-ci reste limité à la glande. Habituellement proposé après 70 ans et systématiquement associé à un "grattage" de la prostate par voie endoscopique. Ce traitement est également évalué dans le cadre d'études cliniques en cas d'échec de radiothérapie ou curiethérapie ou comme traitement "focal" c'est à dire limité à une seule partie de la prostate.
- Dans ce cas, y a-t-il une technique opératoire plus valide qu'une autre ?
Concernant la prostatectomie totale, aucune technique n'a fait la preuve formelle de sa supériorité par rapport à l'autre.
- Quels sont les risques liés à la découverte de calcifications prostatiques ?
La découverte de calcifications dans la prostate est une situation très fréquente qui n'est pas un facteur de risque de cancer.
- La gêne urinaire est-elle un indicateur de cancer ? Et à 68 ans quel doit être le taux de PSA ? Est-il variable avec l'âge ?
La gêne urinaire est plus un signe lié à l'hypertrophie bénigne de la prostate.
- J'ai été opéré d'un cancer de la prostate le 11 juin 2009 à l'âge de 55 ans. Les nerfs érectiles ont été préservés lors de l'opération. Puis-je espérer avoir une érection normale ? Je suis actuellement traité par injection d'alprostadil.
La préservation des nerfs lors de l'intervention est un facteur positif de récupération. Cette dernière peut néanmoins être tardive et prendre plusieurs années. Il est en revanche important de poursuivre les injections pour augmenter les chances de récupération.
- Quelles sont les conséquences de la pose d'un sphincter manuel (artificiel) ?
La principale conséquence mais positive, a en attendre est la disparition des fuites. Il est en revanche nécessaire pour déclencher la miction et vider la vessie d'appuyer sur une petite pompe cachée dans la bourse. Le sphincter artificiel autorise par ailleurs tous types d'activités.
- J'ai eu une biopsie en septembre 2010. J'ai parfois des traces de sang dans le sperme. Aucun signe avant. Quelles sont les explications ?
Les biopsies peuvent assez fréquemment entrainer les présences de sang dans le sperme. On appelle cela une hémospermie. Au début le sang est plutôt rouge et progressivement peut devenir plus brun. C'est bénin, et disparait après quelques semaines, parfois plus...
- Une infection urinaire peut-elle être en rapport avec un problème de prostate ?
Oui, notamment si la vessie se vide mal en raison d'un obstacle prostatique.
- Quand le cancer de la prostate est formellement identifié, est-il nécessaire de procéder à une scintigraphie ?
La scintigraphie n'est pas systématique dans le bilan d'un cancer de prostate. Mais c'est un examen qui est indiqué en fonction de différents critères si l'on veut avoir une évaluation précise de l'ensemble du squelette et détecter d'éventuelles métastases.
- Petites incontinences, que faire après une prostatectomie puis hernie inguinale il y a 5 ans ?
Différentes solutions de rééducation, médicaments ou encore chirurgie, sont disponibles. Discutez-en avec votre urologue
- Le taux de PSA est-il toujours ascendant dans un cancer ?
Habituellement oui, même s'il peut y avoir parfois de petites fluctuations.
Les réponses du Pr. François Desgrandchamps, urologue
- J'ai 28 ans et je prends depuis plusieurs années du finastéride à usage détourné (contre la chute de cheveux). Est-ce que son contenu peut avoir des effets inquiétants sur ma prostate ?
Une ou des petites doses inhibiteurs de la 5 Alpha réductase, peuvent être utilisées contre la chute des cheveux. Cependant, leurs effets au long cours sur les pathologies prostatiques n'ont pas été évalués.
- Un cancer avec trois foyers de 2, 3 et 8 mm avec un score de Gleason à 6 nécessite t-il automatiquement une opération ?
Trois petits foyers de Gleason 6 ne suscitent pas obligatoirement une opération.
- Mon grand père est atteint d'un cancer de la prostate en phase terminale. Il a déjà suivi une chimiothérapie par docétaxel. Existe t-il actuellement d'autres possibilités de traitement après chimiothérapie?
En phase terminale du cancer de la prostate, le but est d'accompagner le mieux possible le patient sans qu'il ne souffre. En cas d'échec de la chimiothérapie, il y a peu de traitements à visée curative.
- Mon mari a été opéré en juin 2009 par le robot. Il n'a ni fuite ni problème d'érection. À ce jour, plus de 95 % des opérés par le robot n'ont aucun problème.
L'incontinence après chirurgie est rare, l'impuissance est plus fréquente. Ces bons résultats ne sont pas obtenus que par le robot mais par toutes chirurgies bien faites.
- Je suis gay, je pratique, donc la sodomie. Ai-je plus de risque d'avoir un cancer de la prostate ?
Il n'y a pas plus de risque du cancer de la prostate. Mais la sodomie peut transitoirement élever le PSA.
- Cinq ans après un cancer bien traité (radiothérapie), des signes de récidives apparaissent (progression du taux PSA). Est-il encore utile de faire une hormonothérapie à 75 ans ? Et cela jusqu'à quel âge ?
Globalement le traitement hormonal a pour but de ralentir la maladie. Chaque indication se décide de façon individuelle en particulier en fonction de la rapidité d'augmentation du PSA.
- Mon père, 88 ans, a un taux de PSA à 39. Un taux si élevé signifie-t-il un cancer de la prostate ? Quel traitement peut-on alors proposer à cette personne qui a beaucoup de problèmes moteurs et cardiaques nécessitant déjà un traitement médicamenteux important ?
À 88 ans, il n'aurait pas fallu demander de dosage de PSA. Si votre père n'a aucune douleur osseuse ni aucun problème urinaire, il ne faut rien faire.
- Jusqu'à quelle limite un adénome peut-il faire monter le taux de PSA ?
Le PSA normal n'existe pas. Et certains adénomes peuvent faire monter beaucoup ce nombre sans qu'il n'y ait de seuil limite.
- Que pensez-vous des élixirs de grenade pour ralentir l'évolution du PSA ?
C'est le simple jus de grenade et non l'élixir qui peut ralentir l'évolution du PSA.
- À partir de quel chiffre de PSA peut-on parler de cancer ? Pouvez-vous me donner les chiffres normaux ?
Officiellement le PSA normal est inférieur à 4. En fait, il reste encore un risque de cancer même si le chiffre est plus petit et en pratique, le seuil de danger possible est de 2,5.
