Coquillages et crustacés : comment bien les choisir et les préparer
Palourdes, bulots, huîtres… Ces coquillages ont en commun d’être achetés bien vivants et de se déguster ultra frais, le plus tôt possible après l’achat. Crus ou cuits, Raphaël Haumont vous explique comment les choisir et les préparer.
Les coquillages, s’achètent vivants avec une coquille bien fermée ou qui se referme au toucher, et surtout sans odeur. La chair doit être brillante avec un peu d’eau de mer à l’intérieur.
Ne consommez jamais de coquillages dont la coquille est fendue ou cassée. Si vous appuyez dessus, elle doit se refermer rapidement. Si la moule ou l’huître est ouverte, c’est que l’animal est mort et il ne faut pas la consommer car vous ne savez pas depuis quand et vous risquez une intoxication alimentaire.
Il faut faire un bon tri et bien les nettoyer avant cuisson. Après cuisson, si les coquillages ne sont pas ouverts, comme par exemple des moules marinières, il ne faut pas forcer pour les ouvrir et les manger. Il faut les jeter.
Il faut également les consommer rapidement après achat. Si nécessaire, les stocker dans un endroit frais, ou en bas du réfrigérateur, et surtout pas dans un sac plastique fermé. Les produits doivent respirer.
Des modes de cuisson différents
Il y a deux grandes familles de coquillages. La cuisson va fortement dépendre de la nature des protéines que les coquillages contiennent. Ce sont deux familles de protéines importantes dans ces fruits de mer :
- Première famille : les protéines globulaires. La protéine est recroquevillée sur elle-même. Quand elle est chauffée, elle se déplie. Les molécules s’accrochent entre elles.
- Deuxième famille de protéines : les fibreuses. De longues chaines déjà dépliées, entremêlées, tissées, c’est le collagène et l’élastine principalement.
Vous pouvez séparer assez facilement les coquillages et les crustacés selon leur teneur en protéines globulaires et/ou fibreuses. Ce sont 2 types de protéines très différentes, donc deux modes de cuisson très différents aussi.
Cuisson des moules, huîtres, coques
Dans les moules, huîtres, coques, par exemple, la chair est fragile, tendre, riche en protéines globulaires. Cela va cuire très vite, à basse température. Si vous surcuisez, les protéines continuent à s’accrocher ensemble, l’eau est expulsée, et ça devient caoutchouteux.
Il faut donc cuire en marinière, faire suer des échalotes dans du beurre, ajouter sel, poivre, thym, laurier etc… un peu de vin ou de bouillon, puis verser les coquillages, mélanger. En 2-3 min, les coquillages s’ouvrent. C’est cuit.
Les œufs, riches en albumines, commencent à cuire dès 60°C, pour ces coquillages qui contiennent des protéines identiques, c’est la même chose. Avec ces basses températures, les nutriments et les vitamines ne sont pas abîmés.
Cela devient une cuisine très saine (si vous ne mettez pas trop de beurre au début ). Il y a quasiment zéro cholestérol dans ces coquillages, mais que des protéines et de bonnes sources de zinc, magnésium, fer, sélénium, mais aussi vitamines B et D entre autres .
Cuisson des bulots, bigorneaux, ormeaux
Ce sont des coquillages plutôt riches en longues protéines élastiques, comme les bulots, les bigorneaux, les ormeaux. Ils sont plus longs à cuire. Cette fois, la cuisson va consister à délier le réseau élastique existant.
Ces produits sont très bons pour la santé aussi pour les mêmes raisons. Seulement, il faut bien les cuire car sinon c’est caoutchouteux en bouche. Comme la viande riche en collagène, il va falloir les cuire longtemps pour laisser le temps à l’eau d’agir comme des ciseaux.
La cuisson doit donc se faire en court bouillon, aromatisé. Comptez 5-10 min pour des bigorneaux suivant leur taille, et entre 30 min à 1h pour des bulots.
Il ne faut pas hésiter, plus vous cuisez, plus ce sera tendre. Si vous testez au four, en cocotte, ce sera original, recouvrez bien les coquillages avec un jus parfumé, des légumes (tomate, ail, citron, olives…), couvrez et oubliez-les au four à 120°C.
Des associations de saveurs
Une nouvelle approche consiste à prédire les associations possibles en comparant les molécules aromatiques.
Pour les huîtres, tentez le lichee, le kiwi, la pêche, le saké, la fourme d’Ambert. Pour les moules, associez-les à des viandes comme le lard, le veau, le cabillaud, ou bien avec des fruits comme l’ananas ou le cassis.
Pour les coques et palourdes pensez à la vanille, l'ananas, le raisin, mais aussi l'huile d’olive, le piment ou la coriandre.