Près de 9.000 personnes hospitalisées pour brûlures chaque année
Selon une étude publiée ce 6 mai 2014 par l'Institut de Veille Sanitaire (InVS), 8.670 personnes ont été hospitalisées pour brûlures en 2011. Un quart des cas concerne des enfants âgés de 0 à 4 ans, et un quart des personnes de plus de 50 ans. Si le nombre d'accidents, de même que leur répartition par âge ou par sexe, n'évolue pas depuis 2008, le nombre de décès a, lui, légèrement augmenté.
En 2011, il y a eu 11.824 hospitalisations pour brûlures en France métropolitaine, concernant 8.670 individus - une même personne pouvant être hospitalisée plusieurs fois pour la même brûlure(1). Dans 63% des cas, ces hospitalisations concernent des individus de sexe masculin.
Les jeunes enfants en âge de marcher restent particulièrement exposés au risque de se brûler.
Les conséquences des brûlures apparaissent toutefois beaucoup plus graves chez les personnes âgées : "la moitié des 219 personnes décédées à l'hôpital pour brûlures en 2011 ont plus de 65 ans – [contre] 4 décès d'enfants de moins de 15 ans", observe l'institut.
A noter que le nombre de décès des suites de brûlures a légèrement progressé ces dernières années (219 en 2011 contre 194 en 2008). Les personnes décédées sont également plus âgées (63,7 ans en 2011 contre 60,8 en 2008).
Les séjours hospitaliers pour brûlures sont généralement de longue durée : 7,5 jours en moyenne, "ce qui témoigne de leur gravité", souligne l'InVS. Parmi les patients pris en charge par les centres de traitement des brûlés (CTB), les 12% les plus gravement atteints effectuent des séjours de plus d'un mois en moyenne.
Comment réagir en cas de brûlure ?
En cas d'accident, il faut avant tout garder son sang froid.
Comme détaillé dans la chronique du Dr Kierzek du 24 mai 2011, un appel au SAMU Centre 15 est impératif dans les cas suivants :
- apparition de cloques sur une surface supérieure à la moitié de la paume de la victime ;
- aspect noirâtre de la partie brulée ;
- localisation particulière : visage, mains, voisinage des orifices naturels ou des articulations (les brûlures de la bouche et du nez peuvent rapidement entraîner des difficultés respiratoires).
En attendant l'arrivée des secours, passez doucement à l'eau froide la région brûlée pendant au moins dix minutes. Faites attention de ne pas trop refroidir l'enfant, vous risquez de faire baisser sa température centrale et de provoquer une hypothermie. N'appliquez surtout aucun produit si il y a des cloques, si la brûlure est profonde et qu'elle se situe près des yeux et des orifices naturels, car la plaie pourrait s'infecter.
De l'eau, rien que de l'eau
Si la brûlure est de petite dimension (inférieure à la moitié de la paume de la main de la victime) et qu'elle se situe loin des yeux et des orifices naturels, n'utilisez pas de "remède de grand-mère" (dentifrice, beurre, etc.). Faites immédiatement couler de l'eau fraîche sur la peau brûlée, sans pression, pendant au moins dix minutes. Vous pouvez ensuite laisser sécher ou recouvrir d'un tulle gras.
En cas de projection de produit chimique sur la peau et les vêtements, il faut ôter (en se protégeant) ou faire ôter immédiatement les vêtements imbibés de produit. Il faut les arroser abondamment à grande eau, le plus tôt possible pour éliminer le produit en cause et ce jusqu'à l'arrivée des secours. Si le liquide chimique a été projeté dans l'œil, il faut là encore rincer abondamment à l'eau, le plus tôt possible, en prenant soin que l'eau de lavage ne coule pas sur l'autre œil. Une consultation ophtalmologique est impérative, qu'il y ait trouble visuel ou non.
Enfin, en cas de brûlures internes par ingestion, il ne faut pas faire vomir. Il ne faut pas donner à boire sans avis médical. Surveiller la victime et garder l'emballage du produit chimique en cause et le produit restant. Quant aux brûlures électriques, il s'agit toujours de brûlures graves avec notamment des lésions internes. Le seul réflexe, contacter le SAMU Centre 15.
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(1) La majorité de ces réhospitalisations concerne des enfants de moins de 14 ans.
Pour réduire le nombre d'incendies à la maison, "l'installation d'un détecteur autonome avertisseur de fumée (DAAF) sera obligatoire à partir de mars 2015 dans toutes les habitations", rappelle l'InVS.