Comment les transports en commun nuisent à votre santé mentale
Manque de personnel, grève, problème de recrutement... Depuis plusieurs mois, de nombreux Français rencontrent des difficultés dans les transports en commun, avec une vraie conséquence sur la santé mentale. Reportage.
Chaque minute compte quand vous prenez les transports en commun au quotidien. C'est une course pour être dans les temps. Mais parfois, la machine s’enraye ! Retards, accidents... il faut s’armer de patience et composer avec un environnement hostile.
Des conséquences psychologiques et physiques
Pour les usagers constamment pressés, la tension se ressent physiquement et surtout mentalement. "Les transports en commun génèrent un stress qui est tout à fait classique et quasiment normal, car la situation n’est pas contrôlée par l’usager" explique le Pr Antoine Pelissolo, psychiatre à l'hôpital Henri Mondor de Créteil.
"L’imprévu génère du stress, puisqu'on espère arriver à une certaine heure et qu'on risque de dépasser l’horaire, arriver en retard au travail, à la maison pour s’occuper des enfants. La notion d’incertitude est très forte et génère en elle-même un stress important" poursuit-il.
Un stress amplifié par la pandémie."La proximité avec les autres, le contact avec un risque de contamination, reste un sujet pour certaines personnes. C'est aujourd'hui encore un facteur de stress, voire d’évitement total des transports en commun", confie le Pr Antoine Pelissolo.
Respirer, lire, écouter de la musique...
Pour ne pas en arriver jusque-là, des techniques simples existent, applicables dans les transports, même debout et entouré de monde. "Quand on est dans les transports, qu'on est oppressé et qu'on ne sait pas quoi faire, l'idéal est d’utiliser sa respiration. L’idée va être de favoriser le retour au calme, en amenant le ralentissement du rythme cardiaque" propose Catherine Aliotta, sophrologue. "Comptez jusqu'à trois, en inspirant puis bloquez la respiration sur un temps, et soufflez en comptant jusqu'à six pour doubler le temps d’expiration", détaille-t-elle.
"Il faut aussi éviter de se focaliser sur son stress. L’idée est de penser à autre chose et de se divertir en lisant un livre, en écoutant de la musique ou en touchant une matière agréable, ce qui peut nous rassurer, nous sécuriser", note encore Catherine Aliotta.
Choisir la marche ou le vélo, même sur une petite partie du trajet, peut aussi aider. Car plus le temps passé dans les transports en commun est long, plus le stress est présent.