Maisons de naissance : mode d’emploi

Le Sénat discute aujourd'hui, 28 février 2013, une proposition de loi en faveur des maisons de naissance. Mais en quoi consiste exactement ces structures peu médicalisées, nouvelle forme de prise en charge de la grossesse et de l'accouchement ?

Setti Dali
Rédigé le
Une chambre de maison de naissance au Québec
Une chambre de maison de naissance au Québec

Les maisons de naissance ont fait leur apparition dans le débat public français au cours des années 1990. Ce sont d'abord des associations de parents qui le réclament, demande relayée ensuite par les sages-femmes libérales.

En 2011, un projet de loi avait été déposé, puis rejeté par le Conseil constitutionnel qui avait estimé que ces maisons de naissance n'avaient pas un effet suffisant sur les finances des régimes d'assurance maladie pour bénéficier d'un remboursement par la sécurité sociale.

Ce projet visait pourtant à répondre à une demande croissante de mises au monde hors milieu hospitalier. Le ministère de la Santé estime que 1.900 femmes accouchent chaque année à leur domicile.

Un concept vieux de 30 ans

Le principe est simple : il s'agit de maisons "où des sages-femmes réalisent l'accouchement des femmes enceintes dont elles ont assuré le suivi de grossesse", souligne le projet de loi. A condition bien sûr que la structure soit attenante à une maternité, vers laquelle la patiente peut être ortientée en cas de difficultés.

Le premier "birth center" est né aux Etats-Unis en 1975. Depuis, ces maisons ont fait leur apparition au Québec, en Allemagne et dans certains pays de l'Union européenne. Elles représentent une alternative à l'hospitalisation. En France, les sages-femmes sont nombreuses à demander l'ouverture de telles structures, afin de proposer à leurs patientes, une autre façon d'accoucher, moins médicalisée. Mais d'un pays à l'autre, la définition des maisons de naissance varie beaucoup.

Comment ça marche ?

Les accouchements seraient donc réalisés uniquement par des sages-femmes. L'absence de médecins ou anesthésistes exclue donc l'option d'une péridurale pour celles qui souhaitent accoucher sans souffrance. Ainsi, pour minimiser les risques d'un accouchement qui tournerait mal, seules les patientes dont la grossesse se déroule sans complications seraient acceptées dans ces établissements.

L'auteur de ce projet de loi, Muguette Dini, sénatrice du Rhône, estime dans son rapport à "60.000 mamans qui pourraient faire ce choix", en France où 800.000 accouchements sont pratiqués chaque année.

Ces maisons de naissance n'ont pas pour vocation à "remplacer les petites maternités" précise la sénatrice. Mais elles pourraient néanmoins permettre une économie de 7 millions d'euros par an selon le ministère. Car ce mode d'accouchement, non médicalisé, est moins couteux qu'une hospitalisation standard en maternité.

Le problème, c'est que le débat intervient en effet, en pleine polémique sur l'organisation des maternités, peu de temps après le drame de la maternité de Port-Royal à Paris, et la mort d'un bébé in utero.

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