- Où en est-on pour ce qui est de la radiofréquence pour le traitement du cancer ou de l'hypertrophie de la prostate ?
Des radiofréquences sont des pratiques courantes pour traiter l'hypertrophie de la prostate uniquement.
- Quelle est la périodicité du dépistage et recherche PSA suffisante ?
Périodicité : tous les ans sauf si le PSA est inférieur à 2,5, que le toucher rectal est normal et qu'il n'y a pas de difficultés pour uriner. Dans ces cas là, la périodicité est tous les 2 ans.
- Le PSA est à 6,54 et Gleason 4+3 à 62 ans avec aucun signe : faut-il opérer ?
Gleason 7 avant 75 ans est une maladie potentiellement dangereuse pour laquelle un traitement est nécessaire, chirurgie ou irradiation.
- Opéré (ablation de la prostate) en octobre 2010, y a t-il un régime à faire ou faut-il éviter de manger certains aliments ou boissons ? Je dois revoir mon urologue en février 2011 pour un bilan PSA.
Globalement les recommandations diététiques sont les suivantes : réduction des graisses saturées : viandes rouges grasses, beurre, fromage. Limitation de l'apport en calcium à partir des produits laitiers, augmentation du poids des poissons gras : saumons, harengs, macros et enfin, augmentation des fruits et légumes en particulier tomates.
- Existe t-il un danger quand le seuil PSA est inférieur à 2,5 ?
Si le PSA est inférieur à 2,5 le risque existe mais il est très faible.
- Pouvez-vous m'indiquer les critères pour bénéficier du traitement par la photothérapie ? Et où doit-on se renseigner ?
La photothérapie est expérimentale pour le cancer de la prostate et ne doit se faire qu'en protocole.
- J'ai subi une prostatectomie en 2002. Aujourd'hui mon taux de PSA est de 0.22. Mon urologue me propose des rayons. Je n'y suis pas favorable. Une autre thérapie existe-t-elle ?
L'irradiation peut venir compléter une opération. C'est le traitement de référence quand on pense que le patient a une récidive locale.
- Que faire si le PSA est élevé mais les biopsies négatives ? Les biopsies sont-elles sûres à 100 % ?
En cas de PSA élevé et de biopsies négatives et si l'on craint d'être passé à côté du cancer, on peut soit refaire des biopsies multiples soit faire une IRM fonctionnelle de la prostate pour cibler de nouvelles biopsies.
- Êtes-vous plus en faveur d'une hormonothérapie intermittente ou continue (supérieure à un an) dans le cas d'une récidive après opération et radiothérapie + hormonothérapie d'un an?
Il n'y a pas de données prouvées sur la supériorité de l'un ou de l'autre traitement. Le but du traitement intermittent est d'en limiter les effets secondaires.
Un risque familial accru de cancer de la prostate, est lié à la présence de membres de la famille ayant également un cancer de la prostate. La leucémie et les autres cancers n'augmentent pas le risque.
- Est-ce que les calcifications peuvent rendre la prostate dure au toucher rectal ?
Dans quelques cas de prostatites chroniques, il peut y avoir une induration au toucher rectal.
- Comment le PSA peut-il remonter si la prostate a subit une ablation ?
Le PSA peut remonter si le cancer persiste, soit sous forme de métastase soit sous forme de récidive locale. Au moment de l'intervention quelques cellules cancéreuses étaient déjà sorties de la prostate et sécrètent secondairement du PSA.
- Existe-t-il des risques de récidives cancéreuses ailleurs, après une opération il y a 3 ans ? Autrement tout s'est bien passé sauf pour l'érection ? Je prends de l'alprostadil.
Le risque de récidive du cancer diminue avec le temps. À trois ans, il peut persister mais il est faible.
- Les biopsies ne peuvent-elles pas favoriser la prolifération du cancer ?
Les biopsies de prostate n'entrainent pas d'extension du cancer.
- Le traitement hormonal est-il efficace pour le cancer de la prostate avec des métastases au niveau de l'omoplate ?
Oui le traitement hormonal est efficace sur les métastases osseuses.
- J'ai 66 ans, un cancer de la prostate Gleason 3+4. C'est un facteur de risque pour mes deux fils qui ont 28 et 37 ans. À partir de quel âge devront-ils faire analyser leur PSA ?
On peut conseiller un premier PSA à 45 ans.
- La biopsie révèle un adénocarcinome prostatique infiltrant - score de Gleason 7 (3+4). À gauche : 3 foyers 0,1 cm, 0,2 cm et 0,3 cm (trois cylindres envahis) 12 %. Peut-on éviter l'opération ?
L'alternative à l'intervention peut être une irradiation.
Les réponses du Pr. Arnaud Mejean, urologue
- Est-ce que l'augmentation de la concentration dans le sang de PSA signe la présence d'un cancer de la prostate ?
Non le PSA est spécifique de la prostate mais pas du cancer. Il peut s'élever après une infection, une inflammation ou un grossissement de la prostate.
- 63 ans, aucun dépistage, aucune recherche, pas de douleur, pas de difficulté à uriner, un jet moyen, pas vu de médecin depuis deux ans, dois-je demander un examen spécifique à mon médecin ?
C'est tout l'objet du dépistage INDIVIDUEL et de la campagne de Michel Cymes. A vous de voir....
- Après traitement d'un cancer Gleason 8 en 1997, par radiothérapie puis hormo. 10 ans, puis essai clinique, diéthylstilbestrol, maintenant chimiothérapie. J'ai un PSA de 125, des métastases osseuses, des ganglions... que me conseillez-vous ?
Vous devez rentrer dans un protocole pour tester de nouvelles drogues (abiraterone par ex) qui seront bientôt commercialisées mais qui attendent leur AMM. Tournez-vous vers un service d'oncologie ou demandez à votre urologue.
- Le cancer de la prostate est-il courant chez des sujets jeunes ? Moins de 30 ans ou la trentaine.
Très très rare mais pas impossible.
- A 35 ans je bois toujours un chocolat chaud le matin et je suis un gros consommateur de yaourts. J'ai entendu dire que le lait (et les produits laitiers en général) étaient néfastes et augmentaient le risque de cancer de la prostate. Est-ce vrai et en quelle quantité ?
Uniquement pour des quantités énormes donc en pratique pas de risque.
- Peut-on prendre un traitement pour prévenir le cancer de la prostate ?
