Maladie de Buerger : quand le tabac bouche les vaisseaux
Le tabac provoque des maladies graves, comme le cancer du poumon, de la gorge, ou encore des maladies cardiovasculaires. Mais il est aussi responsable de la maladie de Buerger. Cette maladie rare, directement liée au tabagisme, touche moins d’une personne sur 5000, surtout des jeunes hommes de 25 à 40 ans.
Qu'est ce que la maladie de Buerger ?
Lors d'une maladie de Buerger, les orteils se nécrosent. Tout commence par une petite plaie qui ne cicatrise pas, qui s’infecte et qui dégénère. En 1908, Léo Buerger est le premier à comprendre que derrière ces gangrènes, il se cache ce qu’on appelle une thromboangéite oblitérante. C'est-à-dire une artérite. Certains vaisseaux sont tellement irrités, en l’occurrence par le tabac, qu’ils finissent par se boucher. Le pied n’est donc plus vascularisé, il est privé de sang. Et la cicatrisation ne peut pas se faire normalement.
Le coeur assure toute l’irrigation sanguine de notre corps. L’aorte sort du coeur avec du sang chargé en oxygène, qu’elle va envoyer vers tous nos membres. Au fur et à mesure de sa descente, vers les membres inférieurs, l’aorte se ramifie, alors au niveau de la cuisse on parle d’artère fémorale. Puis, viennent les poplitées, les tibiales antérieures et postérieures, et enfin les artères plantaires et dorsales. C’est ce qu’on appelle aussi les artères distales, c’est à dire les artères d’en bas.
Dans la maladie de Buerger, ce sont ces artères distales qui s’obstruent progressivement à cause du tabac.
L'amputation comme risque majeur
Certains patients ne parviennent pas à arrêter de fumer avant que les pieds se nécrose. Et il faut donc les amputer. Rongés par la gangrène, certains patients sont amputés de tous leurs orteils et de plusieurs doigts. Il faut donc arrêter de fumer, sinon ils risquent l'amputation des deux bras, et des deux jambes...
20 % des patients sont ainsi amputés 5 ans après le diagnostic. Ce qui prouve qu’une bonne partie d’entre eux ont du mal à arrêter de fumer. Les médecins s’interrogent sur l’existence d’une addiction à la cigarette particulièrement forte, qui est actuellement étudiée à l'Hôpital européen Georges-Pompidou, avec une équipe de psychiatres lillois.
Un seul traitement efficace : l'arrêt du tabac
Cette maladie quelque peu surprenante, n’entame pas le pronostic vital des patients. À partir du moment où ils arrêtent de fumer, leur état de santé s’améliore et la maladie cesse d’évoluer.
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