Apnée du sommeil : l'ANSM exige le remplacement rapide des appareils Philips
Les autorités sanitaires françaises veulent contraindre la marque à accélérer le remplacement des machines défectueuses et potentiellement cancérogènes utilisées contre l’apnée du sommeil.
"Nous mettons tout en œuvre pour contraindre Philips à accélérer le remplacement de ces machines", a déclaré lors d'une conférence de presse Caroline Semaille, directrice adjointe de l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) mardi 8 février.
Une mousse mise en cause
L’autorité de santé pointe du doigt les appareils de ventilation défectueux de la marque néerlandaise (la liste complète ici), toujours utilisés par 370 000 patients en France et 1,5 million en Europe. Ceux-ci peuvent en effet provoquer des irritations et des maux de tête, et présentent également des risques cancérogènes.
En cause, une mousse insonorisante dont les particules s'échappent et peuvent être inhalées ou ingérées par le patient. L’agence va engager des mesures de "police sanitaire" dans les "prochains jours" pour que Philips respecte ses engagements.
Risque de poursuites pénales
Seulement 7 % des appareils défectueux ont été remplacés jusqu'à présent, alors que l'entreprise a annoncé l'été dernier qu'elle rappelait dans le monde plusieurs modèles d'appareils destinés à aider les patients à mieux respirer, appareils notamment utilisés contre l'apnée du sommeil.
Cette mesure expose le groupe à des poursuites pénales s'il n'y répond pas. L'ANSM demande en premier lieu que trois quarts des appareils soient remplacés d'ici à la fin juin. L'autorité veut aussi que Philips engage une étude précise des risques représentés par ses appareils, tout en envisageant d'en mener une par ses propres moyens à partir des données de l'Assurance maladie.
L'ANSM appelle toutefois les patients à ne surtout pas se défaire dans l'immédiat de ces appareils, les risques pour la santé des patients étant plus importants sans ces respirateurs.