Non des études sont en cours d'autres ont été publiées avec le finasteride et le dutastéride mais avec des résultats encore trop peu convaincants pour les recommander surtout qu'ils pourraient méconnaitre des cancers plus agressifs.
- Le spécialiste de la prostate et du dépistage est l'urologue ?
Oui.
- A partir de quel seuil de la valeur du PSA, y a-t-il récidive du cancer après une ablation complète de la prostate ?
Dès que le PSA n'est plus indétectable.
- Est-il vrai que les graines ou l'huile de pépins de courge préviennent le cancer de la prostate ? Y a-t-il des aliments/régime à favoriser ?
Non.
- Opéré en avril, je suis incontinent urinaire depuis (pas avisé du risque par le chirurgien !!!) 2 séances de kiné par semaine... depuis 6 mois sans grande amélioration ! Aucune réponse précise sur la durée ni sur la garantie du résultat ! Puis-je espérer une issue satisfaisante et dans combien temps ?
Il faut attendre au moins un an pour parler d'échec après une kiné bien conduite. Des solutions existent si les fuites persistent.
- Mon père a eu un cancer de la prostate vers 70 ans. J'ai 50 ans, je demande depuis 2 ans à mon médecin traitant un dosage PSA annuel, et lors de la dernière consultation, il n'était pas pour un toucher rectal (peut-être n'a-t-il pas l'expérience). Cette surveillance suffit-elle à mon cas ?
Il est recommandé de faire PSA et TR dans votre cas ? Allez voir un autre médecin ou un urologue si le votre refuse.
- Après un toucher rectal sans rien remarquer d'anormal, comme il ne s'agit que de la face arrière faut-il faire une échographie pour la face avant en plus des PSA bien sur ?
Non.
- Suivi par l'équipe de Gustave Roussy, je suis traité au Kétoconazole 3 comprimés + 3 hydrocortisone quotidien. Mon PSA est passé de 160 à 3 en 9 mois de traitement. Qu'en pensez vous et combien de temps dois-je continuer compte tenu de la fatigue occasionnée (douleur abdominale et asthénie) ?
C'est une excellente équipe demandez conseil à votre urologue ou oncologue.
- Mon mari a un rapport PSA libre/PSA total de 17.48% alors que ce rapport était, il y a un an de 29.82%. Il n'a jamais fait de toucher rectal. Pensez-vous que ce nouveau taux soit significatif d'un risque de cancer et devrait-il demander à son médecin traitant un toucher rectal ?
Le rapport PSA libre / total ne peut être interprété qu'avec le PSA total.
- A quel moment parle t-on de guérison d'un cancer de la prostate ?
En matière de cancer, on parle de rémission car la surveillance doit être longue.
- Après une prostatectomie radicale en 2004 le PSA remontait légèrement alors radiothérapie en 2005 toujours légère remontée PSA on m'a prescrit l'implant de Goséréline. Depuis 5 ans le PSA est à 0 est-il risqué de stopper ces implants ?
C'est une possibilité ce qu'on appelle le traitement alterné. Il doit être évalué en fonction de la gêne que vous resssentez à prendre Goséréline.
- Lors de la prostatectomie, des ganglions envahis stoppent-t-ils l'intervention ?
Pas nécessairement cela dépend de leur taille de leur nombre.
- En quoi consiste l'ablathermie pratiquée en cas de cancer de la prostate et dans quelles conditions peut-elle être pratiquée ?
C'est un traitement par ultrasons focalisé de haute intensité le plus souvent après résection de la prostate et traitement hormonal. En France il est recommandé chez l'homme âgé > 75 ans en bon état général.
- 63 ans, PSA surveillé depuis 5 ans, variable de 11 à 14 (oui 11 pas 1,1) sans évolution. toucher rectal (3), prostate grosse mais souple, échographie endoscopique : RAS. Anomalie de la miction : épisodique, 2 cystoscopies suite à hématurie + urographie : RAS. Biopsie de la prostate : RAS. Que faire ?
Poursuivre la surveillance si nouvelle élévation faire une IRM dynamique et de diffusion qui permet de mieux cibler les biopsies.
- Est-il vrai qu'il ne faut pas faire un TR (toucher rectal) ou même avoir une éjaculation moins de 3 jours avant une prise de sang pour mesurer le taux de PSA ? Sinon, on aurait un taux faramineux ?
Non ce n'est plus vrai (on le pensait jadis).
- Cela fait quasiment 1 an que mon conjoint à été opéré, il à toujours des incontinences. On lui a proposé un sphincter manuel (artificiel) mais cela lui fait peur. Quelles sont les autres solutions ?
Si légères fuites on peut proposer des bandelettes ou des ballons appelés proACT mais cela dépend de l'importance de l'incontinence. Parlez-en à votre urologue.
- Y a t-il une solution pour les vessies radiques suite a une cancer de la prostate ? Mon père en est mort.
Cela peut être infernal c'est vrai et il n'y a pas de traitement miracle....
- Depuis 2004 je suis sous traitement hormonal Goséréline 10.8 tous les 3 mois et Bicalutamide 50 un cachet par jour le PSA est actuellement à 1,30 quand j'ai commencé ce traitement le PSA était à 30 avec un ganglion du petit bassin infecté que pensez-vous de ce traitement au long cours ?
Vous pouvez arrêter le Bicalutamide mais devez garder Goséréline.
- Que peut-on proposer à des stades T3/T4 N0/Nx et MO ?
Cancer localement avancé : le traitement de référence est hormono 3 ans + radiothérapie.
- Opéré il y 2 ans puis hormono + radiothérapie car PSA à 1,06 depuis plus d'un an PSA indétectable gleason 9 ... 47 ans ... quelle espérance de vie ?
C'est extrêmement difficile de répondre à cette question et toute réponse serait fausse tant il y a des progrès. De nouveaux traitements seront bientôt sur le marché avec des effets positifs sur la maladie même en 2ème ou 3ème ligne. Ne perdez pas espoir.
- PSA 5.21 rapport PSA libre 0.16.SCINT I : rassurant sans fixation localisée suspecte. Scanner, pas de signe d'extension loco-régionale ou à distance retenue. IRM, petite hétérogénéité latérale droite mais qui n'obéit pas à l'ensemble des critères, IRM spécifiques, pas d'image de débordement extra glandue. Peut-on opérer ?
