Morgue de Lens : le combat continue pour les familles
Le 9 avril 2008 à Lens (Pas-de-Calais), la femme de Hervé Louvrié, maniaco-dépressive, se suicide en ingérant du déboucheur liquide. A la suite de l'autopsie, lorsqu'il demande à voir le corps de la défunte, on lui apprend que celui-ci n'a pas été restauré et on le lui présente dans un cercueil scellé. Depuis, Hervé se bat pour que les médecins légistes qui se sont occupés du corps de sa femme soient condamnés par la justice.
Il a alors intenté un procès contre eux, les accusant "d'atteinte à l'intégrité d'un cadavre", de "violation de sépulture" et de "violences ayant entraîné des mutilations." Dès décembre 2008, la morgue de l'hôpital de Lens est fermée sur décision de la direction départementale des affaires sociales (DDASS) du Pas-de-Calais, alertée par l'action judiciaire de Hervé Louvrier. Depuis, dix-huit autres familles ont porté plainte contre l'institut médico-légal de Lens.
Lors de leur comparution devant le Tribunal de Grande Instance (TGI) de Béthune, le 12 janvier 2012, les deux légistes risquaient jusqu'à dix ans de prison. Mais le 7 juin 2012, alors que les dix-sept parties civiles attendaient une condamnation, la décision du tribunal correctionnel de Béthune (Pas-de-Calais) accepte la requête de nullité déposée par les accusés estimant que les faits sont prescrits. Les médecins légistes avaient pourtant reconnu l'existence de corps non-recousus.
Le 16 juillet 2012, avec l'Association des victimes des autopsies médico-légales irrespectueuses de la dignité humaine, il manifestait devant le ministère de la Justice à Paris. A ses cotés, Marie-Christiane Daugimond, présidente de l'association, qui elle se bat contre l'institut médico-légal de Garches (Hauts-de-Seine). Tous deux souhaitaient interpeller la ministre de la Justice, Christiane Taubira, et obtenir son soutien. "Nous voulons aussi une peine exemplaire pour les responsables", explique Hervé Louvrié, lors de sa manifestation afin que "ça ne recommence pas" et que "le tabou soit levé".
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