Addiction, sommeil, harcèlement... quand les smartphones mettent les ados en danger
L'association e-Enfance se déplace dans les collèges auprès des plus jeunes pour les sensibiliser aux potentiels dangers des nouvelles applications et d’internet. Reportage dans une classe de 4e.
Dans cette classe de 4e, à seulement 13 ans, presque tous les élèves ont déjà un téléphone portable. Ils ont beaucoup de mal à s’en passer et passent plusieurs heures par jour sur leur smartphone. Mathilde fait partie de l’association e-Enfance, qui intervient régulièrement dans les écoles pour sensibiliser aux risques des écrans et d’internet.
"On n’est pas là pour dire qu’il faut arrêter les écrans ou internet, ça reste un outil, mais il faut pouvoir bien l'utiliser" explique Mathilde Camara, intervenante association e-Enfance. "Ce sont les parents qui donnent ça comme un cadeau, mais il doit y avoir derrière un accompagnement, un mode d'emploi. Sinon c'est comme donner une voiture sans permis de conduire ou sans code de la route", poursuit-elle.
Troubles du sommeil, dépression, suicide...
"Quand on utilise les écrans avant d’aller se coucher, on met plus de temps à s’endormir, et on a moins de sommeil profond. Ça a des effets sur la mémoire, les défenses immunitaires et la concentration", avertit Mathilde Camara auprès de son jeune public. L’exposition aux écrans peut en effet entraîner des troubles du sommeil et de la concentration.
Et un autre phénomène s’est développé en ligne, le harcèlement scolaire. Environ un enfant sur 10 en est victime."Le cyberharcèlement est un acte ou des agressions intentionnelles perpétrées par des individus au moyen d’outils de communication à l’encontre d’une victime qui ne peut facilement se défendre seul(e), définit Mathilde Camara.
Mathilde invite les élèves à travailler en petits groupes, pour se mettre à la place des victimes. Ils doivent réfléchir aux conséquences du cyberharcèlement.
"Au niveau scolaire, il peut y avoir des échecs, une baisse des résultats. On entend parfois parler de dépression ou même de suicide même si avant le suicide il y a d’autres choses, mais ça peut être une conséquence. Il y a aussi les comportements à risque, ça peut être tout ce qui est scarification, mutilation, troubles du comportement alimentaire aussi, boulimie, anorexie...", confie la formatrice.
Composer le 3018 en cas de cyberharcèlement
"À chaque fin d’intervention, il nous arrive très souvent d’avoir des élèves qui viennent nous voir pour nous dire qu'ils sont victimes, ont été victimes ou ne savent pas comment faire. Il peut aussi y avoir des prises de conscience du côté des auteurs. La prévention n’évite pas le risque malheureusement, mais au moins permet de se protéger, de se mettre à la place de la victime, de l’auteur, du témoin", confie Mathilde Camara.
Le numéro à composer en cas de cyber harcèlement est le 3018. Il est gratuit, anonyme et confidentiel. Ce numéro accompagne les jeunes et leurs parents sur toutes les problématiques liées aux violences numériques.