Cela dépend de votre âge, du nombre de BP positives de leur longueur, du TR des signes urinaires, .... Autant de points dont on doit discuter. Cela dit la prostatectomie reste le traitement de référence du cancer de la prostate localisé.
- J'ai subi une prostatectomie sous célio le 01/02/2010, problèmes d'incontinence réglés sous 8 jours. Depuis je me fais des injections de caverject dual dosées à 15 microgrammes à raison de 1 injection par semaine mais je n'ai toujours pas retrouvé d'érections spontanées. Est-ce normal et jusqu'à quand ?
Les problèmes d'érections après prostatectomie sont classiques. Il faut d'abord savoir si les bandelettes neuro-vasculaires ont été préservées et seul votre urologue pourra vous le dire. Ensuite vous devez attendre au moins 1 à 2 ans pour parler de dysfonction érectile. Les traitements existent, des médicaments oraux, des injections jusqu'aux prothèses.
- Depuis une prostatectomie en février 2008, je suis toujours obligé de porter des protections urinaires ce qui n'est pas confortable. Puis-je espérer une guérison ?
Non si vous avez bien fait la kiné.
- Pourquoi attendre d'être en phase d'échappement à l'hormono ou la chimiothérapie pour avoir accès aux protocoles abiratérone, ipilimumab, MDV3100, voire Sipuleucel T ne serait-ce pas trop tard après ?
C'est le procédé normal d'AMM qui prend du temps. Cela dit certains centres peuvent proposés ces traitements dans le cadre de ce qu'on appelle une ATU. Renseignez vous.
- Qu'est-ce que le p 63 ?
Vous parlez surement du PCA3, test urinaire après massage prostatique, non remboursé, 300 euros qui permet d'orienter vers une nouvelle série de BP. Cela signifie qu'une première série de BP a été faite et était négative.
- Après une intervention de prostatectomie totale réalisée en oct 2007, j'ai des blocages urinaires provoqués par de la fibrose. Quelle solution peut-on envisager et dans quel service s'adresser ?
C'est une sténose de l'anastomose qui est problématique car une chirurgie trop agressive risque de vous rendre incontinent....
- Pourquoi continue t-on à faire des PET scan FDG auxquels les cellules du cancer de la prostate ne sont pas sensibles alors que la choline est dispo dans bien des pays Européen et que la Suisse s'approvisionne en France alors que nous devons acheter en Autriche ! Pour les faibles PSA quelle galère !
C'est vrai vous avez raison.
- HBP + 75 ans / surveillance du risque de cancer (PSA + TR annuels) souhaitable ou non ?
Non le dépistage n'est plus recommandé à partir de 75 ans.
- Quel examen est indispensable lors d'une hémospermie quand les analyses ECBU + celle du sang n'ont rien donné ?
Chez l'homme jeune l'hémospermie est exceptionnellement inquiétante, chez l'homme plus âgé > 50 ans elle doit faire l'objet d'un dépistage du cancer de la prostate même si elle est très rarement le signe d'une maladie.
- A quoi correspond le gleason, que veut dire ex 4 +3 ?
C'est le degré de différentiation du cancer c'est à dire son agressivité : 4+3 c'est moyennement différentié
Les réponses du Dr Christophe Egrot, urologue
- Quatre mois après une curiethérapie mon époux n'a plus d'érection. il prenait du dutastéride et de la tamsulosine. Il a arrêté le dutastéride depuis un mois. Sans résultat. Est-ce normal ?
La curiethérapie, comme la chirurgie ou la radiothérapie conventionnelle, a des effets secondaires, notamment sur le plan de la continence ou des érections, même s'ils sont moindres. En l'absence d'amélioration, un traitement médical ou par injections est tout à fait envisageable.
- Dans quel délai apparait la résistance au traitement hormonal ? N'est-ce pas un risque pour le patient qui a témoigné dans l'émission ?
La résistance à la castration chimique induite par le traitement hormonal apparaît après un délai d'environ 24 mois.
- Y a-t-il un inconvénient à faire pratiquer plusieurs biopsies prostatiques (espacées d'un an) pour vérifier l'existence d'un cancer de la prostate ?
Les biopsies prostatiques conservent un risque faible (inférieur à 5 %) de complications infectieuses graves (prostatites) et ne doivent être pratiquées qu'en cas de forte suspicion clinique et/ou biologique de cancer de la prostate, en aucun cas en première ligne de dépistage.
- Mon grand-père est mort à 80 ans d'un cancer de la prostate. Je ne pense pas que soit héréditaire, mais ai-je plus de risque ?
Votre risque de cancer de prostate est probablement légèrement supérieur à la moyenne, sans être majeur en l'absence d'autre cas dans votre famille, notamment parmi vos autres ascendants.
- Avec un PSA autour de 4 et une hypertrophie de la prostate soignée avec de la tamsulosine, peut-il expliquer des érections molles?
Non
- Opéré par cœlioscopie en mars 2010 d'un cancer de la prostate (PSA 11.9 et Gleason 3+4), je suis aujourd'hui incontinent sauf en position assise ou couchée. Après plus de 120 séances de kiné, y a-t-il un espoir de retour à la normale ? Ou alors faut-il envisager dès aujourd'hui une solution chirurgicale ?
L'évaluation définitive se fait à un an post-prostatectomie. Eu égard à la gêne dont vous parlez, il est possible qu'il faille envisager une prise en charge chirurgicale. Mais le volume des pertes d'urines doit être au préalable évalué avec précision, de même que votre gêne.
- Qu'est-ce que l'effet flair up?
Dans l'hormonothérapie, la castration chimique est obtenue paradoxalement en utilisant des agonistes d'une hormone sécrétée par l'hypothalamus, la GnRH (Gonadotropin Releasing Hormon). Avant d'obtenir le blocage par saturation de la sécrétion des hormones LH et FSH hypophysaires, une augmentation transitoire peut survenir au début du traitement : c'est l'effet flair up (qui peut "booster" le cancer). Cet effet est jugulé par la prise d'antiandrogènes.
- Utilise-t-on encore le rapport PSA libre /PSA total ?
Oui, il s'agit de l'un des arguments utilisés dans le dépistage du cancer de la prostate, mais pas dans le suivi !
- En cas de rétention urinaire importante, l'opération d'un adénome bénin est-elle recommandée ?
Une rétention d'urines est un événement qui constitue un tournant dans l'évolution d'une hypertrophie de prostate, surtout si elle survient en l'absence d'infection, ou sous traitement alphabloquant. Elle est un argument fort pour envisager effectivement un traitement chirurgical.
