Canicule : Agnès Buzyn veut éviter une saturation des urgences cet été
En cas de canicule, la ministre demande aux acteurs de santé publique de fournir un "énorme effort de prévention" pour éviter un engorgement des urgences, déjà tendues par une grève qui dure depuis trois mois.
Comment anticiper au mieux la gestion sanitaire d’une canicule ? Lors d’une réunion de préparation de la saison estivale organisée le 18 juin 2019, la ministre de la Santé a assuré mettre "tout en œuvre pour qu’il n’y ait pas de trous dans les lignes de garde des différents services d’urgence".
Lors de cette réunion, la ministre a également rappelé l’importance de la mobilisation de tous les acteurs du territoire : les hôpitaux, avec les services d’urgences en première ligne, les professionnels de santé libéraux, les structures d’accueil des personnes vulnérables, les EHPAD, les associations, les collectivités territoriales dont les mairies et les conseils départementaux. Face aux représentants de ces différentes structures, Agnès Buzyn a demandé que chacun "démontre comment il va participer à cet énorme effort de prévention, de façon à éviter des passages aux urgences (qui) sont déjà sous tension".
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Lignes de Smur et lits d’aval
Les personnels des urgences ont en effet entamé un mouvement de grève au mois de mars, qui se poursuit actuellement : 120 services seraient actuellement grévistes, selon le collectif Inter-urgences.
Le 14 juin, la ministre a annoncé débloquer 70 millions d’euros pour apaiser cette crise, dont 15 millions "d’ores et déjà délégués aux agences régionales de santé" pour financer des recrutements dans les établissements "qui en font la demande". Ces renforts devront notamment permettre de "maintenir des lignes de Smur" (services mobiles d'urgence et de réanimation), ainsi que "des lits d'aval" dans d'autres services hospitaliers pour "éviter que des personnes restent sur des brancards", a-t-elle précisé.
En plus de ces crédits, le versement d'une "prime de risque" de 100 euros net "dès le mois de juillet" pour tous les personnels non médicaux des urgences est prévue. Des gestes toutefois jugés "insatisfaisants" par le collectif Inter-Urgences. "Je ne dis pas que ça suffit, je dis 'voilà ce que je peux faire en urgence'", a répondu Agnès Buzyn, estimant cependant que ses annonces "sont loin d'être négligeables".
Des dangers dès les premiers pics de chaleur
Pour le moment, les prévisions de Météo France n’indiquent pas de signes avant-coureurs d’une canicule. Mais la ministre a rappelé que des impacts sanitaires apparaissent dès les premiers pics de chaleur, notamment chez les populations fragiles. Santé publique France a de son côté invité chacun des acteurs à "prendre des mesures de prévention et de protection des populations, adaptées et proportionnées, dès le dépassement du niveau de vigilance jaune canicule".
Le dispositif Plan national canicule, mis en place depuis l’été 2003, est activé comme chaque année depuis le 1er juin 2019 et le sera jusqu’au 15 septembre.