Bientôt un vaccin contre le Chikungunya ?

L'Agence européenne des médicaments (EMA) a donné son feu vert pour le premier vaccin contre le virus du Chikungunya. Elle met aussi en garde contre le réchauffement climatique, qui pourrait favoriser la propagation de la maladie.

Alexis Llanos avec AFP
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Le Chikungunya se transmet principalement par l'intermédiaire du moustique tigre
Le Chikungunya se transmet principalement par l'intermédiaire du moustique tigre  —  Shutterstock

Un premier vaccin prometteur contre le virus du Chikungunya (en abrégé CHIKV) pourrait bientôt être produit en Europe, a annoncé l’Agence européenne des médicaments (EMA) ce vendredi 31 mai. L’agence a en effet donné une autorisation de mise sur le marché du vaccin Ixchiq produit par la société européenne Valneva Autriche, dernière étape avant l'autorisation de la Commission européenne.

Le vaccin, qui se présente sous la forme d'une dose unique, stimule la production par l'organisme d'anticorps neutralisants 28 jours après son administration à des personnes âgées de plus de 18 ans. La protection offerte par le vaccin dure six mois après l'administration de la dose. 

Le moustique tigre en cause

L'infection par le virus du Chikungunya est une maladie similaire à celles causées par les virus de la dengue ou du Zika. Elle est transmise à l’humain par l’intermédiaire du moustique tigre, et entraîne chez les patients des symptômes comme une forte fièvre et des atteintes articulaires souvent invalidantes. La maladie affecte principalement les populations vivant "dans les régions tropicales et sub-tropicales", souligne l'EMA.

Il n'existe pas actuellement de traitement pour le Chikungunya, qui signifie maladie "de l'homme courbé" en Kimakonde, langue parlée en Tanzanie et au Mozambique, une formule évocatrice des très fortes douleurs articulaires qui affectent les malades. 

Des contaminations après un voyage

Le "Chikungunya n'est pas endémique en Europe”, rappelle l’EMA. La plupart des patients auraient en effet été infectés au cours de voyages à l'extérieur du continent européen, relève l'agence. Celle-ci signale "des incidents sporadiques de transmission ultérieure par des voyageurs contaminés après leur retour, principalement dans le sud de l'Europe".

Le CHIKV a été identifié en Tanzanie en 1952 et est à présent disséminé dans 110 pays en Afrique, en Asie, en Amérique et en Europe, selon l'Organisation mondiale de la Santé.

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Un risque croissant à cause du changement climatique

"L’augmentation des cas de maladies à transmission vectorielle”, comme le Chikungunya, serait "un exemple évident de l’impact du changement climatique sur la santé" selon l’EMA. En effet, ce changement climatique entraînerait la propagation du moustique vecteur du virus CHIKV, qui, à son tour, conduit à l'"apparition de cas de Chikungunya dans des régions jusque-là épargnées".

Le Brésil, notamment, a subi des épidémies de Chikungunya dans plusieurs régions, et fait état de plus de 160 000 cas au cours du premier trimestre 2024, a indiqué l’agence. "La majorité des pays faisant état d'un grand nombre de cas sont situés en Amérique du Sud et en Amérique centrale", selon elle. 

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Le moustique-tigre envahit la France !  —  Le Mag de la Santé - France 5