- Existe t-il des cas de cancer(s) de la prostate chez des personnes âgées de 35 ans?
Oui. Ils demeurent exceptionnels. Leur forme histologique diffère parfois de l'adénocarcinome, forme habituelle du cancer de la prostate.
- J'ai un toucher rectal tous les 6 mois depuis plusieurs années, 2 biopsies négatives, résultats d'une troisième à venir, un PSA variant de 8 à 11. Ai-je des soucis à me faire ?
Le volume de votre prostate, de même que la cinétique d'évolution du taux de votre PSA demeurent des informations capitales pour répondre clairement à votre question.
- Une IRM prostatite doit-il être systématique pour le bilan d'extension ?
L'IRM prostatique demeure le meilleur examen pour évaluer avec précision l'extension locale, et notamment le franchissement capsulaire, notamment si on envisage un traitement chirurgical.
- L'hémospermie est-elle en générale en rapport avec la prostate ou plutôt des vésicules séminales qui éclatent ?
L'hémospermie n'est jamais en rapport avec les vésicules séminales qui éclatent. Elle est le plus souvent bénigne, mais peut être en rapport avec la prostate, qui sécrète 40 à 60% du volume de l'éjaculat.
- J'avais un PSA 4,99 au mois d'octobre 2010 et une biopsie avec absence d'image suspecte de malignité. Aujourd'hui après une grippe, je fais un bilan sanguin et je constate que mon PSA est à 8.67. Que dois-je en penser ? Faut-il que je consulte mon urologue en urgence ? On doit se revoir dans 6 mois.
On ne peut raisonner sur deux dosages de PSA. Il est nécessaire d'observer la cinétique d'évolution du PSA sur au moins trois dosages suffisamment espacés pour être significatifs.
- En cours d'hormonothérapie (PSA à 0.07) après une curiethérapie il y a 8 ans, pensez-vous que j'en aurai fini à la fin du traitement ?
Si vous êtes traités par hormonothérapie, c'est probablement pour une ré-évolution de votre PSA (récidive biologique). Avec un PSA à 0.07, il semble que la réponse à l'hormonothérapie soit bonne, et le traitement doit donc être poursuivi. On peut donc parler de rémission, mais pas de guérison.
- J'ai fait une IRM et des biopsies en mai 2010 ainsi qu'une radiothérapie fin février. Faut-il refaire une IRM pour voir s'il y a franchissement capsulaire ?
Non, cela n'est pas indispensable avant radiothérapie
- Quel est l'intérêt de l'échographie pour le dépistage du cancer de la prostate ?
Aucun intérêt de l'échographie pour le dépistage du cancer de la prostate.
- Mon mari a été opéré il y a 3 mois de la prostate, mais il ressent toujours des brûlures en urinant. Après cystoscopie, la zone est inflammatoire non cicatrisée (il a été mis sous anti-inflammatoire). Pas de dosage de PSA depuis. Que faut-il faire ?
Quelle intervention ? Résection endoscopique ou prostatectomie ?
- Entre bandelettes sous urétrales, sphincter manuel et ballons ProAct. Y a-t-il une de ces solutions qui influe sur les rapports sexuels ?
Non aucune n'influe sur les rapports sexuels.
- Prostatectomie radicale en 2004 avec radiothérapie de contrôle tous les 3 mois, un taux de PSA total 0.01, un PSA libre 0.01 et un ratio PSA libre/PSA total à 1.00 : ces résultats sont-ils dans les normes ?
Si vous ne prenez aucun traitement hormonal, ces résultats correspondent à une rémission complète ; il faut cependant poursuivre la surveillance.
- Une radiothérapie après prostatectomie n'est effectuée que si exérèse est non carcinologique ?
Non. Elle peut être également réalisée en cas de récidive locale, suspectée sur la base de différents critères, notamment biologiques.
- Après une ablation de la prostate et 9 mois de traitement à base d'alprostadil, le sexologue me conseille d'arrêter et de passer au tadalafil ou autres. Qu'en pensez-vous ?
Cela dépend en réalité de votre fonction propre. En l'absence d'intumescence, même minime, les inhibiteurs des phosphodiestérases risquent d'être insuffisants.
- L'IRM permet-il de détecter un cancer de la prostate efficacement ?
Oui, surtout dans la zone périphérique (majorité des cancers), s'il fait plus de 5 mm ; en voie d'amélioration.
- Combien de temps faut-il entre chaque examen de prostate ?
Un an suffit largement si les feux sont au vert.
- Jusqu'à quel âge le dépistage est-il nécessaire ?
Nécessaire jusqu'à 70-75 ans, avec une espérance de vie estimée supérieure à 10 ans
- Je viens de faire une biopsie il y a 3 semaines. Mon taux de PSA est de 4.27, 13 points résultats 4 positifs. On m'a proposé l'ablation de la prostate. J'ai 60 ans. Y a-t-il une autre solution ?
Si votre prostate fait moins de 45 g, que votre cancer est inférieur Gleason 7, que tous les prélèvements sont positifs du même côté, et que vous n'êtes pas gêné sur le plan urinaire, une curiethérapie peut vous être proposée. Sinon, la radiothérapie externe peut également vous être proposée.
- Que pensez-vous de la chirurgie robotique ? Ayant des plaques, j'ai 69 ans, un cancer avec 9 biopsies positives et un taux de PSA à 4.90.
La chirurgie robotique apporte incontestablement un confort inespéré au chirurgien qui opère. Elle n'a pas aujourd'hui fait la preuve de sa supériorité, tant sur le plan des résultats cancérologiques que sur le plan des résultats fonctionnels. Elle fait l'objet d'une politique marketing appuyée, actuellement non justifiée dans cette indication.
- Quid des médecines parallèles ou complémentaires comme celles du pastorien, le Pr. Mirko Beljanski ?
Les médecines alternatives sont en pleine expansion actuellement, sans aucune justification quant à leur efficacité. Elles sont dangereuses dans certaines indications, notamment pour la prise en charge des cancers où elles peuvent induire des retards de prise en charge.
- Est-ce que plus c'est différencié, plus c'est grave ?
Non, c'est le contraire.
- Avec un Gleason de 3+3, quelle est l'agressivité du cancer ?
Faible. Il s'agit d'un cancer bien différencié, facteur de bon pronostic.
