Antarène Codéine : des risques graves pour les reins et les intestins
La prise prolongée et en excès de l'Antarène Codéine expose à des risques graves de toxicité rénale et intestinale, voire de décès, alerte l'Agence du médicament.
Alerte sur l'Antarène Codéine. Ce médicament, qui associe deux anti-douleurs, l'ibuprofène et la codéine, peut entraîner une toxicité rénale et intestinale. Il peut même conduire au décès de certains patients, met en garde lundi 13 février l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM).
Perforations, hémorragies, anémie...
"Plusieurs cas de toxicité rénale, gastro-intestinale et métabolique ont été signalés dans des pays où il est disponible sans ordonnance", signale l'ANSM dans un communiqué.
Or "les cas de toxicité déclarés, qui ont parfois
conduit au décès du patient, ont eu lieu dans des situations de prise
prolongée, à des doses supérieures aux doses recommandées, dans un contexte
d'abus et de dépendance à la codéine", molécule opiacée au même titre que
la morphine, ajoute l'agence.
Dans le détail, la prise prolongée de ce médicament est responsable d'atteintes rénales (insuffisance rénale) et d'une baisse importante du taux de potassium dans le sang pouvant être à l'origine de faiblesse musculaire et de troubles de la conscience. Des perforations et hémorragies dans l'estomac ou les intestins ainsi qu'une anémie sévère ont également été observées.
À lire aussi : Tramadol, codéine... Attention à la dépendance
Dose minimale, le moins longtemps possible
Dans ce contexte, l'Agence européenne des médicaments a demandé que ces effets indésirables soient ajoutés au résumé des caractéristiques du produit et à la notice du médicament, note le communiqué. Il rappelle aussi qu'en France, tous les médicaments contenant de la codéine sont soumis à une prescription médicale obligatoire depuis 2017.
De plus, l'ANSM recommande aux patients ressentant
"le besoin de consommer le médicament Antarène Codéine à des doses
supérieures ou à des durées plus longues que celles recommandées" de
consulter un médecin.
Par ailleurs, elle préconise, en cas d'utilisation d'un
anti-inflammatoire non stéroïdien comme l'ibuprofène, d'utiliser la dose
minimale efficace pendant la durée la plus courte, et d'arrêter le traitement
dès la disparition des symptômes. Et en cas de douleur et/ou fièvre, notamment
dans un contexte d'infection courante comme une angine ou une toux, l'ANSM
appelle les patients à privilégier l'utilisation du paracétamol en respectant
les règles de bon usage du médicament.