Travail et grossesse, "encore trop de discriminations"
La Défenseure des droits publie un guide juridique pour aider les salariées enceintes victimes de discrimination sur leur lieu de travail.
Refus d’embaucher une femme enceinte, licenciement à l’annonce de la grossesse… Dans le monde du travail, les salariées enceintes ou de retour de congé maternité sont encore trop souvent victimes de discrimination, s'est inquiétée lundi la Défenseure des droits, qui publie un guide juridique pour rappeler aux femmes que la loi les protège.
"Nous rendons encore un nombre trop important de décisions où des femmes ne sont pas embauchées en raison de leur état de grossesse, ne retrouvent pas leur poste au retour de leur congé maternité, ou dont la période d'essai est rompue car elles sont enceintes", critique dans un communiqué la Défenseure des droits, Claire Hédon.
Beaucoup de femmes renoncent à porter plainte
Sur environ 7.000 saisines reçues l'an dernier pour des cas de discrimination, 3,2% "avaient pour motif la grossesse".
"Beaucoup croient que ce type de discrimination est révolue, mais en fait il est encore très prégnant", a dit à l'Agence France Presse Mathilde Zylberberg, responsable des questions d'emploi au Défenseur des droits.
En publiant un guide juridique sur ces questions, l'institution espère que les femmes pourront davantage "prendre conscience qu'elles sont discriminées". Celles qui saisissent le Défenseur des droits ou la justice ne sont que la "partie émergée de l'iceberg", car beaucoup renoncent à se plaindre par peur de perdre leur emploi, a ajouté Mme Zylberberg.
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Pas de questions sur l’état de grossesse
Le guide juridique publié lundi, à la veille de la Journée internationale des droits des femmes, passe en revue un grand nombre de situations où les salariées peuvent être lésées parce qu'elles attendent un enfant ou qu'elles ont pris un congé maternité, et rappelle l'ensemble des interdits pesant sur l'employeur.
Celui-ci n'a pas le droit "d'interroger une candidate sur son état de grossesse présent ou à venir", de refuser d'embaucher une femme en raison de sa grossesse, ni de licencier une salariée parce qu'elle est enceinte.
Dans ce dernier cas, une exception est prévue en cas de "faute grave" de l'intéressée, mais encore faut-il que cette faute ne soit pas liée à la grossesse: autrement dit, "certains comportements tels que la fatigue ou l'irritabilité qui sont en lien avec la grossesse ne sont pas des motifs admis" pour le licenciement.