- Mon père a eu un cancer du colon et est décédé, mon frère un cancer de la vessie également décédé, et ma sœur un phéochromocytome mais heureusement toujours en vie. J'ai moi-même un cancer de la prostate. Sommes-nous une famille à risque car j'ai 2 filles ?
Il existe des susceptibilités génétiques pouvant effectivement représenter une "fragilité" exposant au risque de cancer indépendamment d'un organe donné. Votre famille semble effectivement exposée, en l'absence de facteurs de risque spécifiques (tabac pour le cancer de vessie par exemple).
- Pourquoi opère-t-on parfois avec un faible score de 3+3 ?
Avec un score 3 + 3, il existe peu de facteurs prédictifs de l'évolution à long terme, bonne ou mauvaise. D'autres facteurs d'évaluation rentrent en ligne de compte, comme la taille, le taux de PSA, le nombre de biopsies positives...
- Après 26 séances de radiothérapie, quel examen me permettra de savoir si mon cancer est HS ?
La surveillance à long terme de votre taux de PSA total.
- Un rabotage pour améliorer la miction permet-il aussi de vérifier qu'il n y a pas de cancer?
Non. Le cancer est souvent périphérique, hors d'atteinte de la résection qui peut cependant trouver de temps en temps un cancer développé au niveau de la zone de transition.
- L'hormonothérapie continue induit-elle une résistance des cellules au traitement ? Si oui, dans quels laps de temps ?
Non, ce n'est pas l'hormonothérapie qui induit une résistance. Cette résistance, qui apparaît parfois tardivement, est parfois déjà présente au sein de certains clones de cellules tumorales, et se développe pour son propre compte, jusqu'à devenir visible.
- L'ablation de la prostate par voie périnéale est-elle courante et plus efficace ?
Il s'agit d'une voie d'abord devenue historique qui n'est à l'heure actuelle, plus pratiquée en France.
- Y a-t il un lien entre les difficultés à éjaculer et le cancer de la prostate ? Mon mari (54 ans) a une hypertrophie prostatique (IRM + échographie) avec épaississement de la paroi vésicale. Son PSA est de 1.4. Son seul symptôme est une douleur anale sourde. Doit-il consulter un urologue ?
Rarement, dans certains cas pour votre première question. En revanche, l'épaississement de la paroi vésicale doit pousser votre mari à consulter un urologue, oui.
- Mon taux de PSA est passé de 7 à 10 en moins d'un an. Une IRM passée après biopsie négative, ne fait rien apparaître. Que penser ? L'urologue me propose une nouvelle analyse de sang et une nouvelle biopsie.
Cela dépend du volume de votre prostate, et de la cinétique d'évolution de votre taux de PSA.
- Que signifie le T1c ?
T1c signifie un cancer diagnostiqué chez un patient asymptomatique sur la base d'un dosage de PSA (après biopsies) ! (Apparu lorsque le PSA a été utilisé à ses débuts dans les années 90, permettant enfin un dépistage, impossible auparavant). En pratique, il ne s'utilise presque plus car, avec le toucher rectal et l'IRM, on peut détailler plus qu'avant la taille d'un cancer asymptomatique.
- À partir de quel moment peut-on parler de grosse prostate ? Et qu'est ce qu'une cinétique d'évolution ?
Le volume normal de la prostate est d'environ 15 à 20mL (15 à 20g). La cinétique, c'est la courbe d'évolution, la vitesse d'évolution en cas de pente ascendante.
- Que veut dire le pourcentage du rapport PSA libre/PSA total ?
Le rapport PSA L/T est diminué en cas de cancer, pour une raison encore mal définie. Cela signifie que l'on retrouve dans le sang moins de PSA libre que lié (à diverses protéines, dont notamment l'alpha-1-antichymotrypsine) dans ce contexte. Ce rapport a un seuil fixé à 25 %. Il ne s'agit que d'un argument supplémentaire pour orienter un patient vers d'éventuelles biopsies de prostate.
- Après ablation, mon taux de PSA est à 0.06. Est-ce normal?
Mais oui, c'est bien (en fait le résultat doit apparaître ainsi : < 0.06 ng/mL), marquant que le taux est inférieur au seuil de détection de l'automate qui dose le PSA!
Les réponses du Dr Nicolas Henry, urologue
- Mon père est suivi pour un problème de prostate. Mais atrophie pas cancérigène. Il est suivi depuis 5 ans et il a 75 ans. J'en ai 47. À partir de quel âge faut-il être vigilant pour vérifier que tout va bien ?
Si il existe des antécédents familiaux (= 2 parents de première génération) de cancer de prostate avéré, il faut commencer le dépistage à 45 ans.
- J'ai 28 ans et depuis septembre je suis victime de sang dans mes urines après mes rapports. Dois-je m'inquiéter d'un cancer de la prostate sachant que mes analyses de sang n'ont rien montré ? Après avoir consulté 2 urologues, je cherche toujours le souci.
Non, cela n'est sûrement pas en rapport avec le cancer de la prostate mais plus probablement avec une inflammation voire une infection de la prostate. Il faut pour s'assurer de l'absence d'infection, réaliser un examen d'urines avec massage prostatique à la recherche de germes intra prostatiques.
- J'ai 60 ans avec un taux de PSA normal 2,468 ng/ml. Mais il m'arrive quelques fois de ressentir une gêne sur le testicule droit. Ce n'est pas douloureux. Cela peut-il être lié à un problème de prostate. Pour information, il faut savoir que je cours beaucoup.
Non cela n'a aucun rapport. Je vous conseille néanmoins d'aller consulter un urologue pour davantage d'investigations.
- J'ai eu une prostatectomie radicale en 2004 d'un adénocarcinome sans métastases. Depuis je fais des contrôles de PSA régulier, tous les 3 mois. À combien doit être le taux de PSA total ?
Il doit être inférieur à 0.2 ng/l.
- Y a-t-il un rapport entre le taux d'urée et un problème de prostate ?
Non aucun rapport
- Après opération d'un cancer de la prostate en 2003, mon nouveau taux de PSA total est à 0,19 au lieu de 0,1. Mon urologue me propose des séances de radiothérapie. Qu'en pensez-vous ?
Cela peut tout à fait être justifié, pour prévenir une récidive locale du cancer.
- Pour les sujets de moins de 50 ans, sans antécédents familiaux, quels sont les symptômes significatifs d'un risque de cancer de la prostate (hormis la prise de sang pour voir le taux de PSA) ?
