Tabac : fumer moins ne réduit pas la mortalité
Diminuer sa consommation de tabac n'aurait pas d'impact significatif sur les risques de mortalité : c'est le résultat d'une étude écossaise publiée dans la revue American Journal of Epidemiology.
C'est une étude qui va à l'encontre de bien des idées reçues comme "une à deux cigarettes par jour, ce n'est pas grave, c'est quand on fume un paquet qu'il y a danger". Selon cette étude écossaise, les petits fumeurs auraient autant de soucis à se faire que les grands fumeurs.
Pour fonder leurs travaux, les chercheurs écossais ont étudié les effets du tabac sur une cohorte de plus de 5.000 personnes pendant près de 40 ans. Ils ont ainsi constaté que la diminution du nombre de cigarettes par jour ne réduit pas de manière significative la mortalité. Seul l'arrêt définitif du tabac a un réel impact sur la santé des fumeurs.
"Il n'y a pas un risque mais des risques"
Pour le pneumologue Bertrand Dautzenberg exerçant à l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière à Paris, l'effet de la diminution de la consommation varie selon les risques.
"Il n'y a pas un risque mais des risques liés au tabac. Effectivement, pour les pathologies cardiovasculaires, il y a un effet de déclenchement. Par exemple, deux à trois cigarettes par jour suffisent pour augmenter le risque de thrombose". Mais le Pr Bertrand Dautzenberg ajoute, "pour les risques pulmonaires, il y a un réel intérêt à réduire sa consommation de tabac de plus de 50%".
Patchs ou chewing-gums à la nicotine
De même, la diminution de la consommation de cigarettes doit s'accompagner d'un traitement palliatif pour être efficace. "Quand un fumeur est en manque de nicotine, il peut tirer beaucoup plus fort sur sa cigarette pour obtenir sa dose habituelle de nicotine. Ainsi, il diminue le nombre de cigarettes mais pas les dangers", ajoute le Pr Dautzenberg. Il est important d'utiliser des palliatifs comme les patchs ou les chewing-gums nicotiniques lorsqu'un fumeur décide de réduire sa consommation.
Enfin, si elle n'a pas d'intérêt pour réduire la mortalité, comme l'affirme cette étude, la diminution du tabac peut être une première étape nécessaire avant l'arrêt définitif.
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