Nuisances sonores : les jeunes encore mal informés
Baladeurs numériques, concerts, discothèques... Très soumis aux nuisances sonores, les jeunes sont une population particulièrement exposée au risque auditif. A quelques jours de la Journée nationale de l'audition, une étude dresse un état des lieux de leurs pratiques en matière d'écoute amplifiée et de leurs conséquences sur leur santé auditive.
Les chiffres parlent d'eux-mêmes : près d'un jeune sur trois rapporte solliciter tous les jours son téléphone portable ou MP3, et ce pendant une durée de deux à 3 heures. 67 % d'entre eux écoutent de la musique au moins une heure par jour… Cette exposition intense et prolongée altère-t-elle leur audition ? Sont-ils conscients des risques que représentent leurs pratiques ?
Autant de questions auxquelles l'enquête nationale Reunica-Jna-Ipsos, présentée en avant-première de la Journée nationale de l'audition (JNA), qui se tiendra le 8 mars 2012, apporte des éléments de réponse. L'enquête a été menée sur 900 jeunes français de 13 à 25 ans, avec une moitié de filles et de garçons, du 3 au 8 février 2012.
Des dégâts réels…
Les conséquences sont là, puisque environ 52 % des Français de 13 à 25 ans déclarent avoir eu un problème auditif (douleur dans l'oreille, acouphènes, perte brusque de l'audition…) à la suite d'une exposition sonore trop élevée. Ils sont aussi 52 % à avoir ressenti de la fatigue ou de la lassitude et 42 % disent avoir eu des maux de tête.
Mais peu de consultation
Le reflexe de consultation reste malgré tout minoritaire en cas de survenue de symptômes. D'après l'étude, seulement 8 % des jeunes patients déclarent avoir vu un médecin (ORL dans deux-tiers des cas, généraliste dans un tiers des cas). Les autres, en revanche, ont fait preuve d'une attitude passive déclarant avoir "attendu que ça passe"… Une situation problématique, quand on sait que l'apparition soudaine d'une gêne auditive est un motif de consultation d'urgence d'un médecin ORL, dans la journée, ou dans les jours qui suivent.
Conscients du risque, mais mal informés
Pourtant, l'ignorance n'est pas à l'origine de cette déresponsabilisation des jeunes : 96 % d'entre eux déclarent avoir conscience des conséquences néfastes que le bruit peut avoir sur l'audition.
Cependant, seuls 49 % se disent informés des risques engendrés par l'écoute de musique amplifiée. Malgré la prise de conscience, il semble donc fondamental de généraliser et d'intensifier le message de prévention. Par quel biais ? Sur ce point, les jeunes ont aussi leur opinion : 70 % considèrent que l'école, le lycée ou la fac sont les canaux d'information les plus pertinents, lors des visites médicales scolaires ou universitaires, ou lors des cours de SVT.
Car en matière de prévention, il y a aussi des progrès faire vis-à-vis des bouchons d'oreille, qui représentent un outil de protection majeur. Son usage est loin d'être généralisé dans les lieux "à risque" : seuls 13 % des jeunes se sont vus proposer ces dispositifs à l'entrée d'une salle de concert ou d'une boîte de nuit, et pas plus de 8 % déclarent avoir l'habitude d'en porter.
Pourtant, ils semblent de bonne volonté : 42 % des jeunes se disent prêts à porter systématiquement des bouchons d’oreille en soirée, si on leur en proposait gratuitement à l'entrée d'un concert ou d'une boîte de nuit.