Britney Spears, enceinte de son troisième enfant, lève le tabou sur la dépression périnatale
Le 11 avril dernier, Britney Spears a partagé sur les réseaux sociaux l’heureuse nouvelle. Avec son compagnon Sam Asghari, ils attendent un enfant ! L’occasion pour la chanteuse mondialement connue de revenir sur la dépression périnatale dont elle a souffert lors de ses précédentes grossesses.
C'était sans doute la chose la plus voulue par l'interprète de "Toxic" depuis qu'elle n'est plus sous la tutelle de son père Jamie Spears. Britney Spears est enceinte de son troisième enfant mais sa joie a laissé place à quelques craintes. Lors de ses précédentes grossesses, la star américaine a souffert d'une dépression périnatale. "C’est difficile parce que, lorsque j’étais enceinte, j’ai souffert d’une dépression périnatale. Je dois dire que c’était vraiment horrible". On vous explique de quoi il s'agit.
Qu'est-ce que la dépression périnatale ?
"Il s'agit d'un épisode dépressif décrit chez la femme enceinte. On parle de dépression prénatale quand la dépression survient pendant la grossesse et de dépression du post-partum ou postanale quand cette dernière intervient après la grossesse", précise Souailla Mohamed, sage-femme.
La dépression périnatale touche plus fréquemment les mères les six premières semaines après l'accouchement. Elle peut aussi intervenir à distance de l'accouchement. "Ce n’est pas un contre coup ou un manque d’énergie, cela s’appelle une dépression du post-partum et il faut savoir la reconnaitre".
Quels symptômes ?
Les symptômes sont similaires à ceux d’une dépression classique. "Dans une dépression, le symptôme qui doit alerter est la perte d’envie. Vous n’avez plus envie de vous habiller, de vous occuper de votre bébé, de parler, de manger".
Dans une dépression post-partum, les symptômes peuvent s’intensifier le soir et sont accompagnés d’une variation des humeurs et d’une irritabilité plus importante. Une femme qui souffre de dépression peut également avoir plus de mal pour s’endormir ce qui mène souvent à un état d'épuisement. "Tout cela va entrainer une perte de l’estime de soi et du rôle de maternage ainsi qu’une anxiété centrée sur le bébé", précise la sage-femme.
Attention toutefois à ne pas confondre la dépression périnatale avec le baby-blues qui est secondaire à la fatigue et aux changements hormonaux. "Le baby-blues, ou syndrome du troisième jour, associe crises de larmes, sautes d’humeur parfois des bouffées d’angoisse juste après la naissance. Ce trouble passager touche jusqu’à 80% des mères et régresse spontanément en quelques jours, sans traitement ni intervention particulière", explique Souailla Mohamed.
Dépression périnatale : encore un sujet tabou
Ce sujet, bien que tabou, touche pourtant 100 000 femmes par an selon Handicap.fr. Pour Britney Spears, les voix commencent (enfin) à se libérer : "Les femmes n'en parlaient pas à l'époque… certaines personnes considéraient que c'était dangereux si une femme se plaignait comme ça avec un bébé en elle… mais maintenant les femmes en parlent tous les jours…".
"Dans notre société, être déprimé est, à tort, considéré comme une faiblesse. Comme si les patientes choisissaient d’être déprimée", déplore Souailla Mohamed. Encore une fois, les normes imposées par la société culpabilisent les mères en dépression périnatale. Et cette attitude ne fait qu’augmenter leur charge mentale : "La dépression du post-partum est encore plus un tabou car devenir mère doit forcément rimer avec bonheur. Si on rajoute à cela, une absence d’écoute et de considération de l’entourage, associé au sentiment de culpabilité ou de vulnérabilité, on comprend aisément que ce sujet est peu abordé voir ignoré", explique la sage-femme.
La dépression périnatale ne touche pas que les femmes, puisqu’on estime que près de 20% des hommes français subissent une dépression du post partum.
Où trouver de l'aide ?
Pendant la grossesse, les femmes peuvent faire appel à un psychologue à la maternité, dans un centre médico-psychologique ,ou prendre rendez-vous avec un psychologue libéral avec une spécialisation périnatale.
Il est également possible de se rendre en PMI pour offrir un soutien aux femmes enceintes. Les LAPE, moins connus, "sont des lieux d’accueil parents enfants qui permettent de rompre l’isolement" nous explique Mme Mohamed.
Enfin, il existe de nombreuses associations (comme Maman Blues ou SOS parentalité), qui peuvent soutenir les femmes et les aider vers une prise en charge. Pour la sage-femme, le plus important est de ne pas rester seule : "il faut en parler à son conjoint, à un proche, à son médecin ou à un autre professionnel (sage-femme, médecin, infirmière)".
Enfin durant la grossesse, un entretien prénatal précoce est proposé, il s’agit d’un temps d’échange et d’écoute pour évoquer ses difficultés. Et depuis cette année, deux consultations dédiées à la prévention de la dépression post-partum sont proposées systématiquement à toutes les femmes.