Condamnation pour dopage d'Alberto Contador : émotion et indignation
Des voix indignées s'élèvent en Espagne, suite à la condamnation du cycliste Alberto Contador pour dopage au clenbutérol, un anabolisant. La décision fait suite à de plusieurs rebondissements judiciaires.
"Le tribunal arbitral sportif perd la raison" titre le journal sportif Marca. Le quotidien El Mundo est à peine plus modéré : "Une sentence sans queue ni tête, une sanction disproportionnée" affiche-t-il. Si certains se rangent à la décision du tribunal, la condamnation d'Alberto Contador pour dopage par le Tribunal Arbitral Sportif (TAS), et sa suspension pour deux ans, suscite un élan d'indignation en Espagne.
La sanction est en effet mal vécue dans le pays natal du sportif : les messages de soutien, mais aussi de colère, des anonymes affluent sur les réseaux sociaux. Au niveau officiel, la critique est palpable aussi : le président de la fédération espagnole de cyclisme Juan Carlos Castano dit "respecter la décision" mais "ne pas la respecter".
L'Agence mondiale antidopage (AMA) ne partage pas cet avis : elle estime équitable la décision du TAS. Selon elle, cette condamnation témoigne de l'efficacité du Code mondial antidopage.
Contrôlé positif aux anabolisants
Albert Contador a remporté le Tour de France trois fois : en 2007, 2009 et 2010. Le 21 juillet 2010, il a été contrôlé positif au clenbutérol, un stimulant anabolisant qui favorise la prise musculaire et la fonte des graisses. Le coureur soutient que du clenbutérol a été retrouvé dans son organisme suite à la consommation d'un steak contaminé.
L'anabolisant ayant été retrouvé en faible quantité dans les urines, l'argument de la contamination alimentaire, bien que prévisible (des cas similaires ont déjà existé), était plausible. LE TAS l'a condamné à deux ans de suspension. Un décision qui le prive de sa victoire dans le Tour de France 2010, ainsi que de tous ses succès durant l'année 2011, dont le Giro, qu'il avait nettement dominé.
Cacophonie judiciaire
Cette condamnation fait suite à des décisions contradictoires. La Fédération espagnole de cyclisme avait condamné Contador à un an de suspension, mais le coureur avait refusé la sanction et avait été acquitté par les autorités. Face à cette ingérence des autorités politiques dans la justice sportive, la l'Union cycliste internationale (UCI) et l'Agence mondiale antidopage (AMA) avait renvoyé le cas devant le TAS.
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