Cet été attention à l'hydrocution !
Soleil, plage, farniente… 35° à l'ombre, eau à 24°, l'envie du plongeon est irrésistible ! Mais attention, si vous lézardez au soleil depuis quelques heures, le choc thermique entre l'eau et la température de votre corps, qui s'est inévitablement élevée, peut provoquer une hydrocution.
Qu'est-ce que l'hydrocution ?
L'hydrocution, également appelée "noyade syncopale", survient lorsque l'écart entre la température de l'eau et celle du corps est trop importante. Conséquences : à l'entrée dans l'eau, la respiration peut être coupée et le cœur lui peut brutalement s'arrêter de battre.
En effet, la chaleur provoque une dilatation des vaisseaux sanguins. Or, le contact de la peau avec l'eau froide entraîne une contraction de ces mêmes vaisseaux. Si ce phénomène est trop brutal, il y a arrêt de la circulation vers le cerveau qui entraîne un malaise vagal.
"Personne n'est épargné par ce risque, même si les personnes âgées et les enfants sont les plus exposés, car leur organisme est plus fragile", rappelle le Dr Philippe Josse, urgentiste au Samu de l'Hôtel-Dieu à Paris. "Les personnes souffrant de cardiopathie doivent également être très vigilantes", insiste-t-il.
La fréquence de l'hydrocution est difficile à estimer car elle est souvent intriquée avec les noyades. On estime à environ 20.000 noyades par an en France, dont 500 mortelles.
Des gestes simples pour éviter l'hydrocution
A l'entrée dans l'eau, il faut adapter l'organisme au milieu, "c'est-à-dire se mouiller la nuque et le ventre et rentrer progressivement dans l'eau", explique l'urgentiste. "Pas question de rentrer en courant comme un adolescent ! Avec l'âge nous sommes moins résistants et la tolérance au choc thermique est moins importante", alerte le Dr Josse.
Lors du temps passé sur la plage ou au soleil, il est recommandé de porter des chapeaux et de s'abriter sous un parasol. "Dans tous les cas, abritez-vous du soleil et préférez l'ombre !". "Question de bon sens, qui est trop souvent oubliée, n'allez pas vous baigner seul", ajoute le Dr Josse. "Chacun doit connaître ses limites, il faut éviter de s'aventurer trop loin à la nage, car quand le malaise survient l'éloignement accentuera les conséquences".
Quant à la digestion, l'urgentiste préconise de "respecter les conseils des anciens" en évitant d'aller se baigner juste après les repas. Pour digérer, l'estomac et les intestins ont besoin de plus d'oxygène et d'énergie pour fonctionner. Il y a donc un afflux de sang vers ces organes, ce qui diminue d'autant plus la capacité du corps à réguler la chaleur. L'accentuation du décalage avec la température de l'eau augmente alors le risque d'hydrocution.
De même, l'alcool est fortement déconseillé avant une baignade, car il provoque une brève dilatation des vaisseaux.
L'hydrocution n'est pas toujours brutale. Quelques signes peuvent la précéder, comme un mal de tête, une crampe, de l'angoisse ou encore des démangeaisons, des frissons ou des tremblements. Il faut donc être attentif aux signes d'alerte.
Enfin, les risques d'hydrocution ne se cantonnent pas qu'aux plages du littoral. Le choc thermique peut également avoir lieu en piscine. Prudence donc.