L'ivresse en spray : est-ce vraiment une bonne idée ?
Le designer français, Philippe Starck, a participé à la mise au point d'un spray, le "WA|HH Quantum Sensations", censé provoquer une "sensation d'ivresse" sans les effets qu'entraîne sur l'organisme la prise d'alcool en grande quantité. Ces dangers mis à part, cette nouvelle forme de consommation est-elle réellement sans risque ?
Une pulvérisation libère 0,075 ml d'alcool et provoque une "sensation d'ivresse instantanée" de courte durée, l'effet ne dure que quelques secondes. Cette dose très faible délivre un goût d'alcool et une sensation poivrée dans la bouche. Ce concept limite donc la prise d'alcool en une fois. Chaque objet contient pourtant vingt et une pulvérisations pouvant être délivrées toutes les unes à la suite des autres.
Le designer français et le scientifique franco-américain, David Edward, professeur à l'université de Harward, qui ont mis au point ce spray, prônent l'utilisation du produit pour "se faire du bien sans se faire de mal". Le mécanisme d'action du produit n'est cependant pas clairement défini et le type d'alcool présent dans le spray n'est pas précisé.
L'absorption de l'alcool par la muqueuse lui permet d'atteindre le sang par les capillaires sanguins qui la composent. Mais avec cette dose infime, l'ivresse pourrait être due davantage à un effet placebo qu'à la prise de la substance.
De plus, selon le Dr. Yann Le Strat, psychologue et addictologue à l'hopital Louis-Mourier (AP-HP), il faut souligner que ce produit peut être "néfaste pour les personnes ayant déjà développé une addiction", car la prise d'une quantité d'alcool, même infime, peut provoquer une rechute chez les personnes à risque.
Le "WA|HH Quantum Sensations" semble donc plus un objet marketing que véritablement conçu pour endiguer les effets néfastes de l'alcool. L'essentiel de la communication est orientée vers le design de l'objet et des points de vente. Ne sont pas mentionnés les effets à long terme de l'utilisation de ce spray.