Reflux vésico-urétéral : quand l'urine ne coule pas
Très souvent la cause d'infections urinaires, le reflux vésico-urétéral de l'enfant touche cinq fois plus de filles que de garçons. Au lieu de s'écouler vers l'extérieur l'urine remonte vers les reins et peut leur causer de graves infections.
L'urine qui remonte
Le rôle des uretères. Normalement, l'urine - fabriquée par les reins - s'écoule le long des uretères et s'accumule dans la vessie. Au moment de la miction, la vessie, qui est pleine, appuie de chaque coté sur les uretères qui sont implantés dans sa paroi. Elle les comprime pour les fermer. Au même moment, le sphincter se relâche pour que l'urine puisse s'écouler vers l'extérieur, par le méat urinaire.
Quand l'urine "ne descend pas". Or, dans le reflux vésico-urétéral, l'urine remonte en sens inverse, de la vessie vers les uretères. Ce reflux peut s'expliquer de deux façons. Soit par une malformation congénitale au niveau des uretères, qui empêche leurs compressions au moment d'uriner. Soit le problème vient du sphincter qui, au contraire, reste trop souvent fermé, comme lorsque les enfants se retiennent d'aller aux toilettes.
Infections. Résultat, la vessie est souvent pleine, et la pression à l'intérieur devient si forte que l'urine est expulsée vers le haut, dans les uretères qui finissent au bout d'un certain temps par se dilater. Au départ, l'urine reste stérile et on ne s'aperçoit pas qu'il y a un problème de reflux. Mais comme la vessie ne se vide pas entièrement, elle accumule l'urine qui devient un bouillon de culture pour les microbes et déclenche une infection urinaire. Si cette infection remonte jusqu'au rein, le reflux vésico-urétéral provoque alors une pyélonéphrite (inflammation des reins). C'est toute la fonction rénale qui est touchée, avec le risque pour ces enfants de souffrir en plus d'une insuffisance rénale.
La rééducation
En dehors des traitements médicamenteux qui aident au relâchement du sphincter, le reflux peut être corrigé (lorsqu'il n'est pas lié à une malformation congénitale) par une rééducation périnéale. On apprend aux enfants à aller régulièrement aux toilettes et à bien vider leur vessie afin d'éviter les risques d'infection.
Endoscopie ou chirurgie
En cas d'anomalie congénitale ou lorsque le reflux vésico-urétéral est grave, la rééducation ou le traitement médicamenteux ne suffisent pas. Il existe alors deux moyens d'y remédier :
- le traitement par endoscopie : il consiste à injecter une substance sous l'orifice de l'uretère qui va former une sorte de boule dont le but est de comprimer l'uretère au moment de la miction pour que l'urine descende au lieu de remonter. Une méthode efficace dans environ 75 % des cas ;
- la chirurgie : pour recréer le système anti-reflux, le chirurgien doit rallonger les uretères en créant un tunnel plus long dans la paroi de la vessie. La contraction des fibres musculaires se fait alors, sur une portion plus importante. Les uretères restent fermés même quand la pression dans la vessie est forte.