Des colliers anti-puces, toxiques pour l'homme, sont retirés du marché
76 colliers anti-parasitaires pour animaux domestiques doivent être retirés des rayons, sur décision de l'Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses). Pourtant, aucun accident sur l'homme n'a été signalé. Comment expliquer une telle décision ? Explications.
On le met autour du cou de son chien ou de son chat. Son principe : tuer les puces, tiques et autres poux qui polluent son existence. Mais certains de ces colliers anti-parasitaires pourraient bien causer plus de mal que de bien, selon une étude menée par l'Agence nationale du médicament vétérinaire.
Les colliers contiennent en effet un insecticide qui, en diffusant son poison, lentement mais sûrement, va tuer les parasites. Parce qu'ils contiennent un composé actif toxique, ils sont considérés comme des "médicaments vétérinaires", soumis à une autorisation de mise sur le marché (AMM). C'est sur eux que pèsent aujourd'hui tous les soupçons, à la différence d'un autre genre de produits moins nocif : les colliers répulsifs, généralement imprégnés d'huiles essentielles, dont le rôle est juste d'éloigner et de gêner l'installation des puces. Ceux-là ne sont pas retirés du marché.
Difficile pourtant de faire la différence entre ces deux gammes de colliers, car tous sont vendus au même rayons des jardineries, animaleries et autres grandes surfaces.
L'Anses vient pourtant de demander le retrait de 76 colliers anti-puces, et a suspendu de la vente 18 autres produits. Sur les 108 colliers existant en rayon, 76 seront retirés des étalages d'ici la fin de la semaine.
Et les risques pour l'homme ?
Ces produits existent pourtant depuis plusieurs années. Et aucun accident sur l'homme n'a jusqu'ici été signalé. Alors pourquoi les retirer soudainement du marché ?
"En fait, les formules de ces colliers n'ont pas bougé depuis leur mise sur le marché, explique l'Anses. Mais à l'époque, seuls les risques sur l'animal étaient pris en compte. Il n'y avait pas d'obligation à évaluer le risque sur l'homme". Or, la réglementation a changé depuis. Elle oblige désormais les autorités sanitaires à réevaluer le risque encouru pour tous les utilisateurs de ces colliers anti-puces, à savoir ceux qui appliquent les produits, ceux qui carressent, et ceux qui manipulent ces animaux domestiques.
Résultat, l'Agence nationale du médicament vétérinaire a mené des travaux afin de réevaluer le rapport bénéfice/risque pour l'homme de ces colliers à base d'insecticides.
"Le test du gant de coton"
Le principe était surtout d’évaluer ces effets néfastes en prenant en compte les habitudes comportementales des propriétaires avec leurs animaux domestiques. Notamment en reconsidérant les relations de plus en plus étroites entre les enfants et leurs chiens et chats.
Il est fréquent de voir des enfants dormir avec leurs animaux. Pour cela, il existe un test infaillible, celui du "gant de coton". Traduction : à l'aide d'un gant, les spécialistes ont caressé longuement un animal de compagnie, comme le ferait un enfant. Puis ils ont recherché la quantité de produit antiparasitaire accumulé sur le tissu.
Le scénario du pire
Pour évaluer les effets néfastes sur l'homme, les spécialistes ont imaginé deux scénarios d'exposition différents, l'un dit "défavorable" et l'autre baptisé "scénario du pire". Chacun d'eux "correspond à des cas d'exposition maximale qui engendreraient les risques les plus élevés pour les utilisateurs". Les chercheurs ont alors conclu que les principes actifs aux doses retrouvées pourraient à long terme, être responsables de symptômes du système nerveux. A savoir, des tremblements, nausées et vomissements. Bref, c'est en imaginant le pire des scénarri que les experts en sont arrivés à la conclusion de retirer certains produits du marché.
Les 76 colliers anti-puces devront être retirés des rayons d'ici la fin de la semaine. L'Anses recommande aux propriétaires d'animaux de compagnie ayant recours à l'un des produits de cette liste d'en cesser, dès à présent, l'utilisation et indique que d'autres colliers sont disponibles sur le marché.
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En savoir plus
Dans les médias :
- Le Point.fr
- "Chiens et chats : 76 colliers antiparasitaires retirés du marché", par Anne Jeanblanc, le 17 avril 2012.
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