Le cancer de la prostate est cliniquement peu symptomatique.
- Je suis victime d'incontinence urinaire. Quel est le remède ?
Cela dépend du type d'incontinence urinaire. Il est préférable de consulter un urologue.
- Une puberté précoce (9 ans) augmente-t-elle le risque de cancer de la prostate ?
Aucun élément en faveur de cette hypothèse n'a été démontré.
- J'ai 34 ans et j'ai fait une prostate aigue. Le taux de PSA était de 17 dans un premier temps, puis après traitement antibiotique, il est passé à 3. Est-ce normal ? Dois-je faire un contrôle régulier du taux de PSA ?
Non, votre taux est redevenu normal. Il faudra commencer à suivre votre taux de PSA à partir de 50 ans.
- Est-il vrai que des stimulations de la prostate (vélo, rapport sexuel...) peuvent augmenter le taux de PSA ?
Oui tout à fait.
- Le taux de PSA est-il toujours ascendant dans un cancer de la prostate ou bien peut-il fluctuer ?
Il peut tout à fait fluctuer (après un toucher rectal, une infection). C'est pourquoi il est souvent préférable de recontrôler un taux anormalement élevé
- Le PSA est-il en rapport avec la taille de la prostate (170 gr) ?
Oui il est augmenté en cas d'adénome (tumeur bénigne) de la prostate.
- À 68 ans, mon PSA étant passé à 10/14, un toucher rectal, suivi de biopsies n'a rien donné (à part un adénome de la prostate). À 70 ans maintenant, mon PSA est toujours à 10/12. Que dois-je faire ?
Si le PSA reste stable une simple surveillance annuelle jusqu'à 75 ans est recommandée.
- Prostatectomisé il y a 2 ans, depuis je souffre d'incontinence. Après avoir été traité avec de la duloxétine et une rééducation périnéale, avec succès modérés et surtout grâce à la duloxétine, à présent nous envisageons avec mon urologue, la pose de bandelettes. Que pensez-vous de cette technique ?
La pose de bandelettes sous urétrale chez l'homme, après prostatectomie radicale, est une très bonne solution en cas d'incontinence minime à modérée avec un taux de succès entre 70 et 80 %.
- Peut-on se faire soi-même un toucher rectal et suivre ainsi la taille de la prostate ?
Je crois qu'il est préférable de se faire suivre par un urologue...
- Le massage prostatique est-il un avantage ou un désavantage ? Car certains le conseillent en cas de prostatite bactérienne afin d'atteindre les zones difficiles avec les antibiotiques. Est-ce une légende ?
Il s'agit d'un très bon examen à la recherche de prostatite chronique (infection chronique de la prostate).
- Je suis étudiante en ostéopathie. Est-ce que je dois systématiquement conseiller à mes patients qui ont des troubles urinaires (nycturie, miction impérieuse, diminution de la force du jet, besoin de poussée, faux besoin,...) de consulter leur médecin traitant pour leur faire faire un dosage de PSA ?
Le cancer de la prostate ne donne pas ou très rarement des symptômes. Il faut aujourd'hui dépister le cancer de prostate par le PSA entre 50 et 75 ans.
- Habituellement suivi et ayant un traitement pour la prostate, mon PSA passe de 3.96 à 4.59 en 15 jours. Au toucher rectal, le médecin constate une grosseur et me dirige vers un urologue. Y a-t-il un risque de cancer ?
Il est en effet préférable de réaliser des biopsies prostatiques.
Pour dépister le cancer de la prostate : toucher rectal
- Un gonflement important des testicules peut-il être une métastase d'un cancer de la prostate ?
Non
- Sous surveillance depuis 2006 (taux PSA supérieur à 4 et actuellement à 7,1), les trois biopsies n'ont rien révélé jusqu'alors. Seule anormalité : une hypertrophie prostatique. Un adénome prostatique peut-il expliquer à lui seul un dépassement du seuil du taux de PSA ?
Oui tout à fait.
- Lorsque le PSA est à 0,00 après une ablation de la prostate, à partir de quel taux de PSA peut-on parler de récidive et doit-on faire de la radiothérapie pour stopper l'évolution ?
On parle de récidive à partir de dosages successifs supérieurs à 0.2 ng/ml
- Mon PSA total passé en un an de 3.32 à 6.75. Et un rapport PSA libre/PSA total passé de 29.32 (en fin 2009) à 17.48 (en fin 2010). Est-ce significatif d'un risque de cancer ?
Il est préférable de réaliser des biopsies prostatiques compte tenu de l'élévation du PSA.
- Sous surveillance le taux de PSA est de 4,810, biopsie compte rendu 12 points. Conclusion absence de malignité. Que dois-je en conclure ?
Cela est tout a fait rassurant. Il faut continuer à surveiller annuellement le PSA.
- Après une prostatectomie (cancer de la prostate), des injections intra caverneuses m'ont été prescrites. Actuellement, le viagra me permet d'avoir une sexualité normale. Est-il exact que ce médicament puisse, sous certaines conditions, être remboursé par l'assurance maladie ?
Non il n'est pas remboursé.
- J'ai 62 ans et subi une biopsie en avril 2010 suite à un PSA de 5,5. Résultat négatif avec lésions néoplasies intra épithéliales de haut grade (PIN II/III). En juillet 2010, mon PSA est 5.2; en octobre il est à 4.77 et en janvier 2011, il s'élève à 6.00. Qu'est ce que cela signifie ?
Votre taux de PSA est stable mais compte tenu de lésion de PIN il est préférable de réaliser des biopsies à 6 mois.
- Y a-t-il un lien entre un examen de la prostate et un examen coloscopie ?
Non.
- J'ai 67 ans et mon PSA est de 1,7. J'ai constaté que parfois mon sperme est coloré. Y a-t-il un rapport avec les symptômes du cancer de la prostate ?
Non ceci reste exceptionnel.
- Pour son premier contrôle de PSA, mon mari âgé de 56 ans, a un taux total de 5,42. Il fait beaucoup de vélo et on nous dit qu'il peut y avoir un résultat de cause à effet. Qu'en pensez-vous ?
C'est possible. Il est nécessaire de recontrôler le taux de PSA à 3 mois.
- Après une prostatectomie radicale, j'ai des érections le matin. Dois-je continuer mes injections d'alprostadil ?
Vous pouvez essayer de supprimer les injections intra caverneuses et éventuellement compléter par un traitement par voie orale.
