Chirurgiens-dentistes : injections antirides autorisées… dans certains cas
Nora Berra, secrétaire d'Etat chargée de la santé, avait annoncé en début de semaine qu'elle préparait un décret visant à interdire aux chirurgiens-dentistes la pratique d'injections d'acide hyaluronique, un produit de comblement des rides. Ce droit ne leur sera finalement pas complètement retiré.
La prise de position de Nora Berra avait provoqué un tollé chez les chirurgiens-dentistes. Christian Couzinou, président de l'Ordre national des chirurgiens-dentistes, avait jugé cette décision contraire à la loi et s'était déclaré prêt à porter l'affaire devant la justice pour que les praticiens puissent continuer à pratiquer ce type d'injection.
Réunion avec le cabinet de ministre de la santé
Christian Couzinou a eu rapidement gain de cause, puisque les injections d'acide hyaluronique autour de la bouche seront finalement autorisées "dans certains cas" pour les chirurgiens-dentistes. Cette décision fait suite à une réunion du président de l'Ordre avec le cabinet du ministre de la Santé, Xavier Bertrand. Si le cabinet ministériel confirme qu'il n'est pas du ressort des chirurgiens dentistes de combler les rides du visage, il admet qu'ils peuvent néanmoins être amenés à utiliser l'acide hyaluronique dans le cadre de soins prothétiques.
Christian Couzinou a fait valoir le fait que les dentistes peuvent être amenés à injecter des produits de comblement au niveau des lèvres ou du sillon nasogénien aux personnes qui, par exemple, se font poser des prothèses dentaires et ont besoin de soins de "réhabilitation" de la zone buccale.
Un cadre règlementaire toujours fou
En matière d'injection d'acide hyaluronique, force est d'admettre que le cadre législatif reste flou. Si, théoriquement, ce type d'injection peut être réalisé uniquement par les médecins esthétiques et les dermatologues, les chirurgiens-dentistes s'octroient ce droit en s'appuyant sur le code de la santé publique. Le code spécifie en effet que le champ d'intervention des chirurgiens-dentistes concerne le "tissus attenants" à la bouche, ce qui inclue les joues et les lèvres. Le nouveau communiqué du ministère ne clarifie pas vraiment la réglementation à ce sujet.
Respect du champ des compétences de chacun
Avec son projet de décret d'interdiction, Nora Berra entendait clarifier la situation et faire "place nette" dans le marché lucratif des injections. Estimant que le geste comportait des risques et que les dentistes avaient fait une "interprétation de la loi", elle avait déclaré que l'usage des produits de comblement ne relevait pas de leurs compétences et devait leur être interdit. Mais les chirurgiens dentistes ne l'ont pas entendu de cette oreille…
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