- Adénome bénin de la prostate, 63 ans, j'ai remplacé l'alfuzosine par du dutastéride. Depuis 4 jours, j'ai davantage de problèmes urinaires qu'avec l'alfuzosine. Pourquoi?
Ce sont deux médicaments différents. Reprenez donc l'alfuzosine.
- Mon mari a subi une biopsie de la prostate, suite à un toucher rectal décelant un nodule. Vingt prélèvements, tous négatifs il y a deux ans. Une surveillance une fois par an du PSA qui ne bouge pas, est-ce suffisant ? Ne devrait-on pas pratiquer au moins une échographie, si non une autre biopsie ?
Cela est suffisant si le PSA reste stable. L'échographie n'est pas utile pour la surveillance.
- Est-ce qu'un PSA normal signifie une absence de cancer ?
Non la valeur seuil de normalité de 4 ng/ml, est aujourd'hui débattue. Il faut mieux considérer l'évolutivité du taux de PSA.
- L'ECBU avec massage prostatique permet-il de détecter certains germes indécelables autrement ? Une analyse du sperme ne le permet-elle pas ?
Oui.
- Qu'en est-il de l'ablatherm pratiqué depuis plusieurs années à l'hôpital Edouard Herriot à Lyon ? Mon frère suite à un cancer de la prostate, s'en porte très bien.
Ce traitement est maintenant dispensé dans différents centres. Il n'y a pas aujourd'hui de recul suffisant pour juger de son efficacité à long terme.
- Résultat de biopsie : lésions de PIN de haut grade au niveau de l'apex droit (bloc 3). Toucher rectal normal. Pouvez-vous donner des précisions concernant l'évolution possible ?
Le pin de haut grade n'est pas une lésion précancéreuse mais elle est davantage associée à des cancers de la prostate. C'est pourquoi il est préférable de réaliser des biopsies de contrôle à 6 mois.
- Une ablation doit-elle toujours être totale sur un adénome bénin ?
Non.
- Peut-on avoir des sensations de gêne bien spécifiques au niveau de la prostate qui soient synonymes de cancer ?
Non.
- Une gêne testiculaire est-elle une douleur projetée de la prostate dans certains cas ?
Non.
- L'hemospermie peut-elle être liée à un polype ?
Non les polypes de vessie donnent du sang dans les urines (hématurie).
- La classification d'AMICO est-elle encore d'actualité ?
Oui
- Ayant subi une prostatectomie radicale en mars 2010, et ayant un PSA à 0,28 en juin, et à 0,56 en janvier 2011. Que dois-je faire ?
Il est préférable de réaliser une radiothérapie complémentaire.
- Si il y a récidive à partir d'un taux de PSA à 0,2, à quel taux doit-on envisager la radiothérapie ?
Il faut envisager la radiothérapie en fonction du PSA post opératoire mais aussi de l'analyse définitive anatomo pathologique de la pièce opératoire. Elle doit de toute façons, sûrement débutée à 0.2 ng/ml.
- Existe-t-il des facteurs de risques spécifiques du cancer de la prostate ?
Les antécédents familiaux, de facteurs génétiques, l'âge, et l'origine ethnique.
- Le score de gleason est-il égal à la somme du degré de différenciation de la population tumorale la plus représentée, et du degré de la population la moins différenciée ?
Il s'agit du degré de différenciation des deux contingents les plus représentés.
- Quels sont les premiers symptômes visibles ou de douleurs ou de gênes du cancer de la prostate ?
Le cancer de la prostate est très peu symptomatique. Son dépistage se fait par le toucher rectal et le PSA.
- Est-il impossible d'avoir des enfants après une intervention chirurgicale sur un cancer de la prostate ?
Non mais après prostatectomie radicale, il est nécessaire d'avoir recours à une procréation médicalement assistée.
- À partir de quand parle t-on de cancer multifocal ?
Quand il y a plusieurs localisations tumorales.
- Un traitement à vie par neuroleptiques peut-il entrainer un risque de cancer de la prostate ?
Non cela n'a jamais été démontré.
- Quelle est la solution pour des problèmes d'érection ?
Il faut voir un urologue pour réaliser un premier bilan et plusieurs solutions sont envisageables: traitement médicamenteux, vaccuum, injection intra caverneuse et prothèse pénienne.
- La prise de tamsulosine peut-elle favoriser l'évolution de la taille d'un adénome ?
Non
- Après une ablation de la prostate, j'ai été analysé et l'examen a révélé une classification : TNM97,pT2b. Que cela signifie-t-il?
Que la tumeur atteint plus de 50 % d'un lobe de la prostate.
- J'avais un PSA de 11 en 2008, de 19 en 2009 et de 15 en 2010. Le rapport PSA libre/PSA total était de 0.10. Trois biopsies : toutes négatives. Hyperplasie lisse modérée, absence de lésion néoplasiques ou tumorales. Mon urologue me demande des contrôles PSA.
Si 12 prélèvements ont été effectués à chaque fois, un contrôle par PSA à 6 mois peut en effet être envisageable.
- Mon PSA est passé de 4,05 à 4,75. Puis une échographie a décelé une hypertrophie bénigne de 60 cc. Que faire ?
Ne pas s'inquiéter. L'élévation du PSA peut tout à fait s'expliquer par l'augmentation du volume de la prostate. Il faut recontrôler le taux dans 6 mois.
- Âgé de 60 ans, mon PSA total est de 2.468 ng/ml, avec une légère gêne testiculaire. Y a t-il un rapport avec la prostate ? Sinon quelle pourrait en être la cause ?
Non pas de rapport. Les douleurs testiculaires peuvent être multifactorielles : infection kyste,... Un examen clinique est nécessaire.
- Que veut dire VAACUM ?
Il s'agit d'un dispositif (une pompe) qui aspire le sang dans les corps caverneux de la verge pour permettre des érections.
- Peut-on faire une prostatectomie partielle selon la zone ? Et peut-on conserver une capacité érectile ?
A ce jour ce traitement n'a jamais été évalué.
- Après ablation, un taux de PSA est de 0.15. Est-ce normal ?
Ceci est un peu élevé. Il est nécessaire de recontrôler.
- Les stades T1a et T1b sont-ils obtenus lors de résection de copeaux d'HBP ?
Oui
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Dossiers :
Ch@t :
- La prostate, du 5 novembre 2009
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